Broché paru le: 22 septembre 2011
Editeur : Cherche-Midi
Collection : Thriller
ISBN : 978-2-7491-1559-7
Nb. de pages : 388 pages
Titre VO : Mr Timothy (2002)
Résumé :
Enfant malade, Tim Cratchit est devenu célèbre bien malgré lui. Il a en effet été l’un des personnages principaux du roman de Charles Dickens, Un conte de Noël. C’était lui, le jeune Tiny Tim, qui réussissait à émouvoir le héros du livre, Ebenezer Scrooge, et devenait ainsi l’instrument de sa rédemption. En 1860, une vingtaine d’années plus tard, Tim a bien changé. Lassé de l’image d’Epinal qui lui a trop longtemps collé à la peau, il vit désormais dans un bordel des bas-fonds de Londres, où, en échange du gîte et du couvert, il apprend à lire et à écrire à la tenancière. Il lui arrive également de sillonner la Tamise sur le bateau du capitaine Gully pour récupérer les cadavres qui y flottent. C’est ainsi qu’il repêche un jour le corps d’une petite fille, marqué d’une lettre mystérieuse. Quelques jours plus tard, une autre enfant est retrouvée assassinée, son corps marqué de la même façon. Qui s’en prend ainsi aux petites filles perdues des bas-fonds de Londres? C’est le début d’une enquête passionnante pour Tim, qui va le mener dans les beaux quartiers de la ville, là où tout s’achète et se monnaye. Pris dans un réseau de mensonges, de meurtres et de manipulations, ce qu’il va découvrir dépassera tout ce qu’il a pu imaginer.
Impressions :
« Un chant de noël » de Dickens, fait partie de mes romans cultes, une des premières histoires qui a marqué mon enfance de lectrice. Le roman de Louis Bayard nous proposant de suivre Tim – le petit garçon estropié qui réussissait à émouvoir ce vieux grippe-sou de Scrooge – une fois devenu adulte, je ne pouvais pas passer à côté de cette lecture.
Et c’est un récit plutôt surprenant que nous livre Louis Bayard. Un savant mélange entre le thriller et le classique, l’auteur rendant hommage à Dickens tout en nous faisant suivre une enquête, un peu à la manière d’un détective. L’évocation de Dickens se présente de différentes façons. Tout d’abord, par l’écriture de Louis Bayard, qui rappelle le style d’antan, avec ses expressions imagées, ses longues phrases, le classicisme de sa narration. C’est magnifiquement écrit, dans un style évocateur qui sait si bien rendre l’atmosphère victorienne. Comme Dickens, Louis Bayard réussit à nous promener entre les bas-fonds de Londres et les quartiers huppés, entre la misère et la décadence, l’ambiance du roman étant parfaitement restituée.
L’autre allusion au cachet « Dickens », ce sont les remembrances de Tim, qui distille tout au long du roman, des bribes de son enfance. Nous apprenons à travers ses courts retours vers le passé, comment le jeune garçon a guéri de sa maladie, comment sa famille s’est finalement sorti de sa pauvreté, et ce qui l’a poussé à devenir ce qu’il est aujourd‘hui. Le fait qu’il croise le fantôme de son père à maintes reprises, n’est d’ailleurs pas sans rappeler « Un chant de noël » et ses spectres. Un véritable « Héritage Dickens » ! Voilà qui devrait plaire à tous les fans de l’auteur, ainsi qu’aux curieux comme moi qui se demandent ce qu’a bien pu devenir le petit Tiny Tim.
Cependant, le lecteur n’ayant jamais lu « Un chant de noël » trouvera son compte dans l’intrigue policière, fort bien construite et sinistre à souhait. Je ne m’attarderai pas longuement dessus, pour ne point vous gâcher le plaisir de la découverte, mais sachez que l’intrigue est surprenante, je me suis plus d’une fois fait mener en bateau. Trahison, meurtres et faux-semblant sont de la partie pour une enquête effroyable, où les gens bien comme il faut ne sont pas ceux que l’on croit. Voilà de quoi vous perdre pendant de longues de lecture. Qu’on se le dise, l’esprit de Dickens vit encore !
Verdict : Avec les honneurs
Tagué:Cherche Midi, Dickens
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