Broché paru le : 20 octobre 2011
Editeur : Belfond
ISBN : 978-2-7144-4948-1
Nb. de pages : 477
Prix constaté : 21€
Résumé :
A Londres, on les surnomme les » Admirables « .
Ils possèdent l’argent, le pouvoir et le prestige. Mais le vertige de la Belle Epoque n’est qu’une illusion. Des salles de bal de la haute société édouardienne aux champs de bataille de la Somme, le portrait captivant de deux grandes familles qui, en une décennie, voient basculer le monde et le temps de l’insouciance. Mayfair, été 1911. Les Rotherfield reçoivent pour le bal de leur fille Victoria, mais la fête est compromise par la disparition de sa soeur Evangeline.
Son absence révèle de sourdes tensions familiales. Leur frère aîné, Julian, la retrouve dans une prison de Bermondsey, un quartier ouvrier où couve la révolte. Héritier de la dynastie, il déplore l’attitude de cette insoumise de vingt ans, aussi égoïste que leur frère cadet Edward, un dilettante accablé de dettes de jeu. Pour les honorer, ce dernier doit remporter une course d’aviation en battant son rival, le Français Pierre du Forestel, un jeune homme aussi séducteur et fantasque que lui.
Tous ces Admirables croient en un avenir radieux. Pourtant, un déclin inexorable menace l’aristocratie anglaise et la vieille noblesse française qui subissent de plein fouet les mutations d’une société moderne. Guidés par les mêmes principes d’honneur et de sacrifice, les uns et les autres devront affronter le cataclysme d’une guerre qui sera aussi leur chant du cygne. Et ce sera aux femmes, parmi les ruines de leurs illusions, de réinventer un monde nouveau.
Ce que j’en ai pensé :
Fresque familiale de grande envergure, « Dernier été à Mayfair » est un roman majestueux, plein de panache et de sentiments exaltés.
Theresa Révay nous balade entre Londres et Paris au beau milieu d’une époque tumultueuse, berceau de nombreux revirements historiques incontournables. Son récit débute en 1912 pour nous abandonner fin 1918, à la fin de la première guerre mondiale. C’est donc dans une époque mouvementée que l’auteur nous entraine, sur les pas de quatre frères et sœurs aristocrates dont le train de vie en dilettante touche à sa fin. La fratrie peut se décomposer en deux groupes opposés : Julian et Vicky sont les traditionalistes, le sens du devoir et le maintien de leur rang les obnubilent. Au contraire d’Evie et Edward qui sont les révolutionnaires de la famille, Evie militant pour les droits des femmes et Edward préférant s’adonner aux jeux d’argent et à l’aviation. A travers leur destinée, Teresa Revay nous livre un récit historique soigné, l’auteur se basant sur un travail d’historiens riche et méticuleux. Elle ressuscite le temps d’un roman une époque charnière de notre histoire, abordant aussi bien des thèmes culturels que politiques et sociaux. Droit de vote des femmes, début de l’aviation, premiers mouvements de grève des ouvriers, guerre 14-18, etc. Les sujets sont nombreux et traités avec brio, j’ai régulièrement eu l’impression de revivre l’histoire.
Mais c’est également le récit d’une génération, perdue dans ses mutations constantes, qui décide de prendre son destin en main. Cette noblesse déchue s’oppose aux nouveaux riches, ceux qui ont bâti leur fortune à la sueur de leur front (ici représenté par le personnage de Michaël Manderley). Julian, le plus conformiste du groupe, méprisera Manderley et tout ce qu’il représente dès le premier regard. Il est d’ailleurs intéressant de voir Julian évoluer, lui qui parait tant collet-monté au départ. Dommage que sa passion pour May soit si peu évoquée. D’ailleurs, j’ai trouvé que l’aspect romance du récit était traité de façon un peu expéditive, j’aurai aimé que certains passages soient plus développés, de manière à m’attacher un peu plus aux personnages. May et Evie m’ont cependant beaucoup ému, il est plaisant de voir des personnages de femmes fortes comme celles-ci. C’est d’ailleurs un très bel hommage qu’a rendu l’auteur à nos courageuses ancêtres, qui se sont battues pour les droits des femmes, pour l’égalité, pour la reconnaissance tout simplement…
En bref, Theresa Révay nous livre un roman trépidant, fastueux, plein de bruit et de fureur d’une époque en perdition. Le récit est documenté, historiquement irréprochable, les divers thèmes abordés faisant l’objet d’un soin particulier. Mais c’est aussi une belle fresque familiale qui nous transporte entre la France et l’Angleterre du début du XXème siècle. Un grand roman, à conseiller à tous les amoureux des fresques historico-familiales.
Verdict : Avec les honneurs
Tagué:Belfond, Fresque historique, Theresa Revay
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