Illustration de couverture : Agence Capsule
Paru le : 07/05/2012
Editions : Carnets Nord/Montparnasse
Collection : Thriller
ISBN : 978-235536058-9
Nbr de pages : 426
Prix constaté : 20€
Résumé :
Paris, dans quelques décennies. La ville est tentaculaire, en proie à l’insécurité et à l’insalubrité. Alors qu’émergent, à sa périphérie, des îlots de luxe pour privilégiés, les quartiers pauvres sont sous la coupe des réseaux mafieux; les services publics ont disparu, laminés par les intérêts privés.
Un soir d’hiver, alors que Fjord Keeling, journaliste au National, a rendez-vous à Pigalle avec un contact qui n’arrive pas, une bombe explose dans la pizzeria d’en face. Douze morts. Fjord était là. Un détail l’a frappé: aucun policier ne circulait dans cette zone habituellement sous haute surveillance. Très vite, le gouvernement, relayé par la presse, accuse les narco-gangs qui gangrènent la capitale et y déversent une nouvelle drogue, la D23. Fjord n’y croit pas. Solitaire par la force des choses, il explore plusieurs pistes de son côté et tombe sur des groupuscules anarchistes et sur un conglomérat ultra puissant: la Ijing Ltd. Une compagnie chinoise qui vend des résidences sécurisées. Témoin clef devenu gênant, le journaliste en cavale croit encore qu’il peut faire quelque chose. Il est le seul.
Ce que j’en ai pensé :
Que dire ? Que dire de ce « Serenitas », si ce n’est que c’est l’une des découvertes les plus étonnantes de l’année 2012 (oui, je sais, je suis trèèèèès en retard) ? La couverture, magnifique, sert parfaitement de support à ce thriller complexe et audacieux, qui devrait ravir tout amateur de conspirations et manigances politiques et économiques. Intrigués ? Vous faites bien, car « Serenitas » navigue loin des classiques du genre pour proposer un roman qui pousse à la réflexion sur notre monde actuel, tout en nous captivant par son intrigue futuriste (et pourtant réaliste). Bref, une vraie claque.
Philippe Nicholson nous immerge dans un Paris futuriste où les multinationales règnent en maitre et où l’argent et la recherche du bénéfice sont plus que jamais les leitmotivs. L’insécurité et la précarité de la vie ont servi de terreau à la montée de groupuscules mafieux, qui contrôlent les quartiers pauvres de la ville. Alors qu’attentats et violences en tous genres deviennent monnaie courante, une classe privilégiée émerge, avec à sa tête une mystérieuse organisation chinoise : la Ijing Ltd. Celle-ci veut installer un quartier ultra-sécurisé en pleine cœur de Paris, un mini-pays à part entière, accessible uniquement à une élite triée sur le volet : Serenitas…
Toute ressemblance avec notre monde réel n’étant pas fortuite, impossible de ne pas se laisser embarquer dans cet univers riche en détails et développé de main de maitre. Rien n’est laissé au hasard, chaque précision apportée est cohérente et pertinente, de manière à saisir tous les tenants et aboutissants de l’intrigue. Je ne qualifierai pas le roman de contre-utopie à proprement parler, même si l’auteur cherche clairement à nous dépeindre les dérives « possibles » de notre société. Le portrait brossé par Philippe Nicholson a de quoi faire froid dans le dos mais a le mérite de faire réfléchir le lecteur, qui aura bien du mal à lâcher le roman une fois commencé.
Les chapitres courts, qui font le décompte des heures depuis que Fjord, le héros de l’histoire, se retrouve embarqué dans cette machination, apportent une belle dynamique au récit. La plume est concise et va à l’essentiel, les dialogues étant dominants. Le suspense, bien présent, s’essouffle un chouïa sur la fin, avec une révélation pas forcément utile, mais l’intrigue offre par ailleurs son lot de rebondissements. Les personnages sont fascinants, que ce soit de vils opportunistes ou des manipulateurs hors-pair, ils ne laissent pas indifférent. Fjord, quant à lui, est le héros charismatique par excellence, mais surtout l’archétype même du contestataire opiniâtre, qui est prêt à se battre coûte que coûte, quitte à y laisser des plumes. Je lui laisse d’ailleurs le mot de la fin :
« – Vous ne comptez pas jouer au héros, rassurez-moi ?
Fjord avait souri
– Au héros, non. Mais au grain de sable, pourquoi pas ? »
Verdict : Nuit blanche
Tagué:Anticipation, Carnets Nord
Vilaine, tu m’as définitivement tentée ! 😀 Et hop dans la wish ! ^^
Niark! Niark! Niark ! I’m evil ! XD Dommage que ce roman ne soit pas plus connu, il vaut vraiment le détour ! Merci pour ce premier commentaire à ma nouvelle adresse ! *toute émue* 🙂
La couverture à l’époque me faisait de l’œil, mais je n’avais pas osé franchir le pas, ne connaissant pas bien l’auteur.
Je pense que je vais rattraper de ce pas cette erreur suite à ta chronique : )
Moi aussi, la couv’ m’avait attiré l’oeil. Je la trouve vraiment réussie (et pour une fois que ça colle au roman :P). Après le résumé était plutôt chouette et c’était l’occasion de découvrir un nouvel auteur. Je ne suis pas déçue ! J’espère qu’il te plaira, si tu as l’occasion de le lire.
la révélation pas forcément utile de la fin, je n’ai pas fini d’en entendre parler :). dire que c’était l’idée de base du bouquin… Peu à peu, elle s’est effacée au profit du monde que j’inventais. j’aurais dû la virer complètement, mais je ne sais pas, comme un reste d’affection pour l’histoire du personnage m’en a empêché. Merci pour cette chronique !
Philippe N
Vraiment ? Je n’aurai jamais cru que c’était l’idée de base, l’univers est si bien orchestré (non, je vous jette pas des fleurs :P). Ca doit faire bizarre du coup, de se le faire reprocher… Je me demandais, est-ce que vous comptez écrire un autre roman avec Fjord comme personnage principal ? Parce qu’avec cette fin ouverte, il y a de quoi faire. Merci de votre visite, en tout cas, ça fait plaisir ! 😀
Un très bon livre, d’accord pour la nuit blanche! Commentaire à Philippe Nicholson – NON mais NON, il ne fallait surtout pas tuer Fjord – j’ai adoré le livre et surtout ce personnage si attachant – peut-être va-t-il revenir????
Je m’y emploie 🙂