Titre vo : Sandman Slim, book 1 (2009)
Paru le : 07/03/2013
Editions : Denoël
Collection : Lunes d’encre
ISBN : 978-2-207-10896-3
Nbr de pages : 361
Prix constaté : 23€
Résumé :
Victime de ce qu’il croyait être ses meilleurs amis, le magicien James Stark est expédié vivant aux enfers, où le général Azazel en fait un gladiateur puis un tueur à gages. Apprenant la mort de l’amour de sa vie, Alice, Stark arrache le cour d’Azazel et revient chez lui avec trois objets magiques : une clé, un couteau et une pièce qui ne ment jamais.
Si Stark est revenu chez les mortels, c’est évidemment pour se venger. Mais il lui faudra bien plus qu’un couteau, une clé et une pièce magique pour éliminer les membres du Cercle de magie et la véritable menace qui se cache derrière eux.
Ce que j’en ai pensé :
Dans le créneau de la Fantasy Urbaine, on retrouve parfois des titres « bad ass », avec des personnages cash, qu’il ne fait pas bon emmerder et qui vous dégomme à la première incartade. « Sandman Slim » est de ceux-là. Un roman d’urban fantasy sans concessions, punchy et jouissif, qui donne un bon coup de pied dans la fourmilière. Avis aux fans de Tarantino et du Bourbon Kid, ce bouquin est fait pour vous !
L’histoire nous projette dans le Los Angeles de nos jours, avec ces excès, son melting-pot de nationalités et… sa magie ! Une ville qui ne dort jamais, à plus forte raison parce que des créatures de l’underground peu recommandables y ont élu domicile. Stark fait partie de ceux-là, il revient d’un séjour en enfer et il a la haine. Il est prêt à tout pour se venger de ceux qui l’ont envoyé là-bas, des membres de son groupe de Sub-Rosa (des sorciers). Après onze années passées aux enfers, l’acclimatement à la vie sur Terre ne se fait cependant pas sans heurts et voilà notre anti-héros propulsé au milieu d’un monde qu’il ne reconnait plus. Stark n’est d’ailleurs plus un humain « lambda », ni même un sorcier lambda, son corps exposé à onze années de tourments infernaux ayant quelque peu évolué…
Vous l’aurez deviné, j’ai adoré le personnage de Stark ! De son physique (le corps couturé de cicatrices, le long manteau en cuir), à son humour pince-sans-rire et à sa propension à se jeter tête la première dans les guets-apens (et advienne que pourra !). Un anti-héros qui dépote vraiment, par son caractère entier. Les personnages secondaires sont tout aussi truculents. Entre le vieil alchimiste Vidocq (petit clin d’œil au personnage français), la « Jade » Candy, sorte de vampire à la Kadrey et le mystérieux docteur Kinski, tous ont du charisme à revendre. Et les influences et autres références, qui sont légion, nous font parfois franchement sourire, voire rire ( Cherry Moon, la gothic lolita sailor moonesque vaut son pesant de cacahuètes !) Même les loosers possèdent du charisme à revendre et tout ce petit monde ajoute du piquant à un roman qui n’en manque déjà pas.
Entre deux jurons et autres répliques croustillantes, Richard Kadrey fait progresser son histoire de vengeance avec superbe. On pourra reprocher le manque de profondeur de l’intrigue (l’histoire d’une vengeance, rien de bien nouveau sous le soleil), mais le tout ne manque ni de péripéties, ni de révélations et la narration progresse crescendo jusqu’au final en apothéose avec l’apparition de Satan lui-même (qui fait une arrivée et une sortie de grande classe !). Anges, démons, sorciers et j’en passe, chacun œuvre pour son propre intérêt et Stark se fait entrainer dans un complot qui le dépasse. Même s’il voudrait ne se préoccuper que de sa pomme, on sent qu’il possède des valeurs qui le font plonger tête la première dans les emmerdes.
Le scénario est très cinématographique (ça ferait d’ailleurs un superbe blockbuster) et en met plein la vue. Entre scènes sanglantes, tête coupée qui parle et autres joyeusetés, je vous mets au défi de vous ennuyer une seconde en compagnie de Sandman Slim. L’auteur reprend les grandes fondations de la religion catholique, y rajoute une pincée de délires personnels (les Kissis) et sauce le tout avec les mythes fantastiques, ce qui donne une atmosphère unique qui emprunte beaucoup au rythme des western spaghetti où les héros placent des bons mots tout en enchainant les scènes de carnage. En gros, ça en jette et son héros se paye le luxe d’avoir la classe tout en zigouillant à tour de bras. Sans compter les petites touches d’humour, çà et là, qui ont fini de m’achever (Ah ! la scène de fin !). Je me jetterai sur le tome 2 sans hésiter. Long live Sandman Slim !
Verdict : Nuit blanche
Tagué:Denoël, Enfer, Littérature, Richard Kadrey, Sandman Slim
J’ai très envie de faire entrer ce livre dans ma PAL. Ton avis m’a convaincu et je pense qu’il va vite rejoindre ma bibliothèque. Par contre je ne sais pas si mon porte monnaie va te remercier 😀
J’étais curieuse aussi de découvrir l’auteur. J’hésitais entre celui-ci et « Butcher Bird ». Du coup, j’ai lu « Sandman » en vf et je lis BB en ce moment en vo, mais j’avoue que ce n’est forcément très facile à lire quesion langage… Brefouille, je pense qu’il pourrait te plaire. Et toutes mes condoléances à ton porte-monnaie (pour une fois que c’est le tien !) 😀