Jérôme CAMUT & Nathalie HUG – W3, tome 1 : Le sourire des pendus

Paru le : 15/05/2013
Edition : Télémaque
ISBN : 978-2-7533-0183-2
Nbr de pages : 750
Prix constaté : 21€

Résumé :
Lara Mendès, jeune chroniqueuse télé, enquête sur le marché du sexe et ses déviances. Elle disparaît sur un parking d’autoroute…
Désemparés par la lenteur de l’enquête, ses proches reçoivent le soutien de Léon Castel, fondateur d’une association de victimes.
Sa fille Sookie, policière hors norme, a enquêté sur une triple pendaison qui semble liée à cette affaire.
Qui a enlevé Lara ? Pourquoi ? Où sont passés ces enfants et ces jeunes femmes dont les portraits s’affichent depuis des mois, parfois des années, sur les murs des gares et des commissariats ? Réseaux criminels ou tueurs isolés ?
Partout, le destin d’innocents est broyé sans pitié.
Ils auront bientôt une voix : W3.

Ce que j’en ai pensé :
W3, c’est quoi ? Tout d’abord, c’est un gros pavé (750 pages), mais c’est aussi le premier tome d’une trilogie policière qui s’annonce haletante et surtout… c’est LE thriller à lire pour cette année 2013 (du moins, si vous êtes amateur d’intrigues à tiroirs machiavéliques !). « Le sourire des pendus » m’a vraiment agrippée de ses doigts crochus jusqu’à la dernière page. Et même si l’intrigue principale se trouve résolue dans ce premier tome, on ressent l’irrépressible envie de se plonger dans la suite dès la dernière page tournée. J’ai rarement lu thriller plus complet au niveau du sujet abordé, de la psychologie des personnages, des intrigues multiples. Rien n’est laissé au hasard, les divers fils rouges abordés se rejoignant pour nous offrir un final captivant et efficace. Bref, « Le sourire des pendus » est un roman dont chaque facette est polie avec soin par les deux auteurs, Jérôme Camut et Nathalie Hug.

  Le roman est découpé selon un ordre chronologique (un peu plus d’un mois s’écoule lors de ce premier tome), lui-même découpé en de très nombreux chapitres qui retracent les avancées de plusieurs personnages. On navigue de l’un à l’autre avec beaucoup de dynamisme et sans temps morts, les événements étant foison. D’ailleurs, il n’y a pas vraiment de personnage principal, mais plutôt tout un tas de protagonistes, qui tiennent chacun un rôle bien précis dans la trame. On retrouve ainsi une jeune policière opiniâtre, Sookie Castel; le père de celle-ci, Léon, fondateur d’une association d’aide aux victimes; mais aussi Lara Mendès, une jeune journaliste ambitieuse; son petit frère, Valentin, calé en informatique et toute une galerie de personnages secondaires omniprésents et brossés avec diligence. Les deux auteurs ont vraiment peaufinés leurs personnages, de leur passé à leurs motivations, tout est passé sous scalpel, c’est prenant de voir leur évolution au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue.

  L’autre point positif de ce thriller captivant, c’est le sujet abordé par les auteurs, qui étaient visiblement bien inspirés (et documentés). La trame tourne autour de scandales et déviances sexuels (je n’en dirais pas plus, pour ne point spoiler), mais aussi des limites de la justice, dont les lois bien souvent « oublient » voire grugent les familles des victimes de leurs droits les plus iniques. Loin de brasser du vide, Camut et Hug apportent une réflexion sur ces vides judiciaires et réussissent à piquer notre intérêt pour ce sujet passionnant. Ajoutez à cela une aura de mystère entourant le personnage de Ilya Kalinine, sorte de Keyser Söze (j’avais également pensé à lui !) insaisissable, qui amène une bonne dose de suspense au récit. J’ai également adoré voir la psyché de Lara voler en éclats lors de son emprisonnement, le rendu de ce lent basculement vers la folie étant extrêmement bien rendu. Unique regret peut être, c’est que j’avais découvert très tôt qui était réellement coupable de l’enlèvement de Lara, même si je n’avais pas saisi ses motivations…

Verdict : Nuit blanche

Tagué:Jérôme Camut, Nathalie Hug, Télémaque, W3