Illustration de couverture : Benjamin Carré
Paru le : 26/04/2013
Edition : Folio
Collection : SF
ISBN : 978-2-07-044600-1
Nbr de pages : 404
Prix constaté : 7.50€
Résumé :
Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l’oeil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace.
La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu’un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la cité attend en se demandant au nez de qui ça va péter.
Ce que j’en ai pensé :
Ouvrir « Wastburg », c’est participer à une expérience. Ne cherchez pas de modèle de comparaison car ce roman n’est pas comme les autres. Si vous espérez une grande intrigue grandiloquente, repassez plus tard car « Wastburg » s’immisce dans votre imaginaire à pas feutrés. Ou avec ses gros sabots, c’est selon. Je m’explique. Si le fil conducteur de toutes ces tranches de vie est tissé en catimini, à travers un patchwork de personnages hauts en couleur, le style lui, n’a rien de délicat. C’est l’argot des travailleurs d’antan, des petites frappes des bas quartiers, de la populace ce qu’il y a de plus béotienne. La comparaison avec Audiard me semble assez juste. On retrouve les répliques croustillantes et les comparaisons pas piqués des vers. Certains n’apprécieront peut être pas, mais j’ai trouvé le ton fort à propos avec le décor planté.
« Watsburg » porte bien son nom car la ville est au centre du récit, s’en est même l’héroïne incontestée. La trame fonctionne à la manière de poupées russe. On commence par faire un zoom sur un habitant de la ville, puis la caméra change d’angle pour passer à autre. Et ainsi de suite. On découvre de cette manière la petite histoire de la cité, celle de ses citoyens : bandits, grosses légumes, orphelins, hommes de la garde. L’auteur ne laisse personne en rade. On pourrait presque qualifier le roman « d’urban fantasy » tant la ville est au cœur de toutes les intrigues. Mais non, les éléments de fantastiques ne sont pas là, la magie ayant pris la poudre d’escampette en laissant les bons habitants de Wastburg le bec dans l’eau.
Le parti pris de passer d’un personnage à un autre, sans en faire l’élément principal du récit pourrait laisser penser que la populace de Wastburg ne nous interpelle pas. C’est tout le contraire. On s’attache à ces grigous, à ces troufions, à ces canailles, et on suit avec intérêt la destinée que leur réserve la cité. A l’image de ce pauvre Kleen qui s’imaginait déjà veau, cochon, mouton, etc. et dont la chute n’en est que plus dure ! Il n’est d’ailleurs pas interdit de ricaner à la lecture de certains passages (ah ! la fameuse bouscotte !), ce microcosme s’avérant fascinant. L’ambiance désenchantée, sordide et fangeuse de Wastburg est restituée avec brio, Cédric Ferrand sachant faire preuve d’un certain panache quand il s’agit de présenter son « bébé ». Bref, une lecture ambitieuse et quelque peu exigeante (on n’entre par comme ça dans « Wastburg »), mais qui ravira les amateurs d’originalité.
Verdict : Avec les honneurs
Tagué:Folio SF
Un roman que j’ai adoré, plein de panache et tout à fait original 🙂
Tout pareil ! Ca change agréablement de ce qu’on lit habituellement en fantasy 🙂 Dommage que l’auteur soit si discret niveau sorties.
Audiard?!! Vous avez dit Audiard!
Eh bien, je vais me risquer sur le bizarre et ptet bien qu’il y aura de la pomme!
Je note ce livre pour ma rentrée littéraire ^^
Héhé 😉 Je pense qu’il pourrait te plaire, vu que tu es exigeante. En tout cas, j’attendrai ton avis !
J’avais choisi ce livre un peu par hasard, principalement attiré par sa couverture grand format et j’avais passé un excellent moment de lecture. Le fait de changer régulièrement de personnage peut être déroutant mais j’avais complètement accroché. Et cette gouaille. Content que le livre t’ait plu 🙂
J’aime bien la couverture chez Folio, elle colle bien au roman. C’est sûr que la narration est déroutante de prime abord, mais c’est aussi ce qui fait le charme du roman. Et les répliques croustillantes bien entendu ! 🙂