Glen DUNCAN – Moi, Lucifer

moi luciferIllustration de couverture : Bastien Lecouffe Deharme
Titre original : I, Lucifer (2002)
Paru le : 02/01/2014
Edition : Folio SF
ISBN : 978-2-07-045620-8
Nbr de pages : 346
Prix constaté : 7.90€

Résumé :
Prisonnier (par la volonté de Dieu) du corps d’un écrivain fraîchement suicidé et chichement membré, moi, Lucifer, Ange Déchu, Porteur de Lumière, Prince des Ténèbres, de l’Enfer et de ce Monde, Seigneur des Mouches, Père du Mensonge, Suprême Apostat, Tentateur, Antique Serpent, Séducteur, Accusateur, Tourmenteur, Blasphémateur et, sans contestation possible, Meilleur Coup de l’Univers Visible et Invisible (demandez donc à Eve, cette petite garce), j’ai décidé – ta-daaah – de tout dire.
Tout ? Presque. Le funk. Le swing. Le boogie. Le rock… C’est moi qui ai inventé le rock. Si vous saviez tout ce que j’ai inventé : la sodomie, bien sûr, la fumette, l’astrologie, l’argent… Bon, on va gagner du temps: tout, absolument tout ce qui vous empêche de penser à Dieu. C’est-à-dire à peu près tout ce qui existe. Moi, Lucifer est un hilarant portrait du diable, sous forme de confession pour le moins très intime…

Impressions :
Friand de magazines à scandale, de scoops croustillants ou autres autobiographies révélatrices ? Testez donc le dernier ouvrage de Glen Duncan « Moi, Lucifer », une lettre ouverte écrite par le diable en personne. Aussi connu sous le nom de Satan, alias Belzébuth, alias Lucifer, celui-ci se livre à cœur ouvert, sans état d’âme -ah! ah! – sans tabou ni complexe, sur des sujets divers comme la Création, son travail (tenter et torturer les gens) et toute sa hiérarchie (Dieu et toute sa clique d’anges)…

  Voilà comment on pourrait introduire « Moi, Lucifer », une vraie-fausse autobiographie écrite par le diable en personne, qui ne nous épargne rien de son caractère trompeur, de ses sales petites combines et manies pour nous faire déchoir. Ah! La douce mélodie de l’agonie… On imagine aisément le discours choquant qui se profile à la lecture du postulat de départ de Glen Duncan. Sans surprise, le roman écorche, mieux vaut ne pas le mettre entre toutes les mains. Les propos tenus par l’ange déchu sont graveleux, perturbants et volontairement provocateurs. Ils ne nous épargnent rien des ignominies commises sur les enfants par exemple. Même si , soyons logique une seconde, à quoi d’autre pouvait-on s’attendre de la part du père des mensonges ? A du rose bonbon ? A un récit édulcoré ? Ce ne serait pas très réaliste…

  Pour garder tout son sens, Glen Ducan prend le parti de choquer, quitte à ce que certains rejettent cette abjecte confession. A l’image de Lucifer, la prose utilisée est vulgaire, racoleuse et arrogante. On l’aura compris, le narrateur ne fait pas dans la dentelle. A travers son récit, subversif et bizarrement expansif – qui aurait cru que Lucifer se montrerait si bavard ? – il en profite pour mettre quelques pendules à l’heure. L’histoire de la chrétienté, Adam et Eve, tout ça, tout ça, prennent une dimension complètement différente. Certaines réécritures sont particulièrement étonnantes et bien trouvées. Néanmoins, face à cette lalomanie – ou incontinence verbale, histoire de coller avec le langage de Satan -, on finit par se lasser. Il faut dire que le Diable digresse, part en circonvolutions (et s’en fout royalement d’ailleurs), au point qu’il nous perd en chemin. Dommage. Le roman aurait gagné à être plus court, plus concis. Reste un roman cash, sans concessions, qui nous montre – enfin, j’ai envie de dire- le côté pile de cette même pièce que représente le paradis et l’enfer.

Verdict : Bonne pioche

bonne-pioche

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5 réflexions sur “Glen DUNCAN – Moi, Lucifer

  1. Tesrathilde 14/03/2014 à 09:43 Reply

    Jolie critique, tu étais inspirée :).

    • nymeria 17/03/2014 à 22:04 Reply

      Merci 🙂 Faut croire que Lucifer m’inspire XD J’aime bien tout ce qui touche au paradis et à l’enfer (et à la mythologie/folklore en général). C’est tellement vaste comme thème.

      • Tesrathilde 18/03/2014 à 11:57

        Oh oui je vois tout à fait ce que tu veux dire ! 🙂

  2. BlackWolf 14/03/2014 à 20:20 Reply

    J’ai toujours hésité en voyant ce roman, me demandant si il valait vraiment le coup. Ton avis me donne bien envie de le découvrir.

    • nymeria 17/03/2014 à 22:15 Reply

      Dès que ça parle de diable, ça m’intéresse 😛 Et je dois dire que je suis fan de la couverture de Bastien Lecouffe Deharme. Trop la classe (même si fumer, c’est pas bien les enfants !

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