Titre original : Volt (2011)
Paru le : 28/08/2013
Edition : Albin Michel
Collection : Terres d’Amérique
ISBN : 978-2-226-24976-0
Nbr de pages : 297
Prix constaté : 23€
Résumé :
Krafton, petite ville imaginaire de l’Amérique profonde aux allures bibliques, où abondent secrets inavouables, crimes anciens et chagrins enfouis est le décor des nouvelles d’Alan Heathcock.
Impressions :
J’aime beaucoup la collection « Terres d’Amérique » chez Albin Michel qui, pour moi qui suis férue de littérature américaine, est souvent promesse de belles découvertes. Alors quand je lis dans le résumé « Amérique profonde », « secrets inavouables et crimes anciens », je fonce derechef ! Une fois n’est pas coutume, le roman d’Alan Heathcock se décline en un recueil de nouvelles mais qui se passent toutes dans le même village profond de Krafton (ville imaginée de toute pièce par l’auteur). Si chaque nouvelle met en scène des personnages différents de cette ville, certains font parfois leur apparition de manière répétée. C’est le cas avec Helen, personnage ambigüe qui porte plusieurs casquettes et qui apparait plusieurs fois. On sent donc une unité entre les nouvelles, chose peu étonnante vu que l’action se passe au même endroit.
Composé de 8 nouvelles plutôt courtes, « Volt » brasse les thèmes de la violence, de la rédemption, du désœuvrement de la jeunesse, bref des sujets qui n’ont rien de joyeux, je vous l’accorde. Il faut dire qu’Alan Heathcock à travers sa ville imaginaire, nous dépeint un portrait de l’Amérique plutôt sombre et désemparé. D’ailleurs le recueil possède des relents de roman policier avec des crimes à tire larigot. Dans « Fumée », un père réveille son fils en plein milieu de la nuit pour lui demander de l’aider à faire disparaitre un cadavre, dans « La fille » un jeune garçon disparait probablement assassiné, dans « Gardienne de la paix », un meurtrier se fait torturer, bref un côté polar qui sied plutôt bien à « Volt », chaque histoire apportant une touche de couleur (sombre) à cette grande peinture de Krafton.
Si toutes les nouvelles peuvent être reliées entre elles par une passerelle, certaines sont tout de même plus faibles que d’autres. La faute à un format trop court qui ne permet pas de développer pleinement le potentiel de la nouvelle. C’est le cas avec « Permission » qui reste dans le vague et se révèle trop succincte pour instiller le malaise voulu. De même, certaines nouvelles sont si imposantes qu’elles éclipsent les autres. C’est le cas pour « Le train de marchandises », « Fumée » et « La fille », mes trois nouvelles préférées du recueil. La première nouvelle notamment est des plus poignantes et m’a bouleversée. Après la perte de son fils et une tentative avortée de suicide, un père prend la route et se laisse emporter par ses pas. Alan Heathcock montre que face à l’inacceptable, l’Homme peut facilement sombrer dans la folie et renier sa part d’humanité. Et qu’il y aura toujours quelqu’un pour exploiter ce malheur. Loin d’être juste pessimiste, cette nouvelle porte une étincelle d’espoir, que la fin laisse poindre. Bouleversant.
En bref, Volt se présente comme un recueil de nouvelles douloureuses, dont la portée est parfois difficile à accepter. Des huit nouvelles, certaines se révèlent plus fades que d’autres, la faute à la puissance d’évocation de certaines nouvelles. Alan Heathcock signe un portrait de l’Amérique pas toujours glorieux, mais dans le fond, profondément humain parce qu’imparfait et guidé par ses émotions. A découvrir, ne serait-ce que pour la qualité de certaines des nouvelles du recueil.
Verdict : Bonne pioche
Tagué:Albin Michel, Amérique profonde, Littérature Américaine, Nouvelles, Terres d'Amérique
Ca fait longtemps que je n’ai pas lu de nouvelles ! J’ajoute à ma Wish List 🙂
J’espère que ça te plaira, si tu as l’occasion de le lire 🙂