Lian HEARN – La Maison de l’arbre joueur

la maison de l'arbre joueurTitre original : Blossoms and Shadows (2011)
Date de parution : 06/03/2014
Edition : Folio
ISBN : 978-2-07-044500-4
Nbr de pages : 586
Prix constaté : 8.40€

Résumé :
Japon, 1857.
Depuis des siècles, le Japon vit replié sur lui-même. Mais, bientôt, il sera contraint de s’ouvrir aux influences étrangères. Les Occidentaux forcent les portes de l’ancien monde. La révolution couve. L’époque des samouraïs est désormais révolue, le pays est à l’aube d’une ère nouvelle.
La maison de l’Arbre joueur, dans le domaine du Chôshû, où habitent Tsuru et sa famille, n’est pas épargnée par le vent du changement. La jeune femme rêve de s’affranchir du poids des traditions ancestrales et de suivre les traces de son père en devenant médecin. Elle se trouve alors entraînée dans un monde de subversions, d’intrigues politiques et d’amours interdites. Autour d’elle agissent des hommes puissants et passionnés. Leur slogan est Sonnôjôi : «Vénérez l’Empereur, expulsez les étrangers». Leur méthode est la violence.

Impressions :
Fan du clan des Otori, saga jeunesse se déroulant dans un Japon féodal fantastique, avec ninjas et pouvoirs surnaturels à la clé, j’étais vraiment ravie de me replonger dans les écrits de l’auteur. Quatre ans après la parution du dernier tome du clan des Otori, Lian Hearn nous revient cette fois avec un roman adulte qui se passe toujours au Japon, mais qui lui est historique bien que romancé, vous vous en doutez. Même si j’étais enthousiaste de prime abord, j’avoue au final avoir été déçue par « La maison de l’arbre joueur », qui n’a pas su m’embarquer comme l’avez fait ses anciens romans. A cela plusieurs raisons.

  Tout d’abord, bien que le roman soit historique et nous présente une époque mouvementée du Japon, l’auteur n’arrive pas à faire la part entre le côté romancé et inventif de son histoire et les faits réels. On se perd dans un dédale de noms, de lieux, d’événements et cette manie – tout japonaise, je vous l’accorde – de nommer les personnages par leurs noms et prénoms à chaque fois finit vite par devenir agaçant et surcharge le récit. Heureusement qu’il y a un dramatis personae au tout début sinon, je n’aurais pas réussi à suivre.

  Le roman est divisé en plusieurs parties, avec autant de sous chapitres, qui eux reviennent sur le devenir d’un personnage clé dans l’Histoire du Japon, et là encore, j’ai trouvé que l’auteur maniait très mal sa barque en n’incluant pas ces données directement dans le récit. Cela apporte un côté leçon d’histoire assez rébarbatif, que j’ai fini par sauter tout bonnement. Il faut avouer que l’époque présentée dans le roman est très riche en coups de théâtre et provoque un véritable bouleversement dans tout le Japon, ce qui forcément n’est pas facile à évoquer sans paraitre exhaustif. Mais l’auteure aurait clairement du faire un choix entre Histoire et aventure, parce que la sauce ne prend pas.

  L’héroïne du roman, Tsuru, est pourtant un personnage fort et son destin est assez singulier puisqu’elle ne se contente pas d’être une fille, une épouse et une mère mais veut au contraire briser tous les codes et devenir médecin. Cette ambivalence tout au long du récit, sur le fait qu’elle soit née femme et doive se plier à certaines règles et le tabou qu’elle brise en aimant un de ses proches est relativement intéressant. Malheureusement je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroïne, qui reste détachée de nous, sa destinée et ses péripéties nous étant présentées de manière un peu trop clinique. Bref, le lecteur observe, de loin mais n’est jamais associé au récit.

  Enfin, dernière chose qui m’a fait tiquer, c’est cette impression que Lian Hearn prend pour argent comptant que le lecteur connait déjà les us et coutumes du Japon. Si certaines choses sont expliquées, l’auteur ne va jamais au bout des choses en nous expliquant pourquoi telle habitude avait cours à l’époque (par exemple le noircissement des dents des femmes mariées) ou pourquoi telle association est faite (exemple avec les dieux primitifs Izanami et Izanagi qui sont mentionnés à cause d’une ressemblance mais dont on n’explique pas qui ils sont). Certes le récit était peut-être déjà trop dense avec tous les faits mentionnés, mais moins de données « scolaires » et plus de petites anecdotes par rapport à l’époque aurait permis au lecteur de s’immerger plus avant dans l’intrigue. Bref du potentiel très maladroitement employé par Lian Hearn. En attendant son prochain roman, plus équilibré j’espère.

Verdict : Planche de salut

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7 réflexions sur “Lian HEARN – La Maison de l’arbre joueur

  1. latetedansleslivres 29/04/2014 à 20:07 Reply

    Ah dommage! Moi aussi j’avais beaucoup aimé Le clan des Otoris et je me demandais ce que donnait ce livre… Je vais peut-être passer mon tour pour le moment!

    • nymeria 29/04/2014 à 21:04 Reply

      Je suis contente de ne pas m’être jetée sur le grand format quand il est sorti. Si tu aimes les leçons d’histoire pourquoi pas, après tout le roman a l’air de plaire. Je suis peut être la seule à lui trouver ces défauts ^^

  2. Sita 03/06/2014 à 10:48 Reply

    Mince, c’est dommage, elle avait pourtant réussi à bien équilibrer histoire inventée et civilisation japonaise dans le Clan des Otori, et j’avais l’impression que les coutumes n’allaient pas de soit non plus…
    Bon, il me tente quand même, mais je l’emprunterai à la bibliothèque plutôt que de l’acheter je crois ^^

    • nymeria 07/06/2014 à 21:32 Reply

      Le clan des Otori, c’est plus aventure donc ça passe très bien. Là c’est trop historique et trop « scolaire » en quelque sorte. Bon, après tente, c’est une question de goût ^^

  3. Vagabonde. 14/07/2014 à 15:02 Reply

    Je crois que je l’avais ajouté dans ma wish list ce titre et ton avis me fait penser au livre Geisha de… je ne sais plus qui T_T. Le japon est un pays qui me fascine du coup je pense lire ce livre. C’est vrai que la saga des Otori était vraiment génial, je n’ai pas encore lu tous les tomes, il m’en reste un à lire mais je pense que je les relirai parce que je n’ai plus toute l’histoire en tête.

    • nymeria 20/07/2014 à 22:58 Reply

      Geisha, d’Arthur Golden (si je ne me trompe pas). Je l’ai dans ma PAL, j’avais beaucoup aimé le film. Moi aussi, c’est un pays qui me fascine et j’aime beaucoup lire les romans historiques qui se déroulent là-bas. D’où la déception sur ce titre, surtout que j’adorais les Otori. Je n’ai pas lu le dernier non plus, mais bizarrement c’est l’un des rares cycles qui reste très vivace dans mon esprit, alors ça va 😛

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