Titre original : Between two fires (2012)
Traduit par : Alexandra Maillard
Date de parution : 10/09/2015
Editions : Fleuve
ISBN : 978-2-265-09830-5
Nbr de pages : 534
Prix constaté : 22€
Résumé :
1348.
Après la famine, la peste s’abat sur la France. Des fléaux envoyés par Satan, convaincu désormais que Dieu a abandonné les hommes. Le temps est venu pour les damnés de reconquérir leur gloire passée.
Thomas, un chevalier proscrit que la guerre et la peste ont conduit au banditisme, sauve une jeune fille du viol dans un village normand. Cette dernière prétend qu’elle a vu les anges, et que les morts lui parlent dans ses rêves. Selon ses dires, la peste n’est qu’une partie d’un plus grand cataclysme : le nouvel affrontement des anges déchus contre le ciel.
La jeune femme dit-elle vrai, ou a-t-elle sombré en plein délire ? Malgré ses doutes, Thomas accepte de traverser avec elle une France exsangue pour la conduire jusqu’en Avignon, résidence du pape. Là, elle pourra confondre le démon qui a ravagé la Terre, et redonner à Thomas son honneur et l’espoir d’un salut.
Alors que les anges déchus déchaînent leur haine, celui-ci se retrouve vite pris au piège d’une bataille cosmique entre le bien et le mal…
Impressions :
Récit moyenâgeux se déroulant à une époque où la France était à feu et à sang à cause de la grande épidémie de peste, « Entre ciel et enfer » ne fait pas dans la dentelle. Le ton est sombre, sinistre même. Le décor planté est celui d’un pays en proie à l’obscurantisme, à la mort, aux pillages, à la famine. Une époque où les cadavres jonchaient chaque coin de rue. Ou c’était chacun pour soi. Pour mieux faire passer la pilule amère de cette situation historique effroyable, Christopher Buehlman construit son récit autour d’une guerre que se serait livrée à l’époque anges et démons. Celle-ci expliquerait les raisons de cette pandémie, les anges déchus cherchant à nous tuer et à nous corrompre par tous les moyens…
Malgré un récit particulièrement macabre, il faut reconnaitre que l’auteur fait montre d’un certain talent pour décrire les affres de la Peste noire. C’est sordide, pessimiste et assez fidèle au final. Les descriptions soulèvent le cœur par moment, tout a l’air sale, l’humanité se résumant à quelques pauvres hères tentant de survivre tant bien que mal. De cet univers moribond surgit parfois quelques étincelles de bonté, bien vite balayées par les influences démoniaques à l’œuvre. Le mélange entre histoire et fantastique fonctionne plutôt bien, l’auteur démontrant toute son habileté lors de scènes fantastiques très visuelles que l’on verrait bien reprises au cinéma (le passage avec la statue, celle dans le château cauchemardesque).
Le langage familier voire châtié employé par l’auteur et l’impression de vice qui sourd des pages rendent la lecture poisseuse. L’atmosphère mise en place est étouffante et ne plaira sûrement pas à tout le monde. Thomas, ce chevalier excommunié qui a tout perdu, est un personnage intéressant parce qu’il est loin d’être noble. Bien que les évènements l’aient rendu sans pitié, il n’en est pas pour autant dénué de sens moral. Certes il n’est pas sans tâche mais il finit par se sacrifier pour autrui. La petite fille, quant à elle, reste un peu terne en comparaison. Elle représente en quelque sorte la petite flamme qui permet à Thomas de ne pas s’enfoncer dans les ténèbres. L’épilogue est très bien choisi et permet de boucler la boucle.
Verdict : Bonne pioche
Tagué:anges déchus, chevaliers, Démons, famine, Fleuve, peste
Intriguée ! Merci 🙂
De rien 😉