Archives de Catégorie: Shôjo

Natsumi AIDA – Ugly Princess, tome 1

ugly-princess-15 tomes, en cours de publication au Japon
Titre original : Kengai Princess, book 1 (2014)
Date de parution : 14/04/2016
Editions : Akata
ISBN : 978-2-36-974078-0
Nbr de pages : 192
Prix constaté : 6.95€

Curieux ? Un extrait par ici !

Résumé :
Mito Meguro est en dernière année de collège et a un physique peu flatteur. Son quotidien est un enfer mais elle peut compter sur ses amis, Maru et Haru. Elle est amoureuse de Kunimatsu, un des beaux gosses de la classe et décide de se prendre en main : moche ou pas elle veut connaître l’amour.

Impressions :
Le précédent manga de l’auteure, « Switch Girl », m’avait donné de bonnes tranches de rigolade avec ses faciès ridicules, ses personnages à moitié névrosés et son humour au ras les pâquerettes. Alors forcément, « Ugly Princess » me tentait énormément. Déjà parce qu’on y retrouve une héroïne hors norme (ici, une jeune fille disgracieuse, loin des canons de beauté), que Nastsumi Aida décrit une nouvelle fois le monde qui l’entoure à l’aide d’une bonne dose d’humour et parce que mine de rien, la mangaka cherche à nous montrer qu’il faut apprendre à s’accepter tel que l’on est, même si le parcours est long (et semé d’embûches) pour y parvenir.

  Ce premier tome nous plonge dans le quotidien de Mito Meguro, une collégienne fujoshi qui ne jure que par les jeux de drague sur console où elle s’imagine courtisée par les plus beaux mecs. Une situation ambigüe, des regards qui se croisent ou un geste somme toute bénin et la voilà partie au quart de tour dans ses fantasmagories, occultant tout ce qui passe autour d’elle dans le monde réel. A force d’être rabaissée par ses camarades, on sent que la jeune fille s’est créé un univers mental où elle n’a rien à craindre et où elle se réfugie dès qu’elle le peut. Bien qu’elle ait l’air complètement à côté de la plaque par moments, son manque de confiance en elle est flagrant et on comprend qu’elle cherche juste à ne plus être blessée. Ce qui la rend attachante et touchante. La gentillesse toute simple d’un de ses camarades de classe va pourtant lui redonner espoir dans la gent masculine et dès lors elle va essayer de s’impliquer un peu plus dans la vie de sa classe, ce qui lui permettra peut-être d’aborder le sympathique Kunimatsu.

  Bien que moins drôle que « Switch Girl », plus classique dans le fond et la forme, ce premier tome d’Ugly Princess est tout de même une agréable découverte. L’humour de Natsumi Aida, moins cracra que dans SW, fait mouche, surtout lors des représentations « réalistes » du visage de Mito. J’ai éclaté de rire face à ces dessins monstrueux, Mito n’étant pour le coup, pas gracieuse du tout ! On est loin des personnages qui cherchent à « être cool » mais qui sont plutôt beaux au final. Ici, Mito n’est vraiment pas un papillon en devenir et ça fait du bien (bah oui quand tu es moche, tu es moche, même si tu t’habilles bien et que tu maquilles, tu ne deviendras pas un top-model). Bref, malgré une histoire typiquement shôjo qui ne révolutionnera pas le genre, les thèmes abordés et le recul dont fait preuve la mangaka pour aborder le manque de confiance en soi font de ce premier tome d’Ugly Princess, une bonne découverte. Espérons que Natsumi Aida ne tombera pas dans le travers d’Ugly Betty (la chenille qui devient papillon) et saura apporter une conclusion plus réaliste à son manga. A suivre…

Verdict : Bonne pioche

bonne-pioche

Minami MIZUNO – Rainbow Days, tome 1

Rainbow days 1Titre original : Nijiiro Days, book 1 (2011)
Traduit par Ryoko Akiyama
Date de parution : 03/02/2016
Editions : Kazé
Collecton : Shôjo
ISBN : 978-2-82032-299-9
Nbr de pages : 208
Prix constaté : 6.79€

Résumé :
Suivez le quotidien haut en couleur de quatre lycéens unis par une franche amitié et leurs histoires avec les filles !
– Natsuki, le doux rêveur au romantisme assumé.
– Tomoya, le playboy de ses dames adepte de la drague compulsive.
– Keiichi, un véritable sadique caché derrière son éternel sourire.
– Tsuyoshi, l’otaku timide et légèrement gaffeur aimant vivre à son rythme.
Malgré leurs différences, ils n’ont qu’un but : s’amuser et profiter à fond de leur jeunesse ! Un concentré d’amour et d’humour !

Impressions :
Les amatrices de shôjo le savent, il est parfois difficile de se renouveler dans un genre qui n’en finit plus de nous servir des triangles amoureux à toutes les sauces. Minami Mizuno l’a bien compris et s’est décidé à mettre à l’honneur dans « Rainbow Days » un groupe de quatre garçons et leurs déboires amoureux. Le fait de se glisser dans les « chaussures » de ses messieurs apporte une bouffée d’air frais et un petit côté décalé qui fait mouche. Parce que c’est toujours amusant de voir un garçon fleur bleue se faire des films romantiques et rêver à la princesse charmante ! Le procédé avait déjà été utilisé par Kaneyoshi Izumi avec « Seiho Men’s school », même si elle n’avait pas su exploiter le filon à fond. « Rainbow Days » saura-t-il faire mieux ? Réponse dans les prochains volumes…

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  Ce premier tome nous permet de faire connaissance avec notre quatuor aux personnalités bien différentes. Il y en a pour tous les goûts : le romantique, l’obsédé, l’otaku et le tombeur de ses dames. Minami Mizuno joue avec le côté harem et propose à ses lectrices(teurs) un panel diversifié, leur permettant ainsi de choisir leur personnage préféré. Personnellement, j’ai surtout apprécié le fait que ces ados soient beaucoup moins niais que leurs homologues féminins. Certes, il y a bien Natsuki qui est romantique fini, mais à côté de lui, ces trois compères discutent sexualité sans complexe, ni tabou et bien que ce soit parfois extrême pour nous faire rire (cf. Keiichi l’adepte du SM), ça reste plus « réaliste » en un sens et on évite l’écueil des grosses fleurs à toutes les pages.

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  L’humour est très présent. La mangaka place des personnages dans des contextes qui prêtent à rire et joue parfaitement entre l’aspect romantique, humoristique et scolaire du manga. Pas de grande intrigue ici, mais plutôt un manga tranche-de-vie qui nous permet de découvrir l’amitié improbable qui lie ses quatre garçons si différents. D’un côté, la mangaka se moque complètement du genre shôjo en empruntant ses codes pour mieux les railler mais en même temps, le titre reste typiquement propre au genre. J’ai trouvé ce décalage plutôt amusant. J’espère que la mangaka restera sur cette voie. Le trait est très doux, résolument moderne, avec des personnages jeunes et beaux (forcément !). Ca dégage une certaine énergie. Beaucoup de cases, peu de vides, honneurs faites aux visages avec des tronches improbables et ridicules qui contrastent avec l’aspect mignon et naïf de Natsuki. Bref, une bouffée d’air frais !

Verdict : Avec les honneurs

rock

Reiko MOMOCHI – Double Je, tome 5

double je 5Complet en 5 tomes
Titre original : Inochi, book 5 (2010)
Traduit par Chiharu Chûjo
Date de parution : 12 Novembre 2015
Editions : Akata
ISBN : 978-2-36-974082-7
Nbr de pages : 158
Prix constaté : 6.95€

Résumé :
Après plusieurs années de souffrances, Nobara est enfin sur le point d’obtenir sa vengeance. Tout est en place pour que son plan s’exécute et qu’enfin, elle obtienne justice et réparation. Et pour cela, elle est prête à tout, y compris à commettre l’irréparable. Mais au moment fatidique, sera-t-elle vraiment capable de laisser exploser son courroux ?

Impressions :
Clap de fin pour ce shôjo aux allures de thriller qui aura su me tenir en haleine tout au long de ses cinq tomes. Un final qui m’a plu parce qu’il évite l’écueil du parfait happy-end et qu’il montre que tout ne se passe pas forcément comme on le voudrait dans la vie. Pour autant, la boucle est bouclée et Reiko Momochi nous propose une vraie fin avec un flash-forward cinq ans plus tard pour nous montrer la lente reconstruction des personnages. Ma hantise était que ça se finisse en triomphe téléphoné, et heureusement ce ne fut pas le cas !

  Si nous avions tout découvert sur les raisons qui avaient poussé le meurtrier de Kotori à s’en prendre à elle, restait à dévoiler si celui-ci allait payer et si Nobara aurait sa vengeance. Les coups de théâtre s’enchainent jusqu’au verdict final, preuve que la mangaka avait planifié ce drame dans les moindres détails. Le dénouement est efficace, loin de la surenchère que l’on aurait pu présager au vu du genre du manga. Cela prouve, s’il en est encore besoin, qu’on peut faire un shôjo sans romance au premier plan…

  Nobara est une héroïne moderne, avec son lot de problèmes familiaux (plus nombreux que la moyenne bien sûr), mais qui sait garder la tête froide quand il le faut. J’ai aimé la façon dont elle prend son destin en mains, sans se reposer sur les autres, même à la toute fin alors que Yûwa lui en offre l’opportunité. Malgré des moments de doute et de désespoir, elle garde toujours à l’esprit sa sœur décédée et ne renonce jamais. C’est un personnage fort, loin des rôles de boulet dans lequel on cantonnait certaines héroïnes shôjos, fut un temps. (Bon OK, ça arrive encore maintenant). Mais je trouve qu’il y a une vraie évolution dans le genre, qui se diversifie pas mal ces derniers temps. Akata l’a bien compris avec la publication de « Double Je » ou encore « d’Orange ».

  Bref, je ne peux que vous conseiller ce manga complet en cinq tomes. Riche en émotions, fleurant avec le polar et le drame social, « Double Je » saura plaire aux amatrices de shôjo qui veulent plus qu’une simple romance pour toute intrigue.

Verdict : Avec les honneurs

rock

Aya NAKAHARA – Please love me !, tome 2

please love me 2Titre original : Dame na watashi ni koishite kudasai
Date de parution : 18/11/015
Editions : Delcourt
ISBn : 978-2-7560-6863-3
Nbr de pages : 184
Prix constaté : 6.99€

Résumé :
Michiko se retrouve, à 29 ans, dans une situation bien délicate. Sa société vient de faire faillite et c’est sans le moindre revenu qu’elle continue d’entretenir son jeune amant encore étudiant. C’est dans cette situation complètement désespérée qu’elle va rencontrer par hasard Kurosawa, son ancien chef qu’elle détestait plus que tout. Ces retrouvailles pourraient bien bouleverser le cours de sa vie.

Impressions :
Ce second tome de « Please love me ! » est toujours aussi drôle et aussi frais. Même si le chemin pour que Shibata s’affirme semble encore long, elle peut désormais compter sur quelques amis pour la sortir du pétrin. Le personnage d’Akira, l’antithèse de notre héroïne, forte et vindicative, me plait de plus en plus. J’espère que la mangaka cultivera leur amitié pour la faire apparaitre plus souvent.

  L’intrigue tournant autour du prétendu petit-ami de l’héroïne trouvant sa conclusion dans ce tome, Aya Nakahara choisit de développer un peu plus la relation entre Shibata et son patron. Sans surprise, c’est donc la romance qui prend le pas sur l’humour ici, avec les sentiments naissants de l’héroïne et l’arrivée d’une ancienne petite-amie du boss.

  Si ça n’a rien de révolutionnaire dans le genre, la mangaka connait parfaitement toutes les ficelles du shôjo et on passe un bon moment en compagnie de Shibata et du patron. Les expressions des personnages sont toujours aussi amusantes, notamment quand l’héroïne fait la tronche (heureusement que le ridicule ne tue pas !). Côté mise en scène, on a le droit aux petites étoiles et aux fonds scintillants, mais dans les limites du raisonnable. Bref, de quoi passer un bon moment !

Verdict : Bonne pioche

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Aya NAKAHARA – Please love me !, tome 1

please love me 18 tomes en cours au Japon
Titre original : Damena watashi ni koishite kudasai (2013)
Date de parution : 02/09/2015
Editions : Delcourt
ISBN : 978-2-7560-6862-6
Nbr de pages : 192
Prix constaté : 6.99€

Un extrait ici !

Résumé :
Michiko se retrouve, à 29 ans, dans une situation bien délicate. Sa société vient de faire faillite et c’est sans le moindre revenu qu’elle continue d’entretenir son jeune amant encore étudiant. C’est dans cette situation complètement désespérée qu’elle va rencontrer par hasard Kurosawa, son ancien chef qu’elle détestait plus que tout.
Ces retrouvailles pourraient bien bouleverser le cours de sa vie…

Impressions :
Le shôjo pour midinettes, très peu pour moi. D’une part j’ai passé l’âge, de l’autre j’en ai beaucoup lu pendant des années et on finit inévitablement par être lassé à un moment donné de cette redondance de titres. C’est donc un peu le parcours du combattant pour trouver des titres shôjo parus en France et qui sortent un peu de l’ordinaire. Que ce soit un brin historique (La fleur millénaire) ou un mix entre le drame et la SF (Orange), il me faut plus qu’une banale amourette de lycéens pour me combler. Pourtant avec « Please love me », j’ai renoué avec la comédie romantique avec beaucoup de plaisir, je n’ai pas honte de le dire ! Car quand Nakahara Aya est aux commandes, c’est fou rire garanti !

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  Les amateurs de shôjo reconnaitront certainement cette mangaka comme la créatrice de Lovely Complex, un shôjo complet en 17 tomes qui avaient connu son petit succès. La force de Nakahara Aya ? Son humour avec des personnages colorés aux expressions faciales stupides pour mieux nous faire rire. « Please love me » n’échappe pas à la règle et bien que le manga soit une comédie sentimentale des plus classiques, on ne peut s’empêcher de trouver le titre frais et amusant. Je tiens à souligner que malgré des personnages matures, ce manga n’est pas du tout un josei. Le personnage de Michiko étant très candide et au final pas si loin de l’oie blanche malgré ses 29 ans. Gare aux déceptions donc si on s’attend à quelque chose de plus adulte.

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  Ce premier tome possède toutes les qualités d’un bon shôjo. A savoir, une romance qui se profile, de l’humour à revendre et des personnages qui se découvrent. Notre héroïne, Michiko, est l’archétype même de l‘héroïne naïve au grand cœur. En bonne romantique indécrottable, elle se fait allégrement exploiter par son entourage (collègues, amoureux) et ne moufte jamais. Tant de naïveté agace bien sûr. On aimerait qu’elle se prenne un peu en main, au lieu d’attendre que son entourage vole à son secours. Sa propension à se jeter tête la première dans des situations hasardeuses est au cœur du récit bien entendu. Et on peut dire qu’elle enchaine les mauvais plans pour son plus grand malheur… et notre plus grand plaisir tant la mangaka réussit à apporter de drôlerie dans les réactions des personnages.

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  Aya Nakahara mise tout sur les visages expressifs, concentré de sales têtes et de situations ridicules (oh ! le joli costume de fleur qui me rappelle un de mes déguisements de carnaval en maternelle :D). A côté le patron fait figure de chevalier servant, forcément. Ceci malgré un rictus qui ne semble jamais quitter ses lèvres lorsqu’il s’adresse à Michiko. Espérons que son passé sera un peu creusé dans les prochains tomes, je pense qu’il y a de quoi faire. La mise en scène est plutôt dynamique. Pas beaucoup de vide, des cases qui misent beaucoup sur les gros plans et un style graphique fort reconnaissable par rapport à ses anciens titres. Bref, c’est classique mais c’est pétillant et divertissant. J’adhère !

Verdict : Bonne pioche

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