Archives de Catégorie: Shôjo

Kyôko MAKI – Pourquoi je galère toujours en amour ?!!!

Pourquoi-je-galere-toujours-en-amour-akataTitre original : Motenai Riyu ga Osugiru !!! (2014)
Traduit par : Marie-Saskia Raynal
Date de sortie : 10/09/2015
Editeur : Akata
Collection : M
ISBN : 2369740779
Nbr de pages : 190
Prix constaté : 6.95€

Résumé :
QUESTION : alors que je suis tout à fait normale, je galère toujours en amour… Pourquoi ?!!!!!
RÉPONSE : parce que tes « défauts » se cachent dans des endroits inattendus ! Rassure-toi, toutes les filles en sont passées par là… Mais le plus intéressant dans tout ça, c’est que ces défauts sont bien souvent une force, le petit détail qui en réalité fait tout ton charme !
Si toi aussi, tu es malheureuse en amour, ce manga, qui réunit plusieurs histoires à la fois romantiques et drôles, est totalement pour toi !!

Impressions :
Le format court en manga, ce n’est pas ce que je préfère. (Non, ce n’est pas non plus que j’aime les mangas fleuves !). Mais ces petites histoires conclues en une trentaine de pages sont bien souvent un peu trop vite expédiées et ne donnent pas le loisir d’avoir de l’amplitude dans l’histoire développée. Le concept de « Pourquoi je galère toujours en amour ?!!! » n’échappe pas à la règle mais m’a pourtant bien plu parce qu’on y retrouve une thématique rigolote : des filles pas franchement chanceuses en amour ! On reste dans le shôjo typiquement classique, qui s’il ne révolutionne pas le genre, permet de passer un moment assez sympa.

  Ce recueil regroupe 6 petites histoires qui suivent à peu près toutes la même construction. Une ado un peu à côté de la plaque question relations mais qui finit par gagner le cœur du prince charmant. C’est gentillet, frais, drôle par moments (surtout sur les visages SD qui rappellent « Switch Girl » ou « No longer heroine »), un peu redondant certes. Mais si vous découvrez le shôjo ou que vous voulez faire un cadeau à une petite cousine, ce oneshot semble une bonne alternative !

  Le trait de Kyôko Maki est typique du genre, avec ces personnages féminins aux grands yeux ronds, ces beaux mâles aux coiffures stylées et ces fonds lumineux et fleuris avec les yeux qui scintillent. Les habituées du genre soupireront peut-être en levant les yeux au ciel en voyant ça (cliché quand tu nous tiens), mais oui la mangaka assume son côté fleur bleue. Si vous cherchez quelque chose d’original ou de plus mature, vous n’êtes clairement pas le public ciblé. D’ailleurs, le manga a reçu l’estampille « Recommandé par Pretties », un magazine ciblant les ados. Avis aux amateurs !

Verdict : Bonne pioche (pour les ados)

bonne-pioche

Reiko MOMOCHI – Double Je, tome 4

double je 4Titre original : Inochi, book 4 (2008)
Date de parution : 10/09/2015
Editions : Akata
ISBN : 978-2-36974-076-6
Nbr de pages : 172
Prix constaté : 6.95€

Résumé :
Depuis que Gotôda, le petit ami de Himé, a dévoilé la vérité sur son passé, Nobara est perdue… Ses espoirs de vengeance complètement anéantis, comment doit-elle vivre, maintenant ? La découverte d’un curieux DVD dans la chambre du jeune homme pourrait bien l’aider à faire des choix et chambouler à nouveau ses certitudes.

Impressions :
Bluffée par la direction prise par ce quatrième tome, qui nous fait vivre un revirement à 360° ! L’intrigue se fait résolument policière avec l’entrée en scène d’un sociopathe qui fait froid dans le dos. Oui, je me suis laissée bernée comme les autres et j’ai cru aux mensonges de ce déséquilibré. Bravo à Reiko Momochi ! On peut dire qu’elle sait comment mener sa barque tout en ménageant son suspense. La vérité se cachant derrière le meurtre de Kotori est enfin mis à jour. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le mobile du tueur est plus que léger…

  Si le tome précédent nous laissait entrevoir des personnages en prise avec leurs émotions contradictoires, à la recherche de la paix de l’esprit pour certains et par une soif de justice inébranlable pour Nobara, ce tome 4 est plus tourné vers l’action mais toujours avec un fond de psychologie puisque le meurtrier est un pur sociopathe (attention à qui vous bousculez, hein, sait-on jamais…).

  Le système judiciaire japonais continue à en prendre pour son grade avec des lois inappropriées qui laissent des criminels en liberté. Un aspect sur lequel la mangaka joue beaucoup pour notre plus grand plaisir. Enfin un shôjo qui ose appuyer là où ça fait mal et fait réfléchir ses lectrices (et lecteurs, ne soyons pas sexistes) sur des faits de société. On sent le drame poindre, la résolution de ce très bon manga se faisant dans le prochain tome. Espérons que Reiko Momochi ne tombera pas dans le happy-end et montrera que chaque acte a des conséquences.

Verdict : Avec les honneurs

rock

 

Ichigo TAKANO – Orange

orange 0Tomes 1 à 4 disponibles
Editions : Akata
Collection : M
Nb. de pages : 174
Prix constaté : 7.95€

Un extrait du tome 1 par ici !

Résumé :
Un matin, alors qu’elle se rend au lycée, Naho reçoit une drôle de lettre… une lettre du futur ! La jeune femme qu’elle est devenue dix ans plus tard, rongée par de nombreux remords, souhaite aider celle qu’elle était autrefois à ne pas faire les mêmes erreurs qu’elle. Aussi, elle a décrit, dans un long courrier, les évènements qui vont se dérouler dans la vie de Naho lors des prochains mois, lui indiquant même comment elle doit se comporter. Mais Naho, a bien du mal à y croire, à cette histoire… Et de toute façon, elle manque bien trop d’assurance en elle pour suivre certaines directives indiquées dans ce curieux courrier. Pour le moment, la seule chose dont elle est sûre, c’est que Kakeru, le nouvel élève de la classe, ne la laisse pas indifférent…

Impressions :
« Orange » est tout simplement l’un des meilleurs shôjos en cours de parution en France, voire le meilleur. Pourquoi donc ? Parce qu’il possède tous les éléments fédérateurs du genre et plus encore. Au cœur de ce manga, bien entendu, une bonne dose de romance, des sentiments à fleur de peau, de l’amitié, un groupe de lycéens mais surtout un élément nouveau qui fait basculer ce shôjo de typique à original : le voyage dans le temps. Ou plutôt la possibilité de changer l’avenir.

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  Le principe repose sur une coutume assez courante chez les lycéens : la time capsule. A savoir un groupe d’amis décide d’enterrer des lettres (accompagnées de petits objets ou non) qu’ils adressent à leur moi futur et qu’ils iront récupérer tous ensemble dix ans plus tard. Mais ici, Ichigo Takano change un peu la donne vu que ce sont leur moi passé qui recevront des lettres de leur moi futur. La raison ? Les prévenir que l’un de leurs camarades va se suicider et qu’ils doivent tout mettre en œuvre pour changer ça.

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  Ce qu’il faut savoir avec « Orange » c’est que la douceur du trait d’Ichigo Takano apporte beaucoup d’émotion à cette histoire déjà dramatique. Mais la mangaka sait s’effacer derrière ses personnages et à aucun moment on n’a l’impression de lire une bluette adolescente. Ichigo takano ne cherche pas à en faire trop, elle est juste dans son coup de crayon, dans ce qu’elle fait transparaitre. Le récit est tout en pudeur, un peu mélancolique, empreint de poésie. A côté de ça, les personnages sont colorés, joyeux, et leur camaraderie à toute épreuve. Le trait est très beau, clair, tout en rondeur, les expressions rigolotes font mouche. On s’éprend vite de Naho, Kakeru, Taka, Azu, Hagita et Suwa. Les thèmes abordés du deuil, du mal-être et de la culpabilité sont amenés avec intelligence, sans pathos. On espère un dénouement heureux mais on craint également que cela vienne bouleverser les relations en place. Un très beau manga complet en 5 tomes au Japon.

Verdict : Nuit blanche

nuit-blanche

Et plus en détails, ça donne quoi ?

orange 1Tome 1 :
Ce premier tome nous permet de faire connaissance avec ce groupe d’amis très soudés, qui se connaissent depuis l’enfance. L’arrivée de Kakeru coïncide avec la première lettre que reçoit Naho, qui ne sait pas trop quelle foi elle doit accorder à son contenu. En parallèle, on découverte la version plus âgée de notre petit groupe, qui bien que menant des vies épanouies, a toujours éprouvé des remords quant à Kakeru. J’ai apprécié découvrir les débuts maladroits de Naho, qui essaie de vaincre sa timidité pour lui venir en aide. L’ambiance bonne enfant de ce premier tome est nuancée par les passages tristes du futur où les 5 amis découvrent avec stupeur les circonstances de la mort de Kakeru. Un premier tome doux-amer qui nous touche dès les le début.

orange 2Tome 2 :
La relation Naho-Kakeru s’approfondit doucement, le jeune homme s’ouvrant un peu plus à elle. Ichigo Takano distille au compte-gouttes des informations du futur, créant un effet de miroir avec ce qui s’est déroulé à la première époque et le « nouveau » présent. On prend peu à peu conscience qu’en changeant la plus infime chose, c’est tout le futur qui risque de changer et le contenu des lettres risque de ne plus représenter d’intérêt. L’amitié qui se noue entre Kakeru et Suwa offre de beaux passages, entre rire et mélancolie, tant on sent que Suwa reste en retrait dans l’intérêt de Naho. La révélation finale tombe sous le sens et donne envie d’en savoir plus !

orange 3Tome 3 :
Apprêtez-vous à verser des larmes avec ce tome ! Grâce au franc-parler de Suwa, Kakeru avoue enfin son mal-être. Le mot suicide est enfin lâché. Ichigo Takano maitrise à merveille les scènes dramatiques et la scène du début entre Kakeru et Suwa est très émouvante. Les liens avec les trois autres amis s’approfondissent encore un peu plus dans ce tome et on s’attache de plus en plus à tout ce petit monde. La naïveté de Naho finit par contre par être un peu fatigante mais heureusement les facéties de Hagita et leurs implications à tous nous sauve d’une héroïne agaçante. Celle-ci n’est plus la seule au centre de l’histoire. Et c’est tant mieux.

orange 4Tome 4 :
Encore un tome de haute volée, joliment mis en valeur par le contraste entre humour et drame. Le mal-être de Kakeru devient de plus en plus criant. Pourtant, ce constat ne passe pas tant par les mots que par les expressions faciales de Kakeru dont le visage exprime une détresse qui crève le cœur. Mais que se passe t-il dans la tête du jeune garçon ? Nos 5 amis ont bien du mal à le déterminer. Certes, on sait qu’un sentiment de culpabilité le ronge, mais on sent qu’il y a quelque chose de plus profond que ça. Les tentatives amorcées par notre petit groupe pour lui remonter le moral se solde encore une fois par un échec. On a pourtant droit à un Hagita remonté à bloc, qui m’a fait beaucoup rire dans ce tome ! Suwa ne se ménage pas non plus pour aider le couple Kakeru-Naho. Même à ses dépens. Les 5 amis ont pourtant pris conscience que leur futur pourrait bien ne plus jamais être le même et que Kakeru, malgré leur bonne volonté, ne sera peut-être pas sauvé. Un quatrième tome qui alterne entre les scènes cocasses et les passages tristes, Kakeru nous apparaissant comme de plus en plus déprimé. Le trait d’Ichigo Takano est de plus en plus expressif, de plus en plus précis aussi. On dit que les yeux sont le miroir de l’âme et ici la mangaka réussit parfaitement à nous faire comprendre l’état d’esprit de ses personnages. C’est mignon, drôle et mélancolique.

Reiko MOMOCHI – Double Je, tome 3

double je 3Titre original : Inochi, book 3 (2009)
Date de parution : 02/07/2015
Editions : Akata
Collection : M
ISBN : 978-2-36974-069-8
Nb. de pages : 192 pages
Prix constaté : 6.95€

Résumé :
Nobara doute de l’identité de Murase, le petit copain de son amie. Elle le soupçonne d’être Gôtôda, le meurtrier de sa soeur qui a eu recours à la chirurgie esthétique. La jeune fille enquête pour découvrir la vérité.

Impressions :
Dans ce troisième tome de « Doule Je », Nobara prise dans un engrenage des plus malsains, découvre que sa résolution n’est peut-être pas aussi ferme qu’elle le croit. Au bout du compte, prendre une décision radicale, à même de changer toute sa vie, est plus difficile qu’il n’y parait. Sa soif de vengeance va la pousser à s’acharner et l’obligera à faire un examen de conscience. Ce tome nous plonge plus loin dans le processus de deuil des victimes, entre déni et acceptation. La tension est extrême. Reiko Momochi s’interroge sur la notion de pardon et sur le désir de rédemption. Chaque acte est-il pardonnable ? Peut-on mettre de côté le passif des gens s’ils montrent patte blanche ? La réponse est ambiguë car chaque situation est différente, de même que nous ne sommes pas égaux face à nos émotions.

 La mangaka maitrise très bien son récit avec ce tome qui marque la transition entre les deux premiers et les deux derniers tomes. Ici, tout s’accélère, les révélations pleuvent, mais forcément celles que l’on attend, le meurtre de Kotori n’étant pas élucidé pour autant. Il faut plutôt chercher du côté des émotions de Nobara et de ses proches. Chacun a une vision différente de l’avenir, entre ceux qui veulent oublier pour mieux aller de l’avant et ceux qui veulent pardonner pour pouvoir faire leur deuil. La façon dont réagit Nobara est l’antithèse de celle de sa grand-mère. La colère de Nobara la ronge et ce troisième tome nous le démontre avec clarté. Sa culpabilité envers sa sœur n’est au final pas si différente de la culpabilité qu’éprouve Gôtoda, prêt à mourir pour se racheter. Un tome tout en émotions bouillonnantes et en tension dramatique, et un aperçu du tome 4 qui pique l’intérêt.

Verdict : Avec les honneurs

rock

 

Reiko MOMOCHI – Double Je, tome 2

double-je-2Titre original : Inochi, book 2 (2008)
Date de parution : 15/05/2015
Editions : Akata
ISBN : 978-2-36974-062-9
Nbr de pages : 162
Prix constaté : 6.95€

Résumé :
Deux mois ont passé depuis le décès de Kotori. Et la pauvre Nobara, hantée par sa culpabilité, a bien du mal à se faire passer pour sa sœur.

Comment faire pour recommencer à vivre, sous les traits d’une sœur trop parfaite ?
Est-il possible de mentir éternellement à tout son entourage ?
Mais les choses prendront un nouveau tournant, quand le meurtrier présumé sera retrouvé et que commencera son procès…
Un procès dont la tournure pourrait s’avérer dévastatrice.

Impressions :
Si le premier tome nous permettait de faire connaissance avec Nobara et sa famille dysfonctionnelle, ce second tome taille dans le vif du sujet ! Résolument polar, ce tome fait la part belle à l’enquête sur le meurtre de Kotori, avec une belle critique sous-jacente du système judiciaire japonais ! Le procès et son fonctionnement est passionnant à suivre et permet à la mangaka de lancer de nombreuses pistes de réflexion sur la notion de responsabilité, de justice et de rédemption.

  D’un autre côté, Reiko Momochi accentue le trait sur l’abnégation dont fait preuve Nobara pour épargner ses proches. Doit-elle renoncer à elle-même pour apporter la paix à sa mère ? Comment vivre avec cette culpabilité de tous les instants ? Est-ce que tout ça a un sens ? En pensant préserver sa mère, elle se rendra compte qu’elle a fait du mal à ses amis. Un cercle vicieux dans lequel Nobara s’enfonce au fur et à mesure que le temps passe…

  Le manga possède toujours des planches très dynamiques, peu de vide mais des expressions qui sont mises en valeur à certains moments clé (le petit sourire de Gotôda, brrr). En seconde partie de tome, le manga prend une tournure plus énigmatique, Nobara se lançant sur les traces du meurtrier présumé de Kotori. De nombreuses questions sont soulevées, on s’interroge beaucoup sur les motivations de Manabu Gotôda. La fin donne la furieuse envie de connaitre la suite, un bon point pour ce shôjo atypique !

Verdict : Avec les honneurs

rock