Archives de Tag: Albin Michel

David KIRK – Le Samouraï

le samouraïTitre original : Child of Vengeance (2013)
Date de parution : 06/03/2014
Editions : Albin Michel
ISBN : 978-2-226-25606-5
Nbr de pages : 414
Prix constaté : 21.50€

Résumé :
Le rêve de Bennosuke, 13 ans, est de devenir un grand guerrier, à l’instar de son père : l’un des Samouraïs les plus craints et les plus respectés du Japon. Mais il doit d’abord se montrer digne de cet héritage. La voie du sabre est faite de sang, de vengeance, d’héroïsme. Le jeune garçon l’apprendra, parfois à ses dépens, avant de remettre en question des siècles de tradition : pourquoi un samouraï devrait-il préférer la mort au déshonneur ? Quel prix devra-t- il payer pour entrer dans l’Histoire sous le nom de Musashi Miyamoto ?

Impressions :
Coup de cœur pour ce roman à base historique qui dresse le portrait d’un Japon féodal où les samouraïs vivaient leurs heures de gloire. Figure emblématique de cette époque, celui qui se fera nommer plus tard « Musashi Miyamoto » se forgeait à coups de sabre un destin hors du commun. Histoire de ne pas offusquer les historiens, mieux vaut savoir avant d’entamer la lecture du « Samouraï » que le bouquin est largement romancé. De nombreuses zones d’ombre de son passé persistant, David Kirk lui invente une enfance et un héritage lourd à porter. Donc, forcément ce roman n’est pas à prendre au pied de la lettre.

  L’ambiance du roman, immersive, colle quant à elle, particulièrement bien à l’époque décrite. Les codes et règles qui régissent le Japon féodal sont croqués avec crédibilité et souci du détail. On est transporté aux côtés de Bennosuke qui essaye d’embrasser son statut et son univers avec dignité tout en se posant de nombreuses questions sur le rôle d’un samouraï. Que signifie être un samouraï ? Que considère t’on comme honorable ? Le rang définit-il ce que l’on est ? J’ai été happée par la narration et par cette histoire d’honneur aux accents tragédiens. Les manipulations politiques entre daimyos qui se jouaient en coulisse ajoutent encore un peu plus d’épaisseur au récit.

La tradition du seppuku revêt ici un caractère sacré, honorable, malgré notre aversion certaine face à un acte qui semble barbare à nos yeux d’occidentaux. Toute cette cérémonie qui répond à des règles spécifiques est retranscrite par David Kirk avec brio, l’auteur prenant le temps de nous détailler chaque acte, chaque particularité. Le lecteur se retrouve transporté malgré lui à une époque différente, dans un pays différent où les mœurs et la tradition faisaient valeur de loi. Au point que ça ne choque personne qu’un enfant doive se faire seppuku pare qu’il est devenu le nouveau daimyo suite au décès de son père et qu’il est le légataire des péchés de son clan.

  La galerie des personnages est intéressante parce qu’elle nous introduit les seigneurs comme les moines et les paysans. Une manière de nous introduire les différentes façons qu’avaient les contemporains de l’époque d’appréhender la vie. Le personnage de Dorinbo, l’oncle de Bennosuke qui est moine est particulièrement intéressant parce qu’il ne voit pas les choses de la même manière que son frère, seigneur d’une province. Pour lui la vie est sacrée et il aimerait que son neveu suive une autre voie, moins cruelle. Le récit se termine alors que Bennosuke, notre futur Musashi Miyamoto rentre dans sa vie d’adulte. De quoi espérer de la part de l’auteur une suite qui reviendrait sur la vie de rônin de Miyamoto et sur son fameux combat contre les 60.

Verdict : Nuit blanche

nuit-blanche

Stephen KING – Docteur Sleep

DR_SLEEPTitre original : Doctor Sleep (2013)
Paru le : 30/10/2013
Edition : Albin Michel
ISBN : 978-2-226-25200-5
Nbr de pages : 584
Prix constaté : 25€

Résumé :
Stephen King renoue avec l’histoire et le personnage de l’un de ses plus grands succès : Shining. Le petit Dany Torrance est désormais adulte. Il a échappé au sort de son père alcoolique et travaille en tant qu’aide-soignant dans un hospice où il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser la souffrance des mourants. D’où son surnom : Docteur Sleep. Il rencontre Abra, fillette de 12 ans, pourchassée par un étrange groupe de voyageurs qui traversent les Etats-Unis en se nourrissant de la lumière des enfants télépathes.
Commence alors une guerre épique entre le bien et le mal…

Impressions :
« Shining ». Roman angoissant qui a eu droit à une adaptation au cinéma et a rendu célèbre l’hôtel de l’Overlook, avec ses couloirs interminables moquettés de rouge et ses jumelles à couettes. Adaptation surtout remarquée à travers l’incroyable performance d’un Jack Nicholson au point de rupture. Sorti en 1977, Shining reste dans l’esprit de nombreux lecteurs de Stephen King comme l’un de ses romans les plus marquants, ou tout du moins, des plus connus. Pourtant 36ans plus tard, on est un peu surpris que l’auteur se souvienne de Danny Torrance, le petit garçon perceptif échappé de l’Overlook. Surpris mais ravi de voir l’auteur donner une suite à la vie compliquée de Danny, hanté comme il l’est par ses fantômes. « Docteur Sleep » nous propose donc de retrouver un Danny qui a vieilli, bien que les premiers chapitres reprennent l’histoire pas longtemps après la fin de Shining (histoire de restituer l’histoire de Danny). Je vous conseillerai donc de ne pas lire Docteur Sleep si vous n’avez pas lu Shining, vu qu’on y perd en subtilités et en intérêt aussi, il faut bien avouer.

  Ca faisait bien longtemps que je ne m’étais pas plongée dans un roman de Stephen King, et je dois dire que j’ai apprécié la balade. Déjà, c’est le plaisir de retrouver un personnage marquant en la personne de Danny, mais surtout, de se replonger dans la vision que le maitre de l’horreur a de l’Au-delà. On oublie les gentils fantômes, ceux-là sont « passés » de l’autre côté. Reste les vindicatifs, les fous et ceux qui ont des comptes à régler. Autant dire que ça ne donne pas envie d’être perceptif… Encore moins quand on apprend qu’un étrange groupe se faisant appelé le Nœud Vrai, voyage dans tout le pays, à l’affut de ces enfants aux pouvoirs hors du commun. Et qu’ils ont faim, très faim même… Docteur Sleep distille son parfum d’angoisse au compte-goutte, sournoisement, et tout en se prenant d’affection pour ces personnages jetés dans l’œil du cyclone, on ne peut que frémir en attendant l’inévitable confrontation.

  Ceux habitués à l’œuvre du maitre de l’horreur retrouveront avec plaisir ce mix entre problèmes de la vie réelle et plongée dans le fantastique. Le roman de presque 600 pages nous fait part des difficultés de Danny avec l’alcool. Et bien que ceux-ci découlent directement de son passif singulier, c’est intéressant de voir les deux mondes se confronter. Entre les démons intérieurs, engendrés par la culpabilité et les « vrais » monstres aux dents longues et aux chapeaux claques, comment faire pour se dépêtrer ? La vie d’errance de Danny et son désir d’absolution permettent au lecteur de s’attacher au héros, qui doit sans cesse lutter contre lui-même. Ce côté plus « contemporain » de l’histoire est très bien mené parce qu’il rend l’histoire réaliste malgré la présence du surnaturel. De même, la petite Abra, que l’on voit grandir, devient vite attachante. Très espiègle et volontaire, j’ai apprécié la relation qui se noue entre la petite fille et Danny, qui se voit à travers elle. Au niveau de la dimension fantastique, le roman se met doucement en place, l’apparition du nœud vrai et son importance se faisant plus pressant au fur et à mesure du récit. Ne vous attendez donc pas à un récit horrifique trépidant, le rythme est plutôt lent et joue surtout sur le dégoût que nous inspire les « méchants », et la peur que l’on ressent pour les deux héros. Pas le meilleur de King, mais du très bon.

Verdict : Avec les honneurs

rock

Alan HEATHCOCK – Volt

voltTitre original : Volt (2011)
Paru le : 28/08/2013
Edition : Albin Michel
Collection : Terres d’Amérique
ISBN : 978-2-226-24976-0
Nbr de pages : 297
Prix constaté : 23€

Résumé :
Krafton, petite ville imaginaire de l’Amérique profonde aux allures bibliques, où abondent secrets inavouables, crimes anciens et chagrins enfouis est le décor des nouvelles d’Alan Heathcock.

Impressions :
J’aime beaucoup la collection « Terres d’Amérique » chez Albin Michel qui, pour moi qui suis férue de littérature américaine, est souvent promesse de belles découvertes. Alors quand je lis dans le résumé « Amérique profonde », « secrets inavouables et crimes anciens », je fonce derechef ! Une fois n’est pas coutume, le roman d’Alan Heathcock se décline en un recueil de nouvelles mais qui se passent toutes dans le même village profond de Krafton (ville imaginée de toute pièce par l’auteur). Si chaque nouvelle met en scène des personnages différents de cette ville, certains font parfois leur apparition de manière répétée. C’est le cas avec Helen, personnage ambigüe qui porte plusieurs casquettes et qui apparait plusieurs fois. On sent donc une unité entre les nouvelles, chose peu étonnante vu que l’action se passe au même endroit.

  Composé de 8 nouvelles plutôt courtes, « Volt » brasse les thèmes de la violence, de la rédemption, du désœuvrement de la jeunesse, bref des sujets qui n’ont rien de joyeux, je vous l’accorde. Il faut dire qu’Alan Heathcock à travers sa ville imaginaire, nous dépeint un portrait de l’Amérique plutôt sombre et désemparé. D’ailleurs le recueil possède des relents de roman policier avec des crimes à tire larigot. Dans « Fumée », un père réveille son fils en plein milieu de la nuit pour lui demander de l’aider à faire disparaitre un cadavre, dans « La fille » un jeune garçon disparait probablement assassiné, dans « Gardienne de la paix », un meurtrier se fait torturer, bref un côté polar qui sied plutôt bien à « Volt », chaque histoire apportant une touche de couleur (sombre) à cette grande peinture de Krafton.

  Si toutes les nouvelles peuvent être reliées entre elles par une passerelle, certaines sont tout de même plus faibles que d’autres. La faute à un format trop court qui ne permet pas de développer pleinement le potentiel de la nouvelle. C’est le cas avec « Permission » qui reste dans le vague et se révèle trop succincte pour instiller le malaise voulu. De même, certaines nouvelles sont si imposantes qu’elles éclipsent les autres. C’est le cas pour « Le train de marchandises », « Fumée » et « La fille », mes trois nouvelles préférées du recueil. La première nouvelle notamment est des plus poignantes et m’a bouleversée. Après la perte de son fils et une tentative avortée de suicide, un père prend la route et se laisse emporter par ses pas. Alan Heathcock montre que face à l’inacceptable, l’Homme peut facilement sombrer dans la folie et renier sa part d’humanité. Et qu’il y aura toujours quelqu’un pour exploiter ce malheur. Loin d’être juste pessimiste, cette nouvelle porte une étincelle d’espoir, que la fin laisse poindre. Bouleversant.

  En bref, Volt se présente comme un recueil de nouvelles douloureuses, dont la portée est parfois difficile à accepter. Des huit nouvelles, certaines se révèlent plus fades que d’autres, la faute à la puissance d’évocation de certaines nouvelles. Alan Heathcock signe un portrait de l’Amérique pas toujours glorieux, mais dans le fond, profondément humain parce qu’imparfait et guidé par ses émotions. A découvrir, ne serait-ce que pour la qualité de certaines des nouvelles du recueil.

Verdict : Bonne pioche

bonne-pioche

Alice ZENITER – Sombre dimanche

Sombre-dimancheParu le : 03/01/2013
Editions : Albin Michel
ISBN : 978-2-226-24517-5
Nbr de pages : 284
Prix constaté : 19€

Résumé :
La vie d’une famille hongroise à Budapest, de 1978 à nos jours. Les Mandy habitent de génération en génération la même maison en bois au bord des rails, et tous travaillent à la gare centrale. Le jeune Imre grandit dans un monde opaque de non-dits et de secrets familiaux. A la chute du Mur, au lieu de poursuivre ses études, il se fait embaucher dans un sex shop puis rencontre une jeune Allemande qui incarne pour lui le mythe de l’Ouest libre et heureux.
Mais pour les Mandy, quel que soit le régime, la vie consiste davantage à regarder les trains qui passent qu’à en devenir les voyageurs… Un roman familial tout en dégradés de lumière, de nostalgie, de drame historique, de décalage et d’inéluctable. Du communisme au consumérisme, pas de changement pour les Mandy. Imre, type même du looser sympathique, rêveur, sensible, tendre et romantique, incarne bien une société qui n’attend rien de l’avenir mais dont l’histoire tragi-comique exprime l’impuissance à prendre sa destinée en mains.

Ce que j’en ai pensé :
« Sombre dimanche » est un roman qui mélange habilement récit historique et drame familial. En nous faisant partager la petite histoire d’une famille hongroise, Alice Zeniter nous fait rentrer par la petite porte de la grande Histoire, depuis la guerre froide et le communisme jusqu’à la chute du mur de Berlin. Ce sont trois générations qui vivent sous le même toit et cultivent leur souffrance comme si c’était autant de trésors. Entre le grand-père gâteux qui peste contre le capitalisme naissant qui pousse toujours plus de touristes jusqu’à sa porte, le père taiseux qui ressasse de vilaines blessures qui lui ont été infligées par le suicide de sa femme et les enfants qui sont, au choix, fou ou plein d’un espoir mort-né, difficile de ne pas se laisser par la mélancolie ambiante, par cette chape de plomb qui semble peser sur l’âme de cette famille meurtrie par la vie. Ce n’est pas un récit facile, il n’a rien de joyeux, mais pourtant la plume délicate et sincère de l’auteur fait des merveilles, au point que le pathos nous échappe…

  Volontiers nostalgique, « Sombre dimanche » sait également nous tirer un sourire devant l’une ou l’autre expression du grand-père, qui a l’art de tirer dans le mille quand il s’agit d’exprimer une évidence de l’époque. Le fatalisme et la tristesse ambiante se trouvent ainsi un peu gommées l’espace de quelques pages. Mais on en oublie pas pour autant le climat tendu de l’époque, qui est exacerbé par les allers-et-retours dans le temps que cultive l’auteur. Une période où la répression sanglante du stalinisme a brisé bien des familles, qui ne cherchaient même plus à fuir. C’est dans cet environnement suffocant que devra composer la famille Mandy, qui perd ses femmes petit à petit. Trop lourds à porter, leurs souvenirs enfouis les rongeront de chagrin avec déterminisme. Un roman à la fois triste et beau, sublimé par une plume sensible, mais qui ne plaira peut-être pas à ceux que les histoires tragiques rebutent.

Verdict : Avec les honneurs

rock

Tarun TEJPAL – La vallée des masques

La-vallée-des-masquesTitre original : The valley of masks (2011)
Date de parution : 22/08/12
Editeur : Albin Michel
ISBN : 978-2-226-24301-0
Nb. de pages : 453
Prix constaté : 22.90€

Résumé :
Au cours d’une longue nuit où il attend ses assassins, d’anciens frères d’armes, un homme raconte son histoire et celle de son peuple, une communauté qui vit recluse dans une vallée inaccessible, selon les préceptes d’un gourou légendaire : Aum, le pur des purs, le porteur de vérité… Là, dans un souci d’égalité absolue, les hommes n’ont pas de nom mais un matricule, pas de visage mais un masque identique pour tous.
Et pourtant, dans cette société qui se veut égalitaire, certains sont plus égaux que d’autres. Au fur et à mesure qu’il s’élève dans la hiérarchie, jusqu’à en devenir un des chefs, le héros découvre les écueils de cette utopie, ses perversions, sa cruauté envers ceux qui dévient du droit chemin et les compromissions de ceux qui, au nom de la pureté, n’hésitent pas à éliminer chaque grain de sable.
Un de ces grains de sable finira par ouvrir les yeux du héros qui fuira vers le monde extérieur où il découvrira la musique, la lecture, le rire, l’amour… et la beauté salutaire du doute.

Ce que j’en ai pensé :
Voilà un auteur dont j’avais entendu le plus grand bien sur la blogo et les diverses revue littéraires. Son nouveau roman se présentant comme une dystopie au cœur d’une secte indienne, je n’ai pas hésité longtemps à franchir le pas. Et il est vrai que l’auteur possède une plume incomparable, les figures de style et autres allégories étant légion. Il est d’ailleurs un peu compliqué au début de pénétrer dans l’univers de Tejpal, on ne sait pas trop où l’auteur veut nous emmener. Probablement que les digressions du narrateur y sont pour beaucoup, et le lecteur a besoin d’un peu de temps pour se plonger dans le bain. Une fois le nœud de l’intrigue lancée, il est pourtant difficile de lâcher prise.

  On parcourt ce roman mi- horrifié, mi- fasciné par cette mini société créé par un gourou légendaire, Aum. Le narrateur qui a fini par s’enfuir de cette secte corruptrice, remonte le fil de ses souvenirs depuis son enfance jusqu’à son évasion. C’est vraiment édifiant de voir « de l’intérieur » comment ces sectes mettent tout en place pour gommer toute trace d’individualité et de liberté de pensée de ses membres. Depuis la naissance, où l’on place les enfants dans une grande crèche collective où chaque lien filial est effacé au profit d’une lignée unique jusqu’aux relations sexuelles où il est interdit de marquer sa préférence pour quelqu’un. C’est tout simplement consternant ce déni de pensée personnelle…

  Et c’est ce qui fait la force de roman, cette plongée dans « l’inside » via un ancien membre qui attend ses assassins (car on ne s’enfuit pas impunément de cette vallée inaccessible…) Cette notion de pureté et d’égalité absolue pousse les membres à l’auto-flagellation et à l’autodestruction. Ils sont tellement endoctrinés qu’ils trouvent eux-mêmes une explication à chaque action (ou non-action) et se fustigent pour chaque faux-pas. C’est notamment vrai quand le narrateur tente de « rationaliser » son viol par plusieurs membres. Effroyable ! On pense aux sectes connues bien évidemment (dont celle d’Aum d’ailleurs), mais aussi aux régimes totalitaires et à leur pensée dangereuse de système collectif. « La vallée des masques » apporte ainsi de nombreuses réflexions et nous ouvre les yeux sur les dérives du pouvoir.

En bref, un roman intense et choquant qui, s’il laisse place à quelques longueurs, n’en vaut pas moins le détour. Le sujet abordé peut néanmoins heurter les âmes sensibles tant certains passages sont d’une sauvagerie sans nom. A ne pas mettre entre toutes les mains, donc.

Verdict : Avec les honneurs

rock