Titre original : Rivers (2013)
Date de parution : 07/05/2015
Editions : Super 8
ISBN : 978-2-37056-025-4
Nb. de pages : 439
Prix constaté : 20€
Résumé :
Après des années de catastrophes écologiques, le sud des États-Unis, de la Louisiane à la Floride, est devenu un véritable no man’s land. Plutôt que de reconstruire sans cesse, le gouvernement a tracé une frontière et ordonné l’évacuation de la zone. Au sud de la Ligne se trouve désormais une zone de non-droit ravagée par les tempêtes et les intempéries incessantes – sans électricité, sans ressources et sans lois.
Cohen fait partie des rares hommes qui ont choisi de rester. Incapable de surmonter la mort de sa femme et de l’enfant qu’elle portait, il tente tant bien que mal de redonner un sens à sa vie, errant sous une pluie sans fin. Des circonstances imprévues vont le mettre en présence d’une colonie de survivants, menée par Aggie, un prêcheur fanatique hanté par des visions mystiques. Celui-ci retenant contre leur gré des femmes et des enfants, Cohen va les libérer et tenter de leur faire franchir la Ligne. Commence alors un dangereux périple à travers un paysage désolé, avec pour fin l’espoir d’une humanité peut-être retrouvée.
Impressions :
Un roman présenté comme un croisement entre Mad Max 2 et La Route, il n’en fallait pas plus pour titiller ma curiosité et me donner envie de découvrir ce nouveau post-apo publié chez Super 8. S’il y a bien quelques similitudes avec le roman de McCarthy, on est loin d’un Mad Max, la présence de pillards n’étant pas une raison suffisante pour y trouver une quelconque ressemblance. Bien que le postulat de départ soit plutôt intéressant – tout le territoire Sud des Etats-Unis inondé par des eaux diluviennes, proie de conditions météorologiques catastrophiques qui coupent le pays en deux – j’ai trouvé l’ensemble plutôt ennuyeux. La faute à un personnage principal trop dans l’introspection, qui se perd dans ses souvenirs et que je n’ai pas trouvé très altruiste au final (malgré ce qui est dit dans la 4ème de couverture, ce n’est pas lui qui délivre ces femmes).
Ce qui faisait le charme de « La route », c’était cette écriture morcelée, le héros étant brisé moralement, divaguant dans un monde oppressant, responsable de la vie de son fils. Dans « Une pluie sans fin », le héros vit avec ses souvenirs d’un monde stable, de sa famille disparue qu’il essaie de garder en vie en tenant ses promesses, coûte que coûte. Mais loin de trouver de la noblesse dans son comportement, il m’a surtout semblé atavique, replié sur lui-même et j’avoue qu’il m’a plus agacée qu’autre chose. En fait, je crois que c’est l’ensemble des personnages qui ne m’ont pas plu, je n’ai pas réussi à m’y attacher, du coup ce qui leur arrive m’a laissé de marbre. Je n’ai pas compris l’intérêt qu’ils portaient à ce magot enfoui alors que le monde se disloque et que la loi du talion règne. Quand on doit fuir la colère de la Terre sans trouver la moindre commodité, ses proches disparus, le danger régnant à chaque coin de rue, le fric ne me semble pas de la plus haute importance…
Du coup, j’ai trouvé le roman matérialiste, un brin sexiste (les femmes ne sont bonnes qu’à enfanter et à servir d’esclaves sexuelles) et l’aspect post-apo est plutôt mal exploité au final. Certains personnages disparaissent sans qu’on s’en inquiète plus et la fin m’a paru convenue, l’auteur faisant dans la facilité. Ce qui est dommage car « Une pluie sans fin » possède des passages prenant, les descriptions de cet univers apocalyptique étant bien rendues. On sent le vent siffler à nos oreilles, la terre vibrer sous nos pieds et la fin approcher à petits pas. Si Michael F. Smith avait plus joué avec son univers, le roman aurait pu être grandiose. Mais là, j’ai l’impression qu’il a oublié l’intérêt premier du récit et a essayé de contenter tout le monde (l’avenir ce sont les enfants mais le fric c’est important). OK…
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