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Catherynne M. VALENTE – Féérie, tome 1 : La fille qui navigua autour de Féérie dans un bateau construit de ses propres mains

la fille qui navigua 1Illustrations : Ana Juan
Titre original : The Girl Who Circumnavigated Fairyland In a Ship of Her Own Making (2011)
Traduction : Laurent Philibert-Caillat
Date de parution : 05/11/2015
Editions : Balivernes
ISBN : 978-2-35067-117-8
Nbr de pages : 256
Prix constaté : 17 €

Résumé :
Septembre est une jeune fille qui aspire à l’aventure. Quand elle est invitée en Féérie par le Vent Vert et le Léopard des Petites Brises, bien sûr, elle accepte. Qui ne le ferait pas à douze ans ? Mais Féérie est dans la tourmente, sous le règne écrasant d’une Marquise maléfique.
Cheminant en compagnie d’un vouivre amoureux des livres et d’un étrange garçon bleu, presque humain nommé Samedi, elle perdra : son ombre, sa chaussure, son cœur et bien sûr son chemin. Mais dans l’aventure, elle trouvera le courage, l’amitié, une cuillère un peu spéciale et bien plus encore. Elle seule détient la clef qui rétablira l’ordre et le bonheur en Féérie…

Impressions :
Une envie soudaine de conte ? De merveilleux ? De magie ? De revivre ce moment nostalgique de votre enfance où vous attendiez avec impatience l’heure du conte des étoiles plein les yeux ? Alors lancez-vous dans « La fille qui navigua autour de Féérie dans un bateau construit de ses propres mains » de Catherynne M. Valente. Vous ne serez pas déçu du voyage. J’avais déjà été ébloui par la prose de l’auteure dans « Immortel » et ce nouveau titre jeunesse paru chez Balivernes réitère l’exploit. Quelle plume ! Quelle imagination débordante ! L’auteure qui est aussi poète nourrit son texte de ces influences et joue avec les mots comme elle joue avec son univers. La structure narrative est impressionnante et vraiment atypique. L’agencement des phrases et les figures de style telles que l’accumulation apportent une musicalité qui immerge de suite le lecteur dans le récit. On pénètre dans une contrée féérique où rien n’a de sens mais où tout a du sens.

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« La fille qui navigua autour de Féérie dans un bateau construit de ses propres mains » (ouf ! quel titre long !) est un récit merveilleux qui nous emmène dans le sillage de Septembre, une petite fille tout à fait banale. Comme dans « Alice au pays des merveilles », Septembre se retrouve emportée dans un monde fantastique où elle vivra moult aventures. Cette fois il ne s’agit pas de combattre une méchante sorcière mais de récupérer une mystérieuse cuillère et de mettre la main sur une clef très spéciale… et bien sûr si elle pouvait renverser l’ordre établi par la maléfique marquise en chemin, qui s’en plaindrait ! Les références sont légion. Outre le roman de Lewis Carroll, on pense bien sûr au magicien d’Oz, à Narnia (et sa fameuse armoire), et même au film « Labyrinthe » avec David Bowie. Catherynne M. Valente ne puise pas tant dans ces œuvres qu’elle leur rend hommage en les détournant et en nous livrant sa vision d’un monde enchanté.

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  Les aventures de Septembre sont pleines de malice et de mordant. La quête de soi qu’entreprend la petite fille se voit entravée par de nombreux obstacles. Pour trouver son chemin, elle devra abandonner une part d’elle-même, puis pour sauver la vie d’autrui, elle devra faire un nouveau sacrifice. Chaque choix aura ses conséquences, rien n’est anodin dans l’univers de Féérie. C’est toute l’astuce de Valente, elle créé un univers très complet, pensé dans ces moindres recoins. Heureusement durant son périple, Septembre pourra compter sur ses nouveaux compagnons. Et là encore quelle imagination ! Un vouivriothèque (mélange de dragon et de bibliothèque !), un Marid aux étranges pouvoirs, des bicyclettes volantes, des objets perdus qui prennent vie, des félins doués de parole, le Vent Vert, sorte de personnification du vent, et j’en passe. On ne peut que s’incliner face à tant d’inventivité.

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  Leçon de courage, d’amitié et d’abnégation, ce premier tome des aventures de Septembre est une invitation au rêve. La narration, abordant la forme d’un conte au coin du feu que nous relaterait un narrateur omniscient et ingénu, est une des grandes forces du récit. Les apartés qui nous mettent dans la position de confident, nous impliquent intimement dans les aventures de la petite fille. Loin d’être aussi lisse que le personnage de Dorothy dans le magicien d’Oz, Septembre est une héroïne espiègle, bravache et un poil étourdi. On s’attache facilement à elle. Et c’est avec une certaine tristesse qu’on l’abandonne, néanmoins ravi de savoir que les aventures ne s’arrêtent pas là. Bref, « La fille qui navigua autour de Féérie… » est une ode au rêve, aux contes d’antan et à la création artistique. Un hommage aux classiques qui ont su émerveiller de nombreux lecteurs et qui prouve que l’imagination n’a pas de limite. Servi par le style inimitable de Valente, ce premier tome jeunesse est un voyage improbable dans un univers enchanteur qui réveille en nous l’écho de notre enfance. En tout point une réussite !

Verdict : Nuit blanche

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Reif LARSEN – L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet

ts.spivetTitre original : The Selected Works of T.S. Spivet (2009)
Paru le : 15/06/2011
Edition : Le Livre de Poche
ISBN: 9782253159766
Nbr de pages : 416
Prix constaté : 8.10€

Résumé :
T S Spivet est un jeune prodige de douze ans, passionné par la cartographie et les illustrations scientifiques. Un jour, le musée Smithsonian l’appelle : il a obtenu le très prestigieux prix Baird et il est invité à venir faire un discours. A l’insu de tous, il décide alors de traverser les Etats-Unis dans un train de marchandises pour rejoindre Washington DC… Mais là-bas, personne ne se doute qu’il n’est qu’un enfant.
Muni d’un télescope, de quatre compas et des Mémoires de son arrière-arrière-grand-mère, T S entreprend un voyage initiatique qui lui permettra peut-être de comprendre enfin comment marche le monde…

Impressions :
J’étais très intriguée par ce roman lors de sa sortie en grand format, avec son apparence de grand cahier bourré d’annotations diverses. Surprise, le livre vient d’être adapté au cinéma, ce qu’il l’a fait rappeler à mon bon souvenir. J’ai beaucoup apprécié l’aspect didactique et ludique qu’a de présenter le jeune narrateur ses idées et interrogations en schémas et explications. Certes, il faut parfois perdre un peu de temps en digressions diverses, mais l’esprit de T.S. est un tel labyrinthe, si fertile en imagination, qu’on lui pardonne au final cette sale manie. Ce gamin est un tel surdoué qu’il s’interroge sur tout et n’importe quoi, ce qui me rappelle la curiosité des enfants que nous avons été un jour. Pourquoi ceci, pourquoi cela ? TS trouve forcément une explication et se charge de nous l’expliquer par une carte, une représentation. On rit parfois devant l’absurdité de telle chose, mais cela aide aussi à s’ouvrir l’esprit.

  L’histoire sous ses dehors de grande évadée sauvage, cache en son sein un récit tragique. Celle d’un enfant qui a perdu son jeune frère et qui se sent responsable. Celle d’un enfant qui se sent rejeté par son père, par son environnement qui ne lui convient pas. J’ai aimé le message sous-jacent, les passages émouvants où T.S. entre deux remplissages, a un éclair de lucidité et sort de sa bulle. Je l’ai trouvé très touchant. J’avoue avoir trouvé le comportement des parents aberrant, même s’il s’agit d’une famille atypique. On peut être passionné par son travail ou ses recherches mais se préoccuper de ses enfants. Le comportement de la mère au final m’a paru très détaché. Ne pas être démonstratif dans ses sentiments, n’exclut pas d’en avoir.

  Le périple de T.S. est une chevauchée sauvage, une migration vers une contrée qu’il croit meilleure. A l’image des westerns que son père affectionne tant. Confronté à des dilemmes et des obstacles, le jeune garçon évolue, mûrit et prend de l’assurance. Ça lui permet de prendre de la distance face à ses peurs et ses doutes. Par contre, j’ai un peu tiqué sur la prose beaucoup trop soutenue de T.S. Il a beau être un surdoué, son parler est beaucoup trop recherché, trop précis, j’ai eu du mal à trouver ça très crédible. Le contraste avec un enfant normal est trop grand. Bref, un roman riche en émotions, en péripéties et en découvertes. A découvrir.

Verdict : Bonne pioche

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Sarah LARK – Le pays du nuage blanc

le-pays-du-nuage-blancTitre original : Im Land der weissen Wolke (2007)
Paru le : 28/08/2013
Edition : L’Archipel
ISBN : 978-2-8098-1236-7
Nbr de pages : 683
Prix constaté : 23.95€

Résumé :
Londres, 1852. Helen, préceptrice de deux enfants dans une riche famille, répond à une annonce qui propose à des jeunes femmes de partir épouser des Britanniques installés en Nouvelle-Zélande.
Sur le bateau qui la mène à Christchurch, elle se lie avec Gwyneira, une jeune noble galloise qui immigre à cause des difficultés financières de son père. L’amitié entre les deux femmes sera indéfectible malgré les épreuves, les désillusions et la haine, surtout, qui déchirera leurs deux familles. Mais elles auront la joie de voir leurs enfants s’unir et inventer une nouvelle vie, en osmose avec les autochtones et la nature.

Impressions :
J’attendais avec une grande impatience de me lancer dans la lecture du « Pays du nuage blanc », ne m’étant pas frottée au genre depuis longtemps. Un grand roman au souffle aventureux, avec de magnifiques paysages et de beaux rôles de femmes fortes… Un peu comme « Fleur de neige » de Lisa See, le roman de Sarah Lark se concentrant sur l’amitié entre deux femmes que tout oppose à priori… Du moins c’étaient les attentes que j’en avais. Quelle amère déception ! Je n’ai pas du tout adhéré au traitement de l’histoire, au parti pris de l’auteur et à la façon dont elle mène ses personnages. C’est d’une passivité, d’une bassesse écœurante, c’est bien simple l’auteur m’a pris complètement à rebrousse-poil avec sa représentation des hommes et des femmes de cette Nouvelle-Zélande du milieu du XIXème siècle.

  Au lieu de nous peindre le portrait de deux jeunes femmes ballotées par les aléas de la vie et de l’Histoire, de battantes brimées par une époque où les femmes étaient encore gouvernées par les décisions des hommes, Sarah Lark brosse le portrait de deux femmes passives, soumises, qui ne se rebellent jamais, qui ne prennent jamais leur destin en main mais laissent les éléments les porter dans l’attente d’un mieux. Je pensais vraiment que l’auteur ferait s’émanciper ses deux héroïnes, qui finiraient par se battre pour leurs convictions, pour leur famille respective, mais niet. Il n’y a aucune évolution dans leur comportement. De temps en temps un sursaut nous fait espérer un revirement, puis pouf deux phrases plus loin rebelote. Ca faisait longtemps que je n’avais pas été autant agacée et dégoûtée par la tournure que prend un récit.

  C’est simple, j’ai détesté Hélène, l’une des deux héroïnes, dès que celle-ci décide de fermer les yeux sur le comportement de prédateur sexuel (que tout le monde avait remarqué) d’un des employeurs de ses pupilles. La pauvre, que peut-elle y faire ? Euh… Franchement ? Ce n’était pas un pays de sauvages non plus ! D’ailleurs, c’est une des choses qui m’a mis en rogne. Non contente de nous proposer deux héroïnes très effacées, les personnages masculins sont au choix : des pervers, des violeurs, des homos, des lâches, des sadiques. A l’exception d’un ou deux personnages… J’espère que le roman ne sortira pas en Nouvelle-Zélande, sinon ils apprécieront sûrement.

  Il y avait plein de manières différentes de nous présenter une belle amitié indéfectible entre ces femmes, avec tout un tas d’embûches liées aux conditions féminines de l’époque, aux événements historiques tumultueux avec la révolte des autochtones. Ça pouvait être dur et beau, cruel et émouvant, mais pour ça il fallait qu’il y ait une évolution dans le comportement des héroïnes. Un peu comme « La couturière » de Frances de Pontes Peebles qui brasse les mêmes thèmes, mais qui nous présente des rôles de femmes fortes, qui ne soumettent pas aux hommes. Sarah Lark aurait aussi pu forcer le trait sur le côté historique, en obligeant ses héroïnes à faire face à un monde changeant. Que nenni. Oublier les grandes espaces et les descriptions à couper le souffle. Cet aspect est largement occulté. Certains éléments sont évoqués, on s’attend à ce qu’ils provoquent quelque chose, puis rien n’arrive jamais. Comme si l’auteur avait déjà oublié ce détail ou que ça n’avait pas d’importance au final. Un peu facile… Bref, très déçue.

Verdict : Planche de salut

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Hannu RAJANIEMI – Le voleur quantique, tome 1

Le voleur quantique, tome 1Titre original : The quantum thief, book 1 (2011)
Paru le : 22/02/2013
Edition : Bragelonne
ISBN : 9782352946274
Nbr de pages : 336
Prix constaté : 22€

Résumé :
Jean le Flambeur est un criminel posthumain, un escroc et un manipulateur. Si ses origines restent entourées de mystère, ses exploits sont connus d’un bout à l’autre du système solaire : cambrioler les cerveaux numérisés qui régentent les planètes intérieures, dérober de précieuses antiquités aux aristocrates des cités mouvantes de Mars. Mais Jean finit par commettre une erreur, et se voit condamné à croupir dans la prison du Dilemme pour s’affronter lui-même dans d’infinies variations. Jusqu’à l’arrivée de Mieli, une fière guerrière qui lui propose un marché…

Ce que j’en ai pensé :
Mais que se cache-t-il sous ce dénommé « Voleur quantique » ? Une histoire de voleur certes, mais il en existe déjà moult versions en fantasy, alors qu’Hannu Rajiemi nous propose un récit de science-fiction, plus précisément de Hard SF, un genre où l’on a vite fait de se casser les dents. Le roman de Rajaniemi n’échappe pas à la règle, car si l’histoire s’avère passionnante et pleine de bonnes idées, l’univers est part trop complexe, hermétique, tant et si bien qu’on ne saisit pas toute l’histoire. Professeur en physique mathématique, l’auteur connait forcément son sujet, il dit même avoir voulu écrire le livre qu’il aurait aimé lire. Pourquoi pas ? Malheureusement, obnubilé par sa passion, il a vite fait d’oublier le lecteur en cours de route qui ne comprend rien de ses théories et inventions, qui ne sont presque jamais expliquées. Un glossaire en fin de tome n’aurait pas été du luxe (nous ne sommes pas tous matheux, ne vous en déplaise).

  Fort heureusement, l’intrigue se révèle des plus intéressantes et ingénieuses, ce qui sauve le roman du désastre. Si certains passages s’avèrent abscons (notamment la fin qui m’a laissé sur le carreau. Help ! Reader overboard !), le récit offre de bons moments avec un petit côté Arsène Lupin et les coups grandioses de notre cambrioleur galactique. Roublard et séducteur, Jean Le Flambeur est un personnage truculent. Ses interactions avec l’IA du vaisseau spatial Perhonen valent le détour. L’enquête suivi par le détective Isidore avec le chocolatier est ingénieuse. De même que le concept de « temps » que l’on peut vendre ou acheter pour prolonger sa vie. Le roman possède un souffle aventureux, qui mixe jalousies, perfidies et vengeances. C’est pétri de bonnes idées mais ça manque clairement de fluidité. Je pense aussi que la traduction y est pour quelque chose, le roman semblant plus digeste (et apprécié) en vo. Les différents fils conducteurs qui mènent tous à l’intrigue principale sont étudiés avec astuce et certaines idées de l’auteur sont de véritables coups de génie. Même s’il est parfois difficile de suivre la trame dans son ensemble, chaque élément fonctionne avec efficacité et si ce n’était certains concepts qui étaient parachutés au petit bonheur la chance en plein milieu, je pense que ce roman aurait frisé le coup de cœur. Dommage. Enfin, qu’est-il arrivé à Mar Simonetti, qui nous avait habitués à des couvertures somptueuses ? Ca frise le ratage total…

Verdict : Roulette russe

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Gabriel KATZ – Le puits des mémoires, tome 3 : Les terres de cristal

le-puits-3Paru le : 21/03/2013
Edition : Scrinéo Jeunesse
ISBN : 978-2-36740-033-4
Nbr de pages : 427
Prix constaté : 16.90€

Résumé :
Au cœur de Woltan, tandis que se lèvent les premières tempêtes de neige, Nils, Karib et Olen luttent encore pour survivre. La menace du complot pèse plus que jamais, dans cet immense royaume où les assassins règnent en maîtres. Loin, très loin au nord, s’étendent les Terres de Cristal, dont les glaces éternelles dissimulent un terrible secret.
Dans le luxe des palais où chacun pourrait être un traître, les fugitifs sans mémoire savent désormais qui ils sont. Mais le danger n’en est que plus grand, car la vérité se rapproche…

Ce que j’en ai pensé :
Snif, snif, et voici que le troisième tome des aventures de nos trois gais lurons met une touche finale à la saga. Un peu triste de devoir refermer doucement la porte de cette auberge pour leur laisser un peu de répit, pourtant bien mérité. Je n’aurai jamais cru que je m’attacherais autant à ces personnages, mais je crois que les trois compères garderont une place de choix dans le panthéon de mes personnages préférés. Ce dernier tome clôt avec efficacité le cycle, tous les mystères étant résolus et les pistes exploitées. Un tome riche en rebondissements, confidences et traitrises, qui ne relâche pas ses efforts pour nous entortiller. A part peut être en milieu de tome, où le passage à vide de « monseigneur » Olen plombe un peu l’ambiance. Une petite baisse de régime qui ne mérite cependant pas que l’on s’y attarde.

  Dans ce troisième et dernier tome, Gabriel Katz choisit d’aller droit au but, sans fioritures, cherchant à boucler la boucle (on le voit au dernier chapitre) du mystère de l’amnésie du trio. Des réponses sont apportées à chaque fil rouge déroulé : le sort du fils de la lune, l’instigateur derrière le complot du puits des mémoires, le pourquoi du comment. Tout est mis en œuvre pour satisfaire le lecteur. Mais l’auteur ne triche pas avec ce qui a fait son succès, à savoir une fantasy épique sans pompe dans les scènes de bataille, un récit riche d’aventures et de relations humaines. Même s’il déroule le tapis rouge pour nous plonger au cœur des Terres de cristal, décor final de la trilogie, il n’en oublie pas le sel de l’intrigue : la relation entre les trois camarades.

  Olen, Nils et Karib n’en finissent pas d’évoluer, de se chercher, quitte à se prendre une grosse volée quand le retour de bâton se fait sentir. La question se pose une dernière fois : qui sont-ils vraiment ? Ceux qu’ils étaient avant leur amnésie ? Ou ceux qu’ils sont depuis le début de leurs aventures ensemble ? Nils est celui qui a le moins de complexes à se laisser aller, à faire sien ce qui ressurgit du passé tout en oubliant pas son présent « moi ». Karib se désinhibe et prend du galon. Mais Olen, le séducteur, le beau parleur, a beaucoup de mal à accepter le changement. J’avoue que ses états d’âme m’ont un peu agacé à force, je ne m’attendais pas à autant d’apitoiement. C’est ce qui m’a le plus fait tiquer. Par contre, j’ai adoré le gros pied de nez à tous les poncifs de la fantasy avec le grand nécromancien qui ne paie pas de mine au final et le sort réservé aux traitres/ennemis. Et non ! Pas de duel au corps-à-corps pour assouvir sa vengeance. Quel toupet ! 😛

  Bref, un cycle attachant avec un trio de personnages truculents, une certaine subtilité dans la narration et de l’aventure avec un grand A. Du tout bon.

Verdict : Bonne pioche

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