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L. Frank BAUM – Le cycle d’Oz, tome 1

Le cycle d'Oz, tomeIllustrations : Stéphane Levallois
Titre original : Oz, book 1 & 2: The Wonderful Wizard of Oz, The Marvelous Land of Oz (1900)
Paru le : 07/03/2013
Edition : Cherche Midi
ISBN : 978-2-7491-1605-1
Nbr de pages : 400
Prix constaté : 18€

Résumé :
Le Magicien d’Oz. Une petite fille du nom de Dorothy, qui habite le Kansas, est enlevée avec sa maison par une tornade et transportée dans un pays merveilleux du nom d’Oz. La maison tombe sur la tête de la méchante sorcière de l’est et la tue sur le coup, et Dorothy récupère ses souliers d’argent. Pour trouver un moyen de rentrer au Kansas, la gentille sorcière du nord lui conseille de demander au grand et puissant magicien d’Oz, qui habite dans la Cité d’Émeraude.
En chemin, Dorothy rencontre un épouvantail qui se plaint de ne pas avoir de cerveau (mais seulement de la paille) et qui, comme il se doit, s’avère être en fait très malin, un bûcheron en fer blanc qui se plaint de ne pas avoir de cœur, et un lion qui se plaint de manquer de courage. Tous trois se rendent auprès du magicien pour demander ce qui leur manque. Ce dernier consent, à condition qu’ils éliminent la méchante sorcière de l’ouest.

Le merveilleux pays d’Oz. Un jeune garçon nommé Tip, qui vit sous la garde d’une sorcière, fabrique un homme à tête de citrouille. Il anime un tréteau pour lui en faire un cheval. Tous deux vont chercher fortune à la Cité d’Émeraude. Ils y rencontrent l’Épouvantail, qui s’est fait renverser du pouvoir par un général. Ils vont au château du Bûcheron de fer blanc pour qu’il les aide à remettre l’Épouvantail sur le trône.

Ce que j’en ai pensé :
Le film avec Judy Garland a bercé mon enfance, j’ai bien dû le visionner plus d’une paire de fois avec sa magnifique chanson « Over the rainbow » qui a marqué les esprits. Avec la sortie du nouveau film basé sur l’univers d’Oz, les éditions Le Cherche Midi ont eu la bonne idée de ressortir le cycle dans son intégralité (dont quelques romans seulement étaient parus à ce jour). Ce premier tome regroupe deux romans : « Le magicien d’Oz », l’histoire de Dorothy et « Le merveilleux pays d’Oz » où l’on retrouve presque tous les personnages du monde merveilleux d’Oz. Rien qu’à la couverture, sublime, dessinée façon manga par Stéphane Levallois, on voit que l’éditeur a soigné cette édition. Chaque début de chapitre est illustré par un petit dessin à l’encre noir du plus bel effet. Sans compter la vingtaine d’illustrations pleines pages qui parsèment le roman. Un régal pour les yeux. Et une touche de modernisme agréable avec ce style japonais qui colle finalement plutôt bien au livre (je regrette juste que Dorothy n’ait pas ses chaussures rouges !).

  Quant au contenant, on retrouve toute la magie de l’univers d’Oz, qui n’a pas trop mal vieilli malgré son âge (le premier tome date de 1900 tout de même !). L’histoire nous jette de pleins pieds dans Oz, avec une Dorothy parachutée dans ce monde magique par un malencontreux concours de circonstances. Bien vite son aventure commence avec des rencontres fortuites mais providentielles : le bûcheron en Fer-Blanc, l’épouvantail et le Lion peureux. Le style se fait parfois un peu naïf, Baum ayant à l’esprit qu’il écrivait pour les plus jeunes, mais on retrouve vite son âme d’enfant, emmenés par la féérie qui se dégage du récit. Les compagnons de Dorothy sont attachants chacun à leur manière, à vouloir bien faire à tout prix malgré leurs failles (ou ce qu’ils croient des failles). Dorothy finalement, est la plus agaçante du lot, je l’ai trouvé très prétentieuse sous la plume de Baum. On a presque l’impression qu’elle méprise ses compagnons d’infortune, comme s’ils étaient idiots, et elle n’a pas un mot gentil envers eux (ou alors de manière très ironique).

  Les dialogues ont la part belle et chaque chapitre fait progresser l’histoire rapidement. Il n’y a pas de temps mort car il ne faut pas lasser les enfants. Les choses bougent à un rythme soutenu et les discussions entre les quatre compagnons sont là pour apporter des réponses aux dilemmes qu’ils rencontrent. Les échanges entre les personnages paraissent parfois un peu saugrenus, on flaire que Baum souhaitait faire réagir les enfants : « Mais non l’épouvantail n’est pas idiot, c’est lui qui a trouvé le plan pour qu’ils se sortent de là ! ». Pourtant, le récit n’a rien de moralisateur, on n’essaie pas de nous asséner une leçon. Ou peut-être celle de que l’union fait la force. Le second texte, qui se passe quelque temps après la première histoire, se passe lui aussi à Oz, mais cette fois le héros est le jeune Tip. Et il aura maille à partir avec la méchante sorcière Mombi. Dans la lignée du premier roman, on y retrouve ce qui fait le charme d’Oz : la féérie, la candeur, l’aventure. Je l’ai trouvé un peu plus long à se mettre en place tout de même, bien que ce soit agréable de (re)découvrir l’univers sous un autre jour. Bref, un chef-d’œuvre de la littérature pour enfants, enrobé dans une superbe édition, que demande le peuple ?

Verdict : Avec les honneurs

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