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Stephen KING – Docteur Sleep

DR_SLEEPTitre original : Doctor Sleep (2013)
Paru le : 30/10/2013
Edition : Albin Michel
ISBN : 978-2-226-25200-5
Nbr de pages : 584
Prix constaté : 25€

Résumé :
Stephen King renoue avec l’histoire et le personnage de l’un de ses plus grands succès : Shining. Le petit Dany Torrance est désormais adulte. Il a échappé au sort de son père alcoolique et travaille en tant qu’aide-soignant dans un hospice où il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser la souffrance des mourants. D’où son surnom : Docteur Sleep. Il rencontre Abra, fillette de 12 ans, pourchassée par un étrange groupe de voyageurs qui traversent les Etats-Unis en se nourrissant de la lumière des enfants télépathes.
Commence alors une guerre épique entre le bien et le mal…

Impressions :
« Shining ». Roman angoissant qui a eu droit à une adaptation au cinéma et a rendu célèbre l’hôtel de l’Overlook, avec ses couloirs interminables moquettés de rouge et ses jumelles à couettes. Adaptation surtout remarquée à travers l’incroyable performance d’un Jack Nicholson au point de rupture. Sorti en 1977, Shining reste dans l’esprit de nombreux lecteurs de Stephen King comme l’un de ses romans les plus marquants, ou tout du moins, des plus connus. Pourtant 36ans plus tard, on est un peu surpris que l’auteur se souvienne de Danny Torrance, le petit garçon perceptif échappé de l’Overlook. Surpris mais ravi de voir l’auteur donner une suite à la vie compliquée de Danny, hanté comme il l’est par ses fantômes. « Docteur Sleep » nous propose donc de retrouver un Danny qui a vieilli, bien que les premiers chapitres reprennent l’histoire pas longtemps après la fin de Shining (histoire de restituer l’histoire de Danny). Je vous conseillerai donc de ne pas lire Docteur Sleep si vous n’avez pas lu Shining, vu qu’on y perd en subtilités et en intérêt aussi, il faut bien avouer.

  Ca faisait bien longtemps que je ne m’étais pas plongée dans un roman de Stephen King, et je dois dire que j’ai apprécié la balade. Déjà, c’est le plaisir de retrouver un personnage marquant en la personne de Danny, mais surtout, de se replonger dans la vision que le maitre de l’horreur a de l’Au-delà. On oublie les gentils fantômes, ceux-là sont « passés » de l’autre côté. Reste les vindicatifs, les fous et ceux qui ont des comptes à régler. Autant dire que ça ne donne pas envie d’être perceptif… Encore moins quand on apprend qu’un étrange groupe se faisant appelé le Nœud Vrai, voyage dans tout le pays, à l’affut de ces enfants aux pouvoirs hors du commun. Et qu’ils ont faim, très faim même… Docteur Sleep distille son parfum d’angoisse au compte-goutte, sournoisement, et tout en se prenant d’affection pour ces personnages jetés dans l’œil du cyclone, on ne peut que frémir en attendant l’inévitable confrontation.

  Ceux habitués à l’œuvre du maitre de l’horreur retrouveront avec plaisir ce mix entre problèmes de la vie réelle et plongée dans le fantastique. Le roman de presque 600 pages nous fait part des difficultés de Danny avec l’alcool. Et bien que ceux-ci découlent directement de son passif singulier, c’est intéressant de voir les deux mondes se confronter. Entre les démons intérieurs, engendrés par la culpabilité et les « vrais » monstres aux dents longues et aux chapeaux claques, comment faire pour se dépêtrer ? La vie d’errance de Danny et son désir d’absolution permettent au lecteur de s’attacher au héros, qui doit sans cesse lutter contre lui-même. Ce côté plus « contemporain » de l’histoire est très bien mené parce qu’il rend l’histoire réaliste malgré la présence du surnaturel. De même, la petite Abra, que l’on voit grandir, devient vite attachante. Très espiègle et volontaire, j’ai apprécié la relation qui se noue entre la petite fille et Danny, qui se voit à travers elle. Au niveau de la dimension fantastique, le roman se met doucement en place, l’apparition du nœud vrai et son importance se faisant plus pressant au fur et à mesure du récit. Ne vous attendez donc pas à un récit horrifique trépidant, le rythme est plutôt lent et joue surtout sur le dégoût que nous inspire les « méchants », et la peur que l’on ressent pour les deux héros. Pas le meilleur de King, mais du très bon.

Verdict : Avec les honneurs

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