Illustration de couverture : Bastien Lecouffe Deharme
Date de parution : 30/01/2014
Edition : Folio SF
Collection : Fantasy
ISBN : 978-2-07-045512-6
Nbr de pages : 282
Prix constaté : 7.40€
Résumé :
Mon nom est Tiric Sherna. J’ai survécu à la guerre. Mais la défaite que vient de subir mon peuple, les shaos, me laisse un sale goût dans la bouche, comme une envie de vengeance. Les qivhviens – des reptiliens belliqueux- nous ont massacré ou pire encore, réduit en esclavage. Une caravane nous convoie vers Ferza, la capitale de l’Empire qivhvien. Là-bas, dans ce nid de vipères, les plus forts d’entre-nous seront destinés aux arènes, spectacles dont sont si friands ces satanés serpents. Autant dire que je suis voué à une mort certaine…
Mais je suis un shao ! Et un jour viendra, je le jure, où nous nous relèverons et vaincrons l’ennemi. Oui, un jour, j’aurai ma revanche !
Impressions :
Voilà le premier tome d’un diptyque qu’il me tardait de découvrir depuis sa sortie en grand format. Sa sortie en poche chez Folio et sa magnifique couverture signée Bastien Lecouffe Deharme (encore !) ont eu raison de moi. A la lecture du résumé pourtant, je doutais un peu. Car le sabre de sang nous est présenté tel de la fantasy épique, pleine de bruit et de fureur et force est de constater que c’est le cas. Je ne suis habituellement pas très à l’aise avec ce genre de roman, dont je trouve l’univers trop masculin, trop chargé de testostérone. Heureusement, l’histoire de Tiric Sherna ne se contente pas de nous rendre compte des scènes de batailles mais laisse également une place à des trahisons, des complots et la découverte de multiple ethnies. Ouf ! Me voilà rassurée.
Le récit nous est présenté à la première personne du singulier. Tiric Sherna, le protagoniste principal de ce premier tome, nous raconte son histoire à partir de sa capture par les Qhiviens. De ce fait, l’exposé des faits se pose dès le départ comme largement biaisé, le narrateur ayant des opinions très tranchées du monde et des gens qui l’entourent. Sa personnalité, entière, n’est pas facile à apprécier. Tiric est l’archétype du personnage orgueilleux pour qui l’honneur et la fierté du guerrier représente tout. Si on le cerne rapidement, on désapprouve petit à petit ce caractère belliqueux et ses nombreux coups de sang, qui lui font bien souvent perdre de vue sa situation. J’ai apprécié la façon dont Thomas Geha joue avec notre conception du personnage pour peu à peu le faire glisser vers la sphère obscure (non pas de la force :P).
L’univers présenté mélange exotisme avec ses races et monstres à foison, à un socle de magie latente qui ne se manifeste que timidement. La première partie du récit s’emploie principalement à nous dresser le portrait de Tiric Sherna, de la situation dans laquelle il se trouve, avec ses enjeux et ses pions. Le peuple Qhivien avec son mode d’autorité matriarcal et sa ressemblance (physique et psychologique) avec les serpents offre un contexte original, qui se prête bien aux combats dans l’arène. Plus centrée sur l’action, cette première partie n’est que le sommet de l’iceberg, le point culminant du roman (le fameux sabre de sang) ne faisant son apparition – discrètement -que vers la deuxième moitié du roman.
Et on en arrive au point qui m’a le plus chagrinée. Cette histoire de sabre n’arrive que bien trop tard dans l’intrigue alors qu’elle devrait être au cœur même de la trame. Quelques allusions de-ci de-là n’auraient pas été de trop. Ainsi, le mystérieux Apêo aurait pu faire son apparition plus tôt. J’aurai adoré en apprendre plus à son sujet. C’est un peu comme si la fin avait été condensée pour des raisons de place. J’ai trouvé ça un peu raide. On doit assimiler tout un tas d’informations tardives et brutalement importantes. Du coup, je me suis sentie un peu submergée. Surtout que la fin est un sacré revirement quand même. Enfin, dernière petit chose qui m’a gênée, c’est le manque d’homogénéité dans le style qui passe du soutenu au moderne sans crier gare. Un coup Tiric s’adresse à nous comme à un interlocuteur important, un coup on se croirait copain comme cochon… Euh … c’est qu’on ne va pas le contrarier le monsieur (il trancherait une tête pour moins que ça !).
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