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Nabil OUALI – La Voix de l’empereur, tome 1 : Le corbeau & la torche

la voix de l'empereurDate de parution : 02/10/2014
Editions : Mnémos
ISBN : 978-2-35408-278-9
Nbr de pages : 267
Prix constaté : 21€, existe en ebook pour 8.99€

Pour lire le prologue, c’est par ici !

Résumé :
Voici l’histoire de quatre destins réunis au cœur d’un empire mourant. L’enfant du village gelé, le paladin hanté par un sombre secret, le prêtre émérite d’un ordre qu’il méprise, et le fils de l’empereur.
Dans les rues des cités fourmillantes ou les profondes forêts, chacun accomplit un voyage sur les routes de l’empire mais aussi dans les méandres de son être : quelles sont les ficelles que tire le clergé dans les coulisses ? Qui a tenté de tuer l’empereur et d’éteindre à jamais sa voix ? Sur le sentier escarpé qui mène au pouvoir, le chemin est infiniment plus important que le sommet.

Impressions :
Premier roman d’un jeune auteur français, publié dans une magnifique édition reliée de belle qualité à un prix très abordable, ce premier tome du « Corbeau et de la torche » fut une découverte plaisante à défaut d’être passionnante. Un certain nombre de points m’ont gênée, à commencer par le style. Bien que la plume recherchée de Nabil Ouali semble être un des points forts relevés par certains lecteurs, j’avoue pour ma part ne pas y avoir adhéré. On sent la volonté qu’a l’auteur de rendre son texte beau, sophistiqué mais c’est justement là où le bât blesse. L’auteur cherche à en faire trop. Faire de belles tournures de phrases, c’est un bel exercice mais quand le style parait poussif et certaines phrases empesées, c’est qu’il y a un problème. Le ton manque de naturel et ça se sent. Ce qui est dommage car du coup le début du roman est un peu laborieux, il faut persévérer pendant un certain temps pour réussir à passer outre et se concentrer sur le fond moins sur la forme.

  L’histoire, classique, tourne autour d’une prophétie et fait la part belle aux intrigues politiques. Cette prophétie met en scène trois personnages principaux ainsi qu’une quantité impressionnante de personnages secondaires. La narration, chorale, offre une vision assez vaste de l’univers imaginé par Nabil Ouali. Les points de vue se complètent et permettent au lecteur d’appréhender les différentes factions et leurs motivations. La magie n’est pas encore au premier plan mais on sent que d’anciennes choses se réveillent et que des pouvoirs oubliés sont à l’œuvre. De quoi éveiller notre curiosité. A noter que Nabil Ouali privilégie dans ce premier tome les rapports de force mis en place et les manigances politiques et religieuses. Ce qui m’a particulièrement plu ! On sent qu’il y a de la matière, l’auteur lançant de nombreuses pistes qui ne demandent qu’à être exploitées.

  Si « La voix de l’empereur » jette les bases d’un univers politique ambitieux, c’est avant tout un récit de dark fantasy qui ne fait pas dans la dentelle. Certains passages relativement violents voire morbides restent à l’esprit (celui avec les roses nourries de sang par exemple). Les personnages sont retors à souhait, prêt à tout pour parvenir à leur fin. Tout se joue à coup de perfidie et d’opportunisme. Bien que cet univers sans concessions m’ait plu, l’auteur gère parfois mal le comportement de ses personnages qui prennent des décisions arbitraires et réagissent bizarrement à certains moments clés. C’est le cas plusieurs fois (la réaction du champion du roi au moment de son décès, le fait que l’on n’écoute pas la version du prince lorsqu’il se fait attaquer…). Soit ça manque d’explications qui pourraient justifier de telles réactions, soit ça manque tout simplement de logique. En tout cas, ça manque de crédibilité. Du côté des personnages, certains tirent leur épingle du jeu comme Glawol ou Gweleth. Frimas est mystérieux mais un peu en retrait. De même que Ravel dont le rôle est sous-exploité dans ce premier tome. Il est vrai que le récit est plutôt court pour un premier tome, la suite développera sûrement un peu tout ça !

Verdict : Bonne pioche

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