Titre original : A Tale of the kin, book 1 : Among Thieves (2011)
Paru le : 21/06/2012
Edition : L’Atalante
Collection : Le Dentelle du Cygne
ISBN : 978-2-84172-594-6
Nbr de pages : 474
Prix constaté : 21€
Résumé :
Dangereuse cité qu’Ildrecca, où il ne fait pas bon s’aventurer si l’on n’a pas l’oeil vigilant et la main prompte à la riposte. Pour sa part, Drothe s’y sent à son aise. Il traque la rumeur pour le compte d’un parrain local tout en arrondissant ses fins de mois dans le trafic de reliques impériales. La pègre a de beaux jours devant elle… Du reste, les trois incarnations de l’empereur qui se succèdent sur le trône sont trop occupées à se chercher des noises pour en prendre ombrage, tant qu’aucun meneur n’émerge, pour unifier la canaille. Jusqu’au jour où Drothe met la main sur un livre très convoité qui pourrait bien causer la chute de l’empire. Entraîné tambour battant dans une aventure qui le dépasse, il n’imagine pas les dangers qui l’attendent et les sacrifices auxquels il va devoir se résoudre, révélant au bout du compte une étonnante intégrité au service des siens : le peuple de la pègre.
Impressions :
Malgré la vague de titres qui nous a inondés fut un temps sur la thématique des voleurs, et le manque de renouveau certain du genre, je dois avouer que mes personnages préférés en fantasy occupent tous cette occupation pas très catholique. Frey chez Chris Wooding et Locke chez Scott Lynch, pour ne citer qu’eux. Pourtant, je tenais à vous parler du roman de Douglas Hulick, que j’ai lu il y a un moment, parce que malgré ses qualités – c’est un très bon titre dans le genre – on en a peu entendu parler, et c’est dommage.
Passé inaperçu lors de sa sortie chez l’Atalante, ce « Princes de la pègre » (titre auquel je n’adhère pas totalement, ça sonne trop mafia contemporaine) est un roman sympathique, abouti, maitrisé de bout en bout et pétri de bonnes idées. Si vous avez aimé « Les mensonges de Locke Lamora » de Scott Lynch, le roman de Hulick fera certainement votre bonheur, comme ce fut mon cas. L’univers est riche, pas complexe mais relativement étoffé, que ce soit au niveau politique et sociologique, avec ses castes de voleurs et d’assassins, ses réincarnations royales qui ont mené vers un pouvoir instable, etc. Douglas Hulick nous présente une histoire de voleurs certes, mais il la munit d’un background solide et d’une personnalisation du fonctionnement des différentes castes (nez, degan, etc.). Pas un récit ambitieux donc (on ne se triture pas les méninges, le roman restant avant tout divertissant), mais un récit qui ne manque ni de panache ni d’arguments.
J’ai adoré découvrir petit à petit tout le système d’allégeances et les différents joueurs mis en place sur le grand échiquier d’Ildrecca. Si Drothe ne vaut tout de même pas un Locke, il ne manque pourtant pas de charisme ni de bagou et il nous offre des passages savoureux en compagnie de Degan. J’ai pris plaisir à le suivre, perdu au beau milieu de ce « jeu » dont il croyait connaitre les règles par coeur mais dont les enjeux finissent par le dépasser. Sa relation avec Degan (son compère) joue un rôle important dans le roman et apporte quelques répliques croustillantes. De même que ses relations familiales qui sont… spéciales ! Les personnages secondaires sont bien mis en valeur, des faux-jeton qui ne livrent pas de prime abord leurs secrets et qui sont multi-facettes. La trame conserve son suspense grâce à des éléments qui ne sont livrés qu’au compte-gouttes et réserve ainsi quelques surprises.
Bref, un premier tome plaisant, frais, prenant, qui ne livre pas tous les secrets de son univers. Du pur divertissement à déguster sans modération par temps de pluie, bien calé dans son lit (ou son fauteuil, hein, vous faites comme vous voulez !).
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