Titre original : The Supremes At Earl’s All-You-Can-Eat (2013)
Date de parution : 02/04/2014
Editions : Actes Sud
ISBN : 978-2-330-01992-1
Nbr de pages : 316
Prix constaté : 22.80€
Résumé :
Elles se sont rencontrées dans les années 1960 et ne se sont plus jamais quittées : tout le monde les appelle « les Suprêmes », en hommage au célèbre groupe des années 1970. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles « quinquas » afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont fait d’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles élaborent leurs stratégies de survie et se gavent de poulet frit.
Rendez-vous avec vos futures meilleures amies…
Impressions :
Typiquement le genre de roman en littérature américaine que j’apprécie. Drôle, enlevé, avec des personnages hauts en couleur qui marquent durablement. « Les Suprêmes » sont de super cinquantenaires dont on se sent proche peu importe notre âge parce que leurs préoccupations sont universelles. Roman « tranche de vie », « Les suprêmes » nous plonge dans le quotidien de trois amies afro-américaines, très différentes les unes des autres mais aussi très soudées. La narration est principalement tenue par Odette qui s’adresse à nous à la première personne du singulier bien qu’elle laisse parfois la parole à l’une de ses deux amies. Sous fond de ségrégation et d’une ambiance sucrée très sixties, Odette fait remonter ses souvenirs à la surface et le récit alterne alors entre passé et présent afin d’approfondir ou d’expliquer telle ou telle situation.
Très dynamique, le roman est captivant parce que ses personnages nous touchent et nous émeuvent au point qu’il n’est pas rare de passer du rire aux larmes. La narratrice principale n’a pas la langue dans sa poche et porte un regard décapant sur son environnement et ses pairs. Se définissant comme pas facile à vivre selon ses propres termes, Odette est surtout quelqu’un d’entier et de fidèle en toutes circonstances, une sacrée bonne femme qui ne nous cache rien et donnerait un bras pour aider une de ses amies. Sans compter qu’elle nous fait rire par ses petites remarques assassines, quand ce n’est pas la situation farfelue qui prête à rire. Parce que « Les suprêmes », c’est aussi des mariages catastrophes et une voyante qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez.
Le récit est riche en émotions, le parcours des trois amies n’étant pas des plus faciles. Adultère, deuils, violences, problème d’alcool et maladie n’épargneront pas notre trio, qui pourra compter les unes sur les autres pour remonter la pente dans les moments difficiles. Entre tragédie et humour, Odette trouve le ton adéquat pour nous emporter dans son histoire banale mais qui devient d’or sous sa plume. Edward Kelsey Moore possède un style communicatif et maitrisé qui réussit à créer une ambiance « cocon » qui nous enveloppe pour nous déposer doucement aux côtés des trois amies. On ressort de cette lecture dans un état de manque indéniable. Une suite semblerait être en cours d’écriture, vivement !
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