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Edward Kelsey MOORE – Les Suprêmes

les suprêmesTitre original : The Supremes At Earl’s All-You-Can-Eat (2013)
Date de parution : 02/04/2014
Editions : Actes Sud
ISBN : 978-2-330-01992-1
Nbr de pages : 316
Prix constaté : 22.80€

Résumé :
Elles se sont rencontrées dans les années 1960 et ne se sont plus jamais quittées : tout le monde les appelle « les Suprêmes », en hommage au célèbre groupe des années 1970. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles « quinquas » afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont fait d’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles élaborent leurs stratégies de survie et se gavent de poulet frit.
Rendez-vous avec vos futures meilleures amies…

Impressions :
Typiquement le genre de roman en littérature américaine que j’apprécie. Drôle, enlevé, avec des personnages hauts en couleur qui marquent durablement. « Les Suprêmes » sont de super cinquantenaires dont on se sent proche peu importe notre âge parce que leurs préoccupations sont universelles. Roman « tranche de vie », « Les suprêmes » nous plonge dans le quotidien de trois amies afro-américaines, très différentes les unes des autres mais aussi très soudées. La narration est principalement tenue par Odette qui s’adresse à nous à la première personne du singulier bien qu’elle laisse parfois la parole à l’une de ses deux amies. Sous fond de ségrégation et d’une ambiance sucrée très sixties, Odette fait remonter ses souvenirs à la surface et le récit alterne alors entre passé et présent afin d’approfondir ou d’expliquer telle ou telle situation.

  Très dynamique, le roman est captivant parce que ses personnages nous touchent et nous émeuvent au point qu’il n’est pas rare de passer du rire aux larmes. La narratrice principale n’a pas la langue dans sa poche et porte un regard décapant sur son environnement et ses pairs. Se définissant comme pas facile à vivre selon ses propres termes, Odette est surtout quelqu’un d’entier et de fidèle en toutes circonstances, une sacrée bonne femme qui ne nous cache rien et donnerait un bras pour aider une de ses amies. Sans compter qu’elle nous fait rire par ses petites remarques assassines, quand ce n’est pas la situation farfelue qui prête à rire. Parce que « Les suprêmes », c’est aussi des mariages catastrophes et une voyante qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez.

  Le récit est riche en émotions, le parcours des trois amies n’étant pas des plus faciles. Adultère, deuils, violences, problème d’alcool et maladie n’épargneront pas notre trio, qui pourra compter les unes sur les autres pour remonter la pente dans les moments difficiles. Entre tragédie et humour, Odette trouve le ton adéquat pour nous emporter dans son histoire banale mais qui devient d’or sous sa plume. Edward Kelsey Moore possède un style communicatif et maitrisé qui réussit à créer une ambiance « cocon » qui nous enveloppe pour nous déposer doucement aux côtés des trois amies. On ressort de cette lecture dans un état de manque indéniable. Une suite semblerait être en cours d’écriture, vivement !

Verdict : Avec les honneurs

rock

J.C. HUTCHINS & Jordan WEISMAN – Chambre 507

chambre 507Titre original : Personal effects :Dark arts (2009)
Parution : 21/08/2014
Edition : Super 8
Traduction : Valérie Le Plouhinec
ISBN : 978-2-37056-002-5
Nbr de pages : 416
Prix constaté : 20€

Résumé :
Construit en 1875 à New York dans les profondeurs d’une ancienne mine de grès, l’hôpital Brinkvale renferme les criminels les plus extrêmes : trop dangereux pour l’asile, trop déséquilibrés pour la prison. C’est là que Zachary Talylor, thérapeute, doit analyser la personnalité de Martin Grace, afin de déterminer si celui-ci est suffisamment sain d’esprit pour répondre pénalement des crimes dont on l’accuse. Soupçonné de douze homicides, Grace a annoncé à chaque fois aux victimes leur mort imminente. Et les meurtres ont cessé deux ans plus tôt, lorsqu’il est devenu aveugle. Mais l’affaire est délicate, Grace disposant d’un alibi solide pour chacun des meurtres. Dans la chambre 507 de l’hôpital Brinkvale, l’interrogatoire prend peu à peu l’allure d’un jeu aussi dangereux que passionnant ou un esprit hanté, en proie à des visions prémonitoires, comme il veut le faire croire ? Et surtout, pourquoi sait-il tant de choses sur la vie privée de Zachary ? Est-il vraiment là par hasard ?

Impressions :
Après la découverte du très bon « Carter contre le diable », Super 8 nous revient en cette rentrée littéraire avec trois nouveaux titres à la frontière du thriller et du fantastique. « Chambre 507 » nous emmène dans les couloirs d’un hôpital psychiatrique où la folie revêt plusieurs costumes. Le personnage principal, Zachary, est un jeune art-thérapeute qui essaye d’aider à sa manière ses patients à exprimer leurs obsessions. Etonnamment, c’est lui que l’on choisit pour évaluer un cas assez délicat : un tueur en série présumé qui soufrerait d’une cécité psychosomatique. S’engage alors un jeu du chat et de la souris qui poussera Zachary à déterrer des éléments de son passé et à affronter ses peurs les plus profondes.

  « Chambre 507 » génère une atmosphère hasardeuse, qui nous précipite entre hallucination et réalité, avec vue plongeante dans un cerveau dément. Du moins en apparence. Car très vite le doute s’installe : cet aveugle qui se dit poursuivi par une entité noire est-il réellement un tueur sans pitié ou bien ses délires sont-ils plus que le fruit de son imagination ? Pourquoi les gens autour de lui deviennent-ils paranoïaques à son contact ? Et pourquoi l’obscurité semble-t-elle le précéder ? Autant de questions auxquelles Zachary essaiera d’apporter des réponses en poussant son patient dans ses derniers retranchements et en fouillant son passé plus que mystérieux.

  Si les deux auteurs parviennent à établir une ambiance oppressante en ballotant le lecteur entre cauchemar et réalité, ils ont aussi le travers de rester dans le vague, sans jamais aller au fond des choses. Au point qu’une fois la dernière page tournée, on n’est sûr de rien, la narration restant trop nébuleuse par moments. Des propos volontairement évasifs qui ne m’ont pas convaincu. L’intrigue tournant autour du passé tragique de Zachary offrait une piste intéressante, que les deux auteurs n’exploitent pas assez profondément une fois encore. Un choix délibéré étant donné que l’art-thérapeute est devenu le personnage central d’une saga tournant autour de l’hôpital psychiatrique Brinkvale, mais qui m’a surtout agacé parce que j’aurais aimé connaitre le fin mot de l’histoire.

  Le récit de « Chambre 507 » se veut actuel d’où sa narration moderne avec un langage ostentatoire et la nature geek et borderline de ses personnages. On apprécie ou pas, mais il est clair que les auteurs ont voulu dépoussiérer un peu le genre en mettant en scène des protagonistes jeunes mais accomplis. Certaines expressions ou choix de mots m’ont du coup fait tiquer, car les références ne sont pas toujours expliquées, ce qui n’aide pas à la compréhension. Zachary accompagné de son frère et de sa petite amie s’affranchissent des limites imposées ordinairement et n’hésitent pas à contourner la loi quand ça leur chante (hacking, cambriolage). Du coup, la progression de l’enquête sur Martin Grace s’offre des facilités flagrantes, qui desservent un peu le suspense. Dommage car le roman possédait un sacré potentiel qui ne demandait qu’à s’exprimer pleinement.

Verdict : Roulette russe

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George R. R. MARTIN – Armageddon Rag

armageddon ragTitre original : The Armageddon Rag (1983)
Illustration de couverture : Sam Van Olffen
Editions : Folio SF
Date de parution : 05/05/14
ISBN : 978-2-07-045701-4
Nbr de pages : 608
Prix constaté : 9.40€

Résumé :
Jamie Lynch, l’impresario d’un des plus grands groupes de rock des années soixante, les Nazgûl, est retrouvé ligoté à son bureau et le coeur arraché. Un meurtre qui en fait remonter un autre à la surface : celui du chanteur du groupe, abattu en plein concert, en 1971. Deux crimes non élucidés distants d’une dizaine d’années. Une énigme. Parce que son quatrième roman est au point mort, parce qu’il a suivi l’affaire Charles Manson en tant que journaliste, parce qu’il est fasciné par l’histoire et la musique des Nazgûl, l’écrivain Sander Blair décide de mener sa propre enquête et d’en tirer un livre, son De sang-froid.
Mais Sander va rapidement se rendre compte que, malgré les apparences, le meurtre de Jamie Lynch n’est pas une nouvelle affaire Sharon Tate. C’est bien plus compliqué. Et bien pire.

Impressions :
Parce que George R.R. Martin, ce n’est pas que le Trône de Fer, et parce qu’il s’est essayé à différents styles avant de se lancer dans ce cycle de fantasy médiéval, j’étais curieuse de découvrir « Armageddon rag » dont j’avais entendu beaucoup de bien. Bien qu’il soit sorti chez Folio SF, le roman est plutôt un thriller, certes mâtiné de fantastique et même d’une part historique, mais il joue beaucoup sur le suspense. Enfin, c’est avant tout un hommage à un état d’esprit rock’n’roll, à une liberté de penser, de vivre et de se démarquer des codes de notre société. Bref, on y retrouve cette volonté d’indépendance qui a marqué les sixties avec ses manifs contre la guerre, ses anarchistes et ses grands concerts de rock à ciel ouvert, son peace & love… Une invitation à découvrir une époque différente, à la poursuite du meurtrier du manager d’un grand groupe de rock fictif : les Nazgûl !

  L’hommage à Tolkien est évident, il y est plusieurs fois fait mention dans le roman, tout comme on pourra retrouver des anecdotes historiques et des allusions à des groupes de rock ayant réellement existés. De quoi donner envie de se plonger dans les standards de cette époque mythique où la musique avait une incidence directe sur la société. Reflet du mal-être apporté par la guerre du Vietnam, par une jeunesse traumatisée et en quête d’identité. Le rock servait de porte-parole, d’échappatoire et les messages politiques étaient bien sûr évidents. George R.R. Martin montre un talent particulier pour nous immerger dans cette époque révolue à travers le personnage de Sandy Blair, écrivain en mal d’inspiration. On le suit dans son (en)quête sur la mort de l’imprésario des Nazgûl, qui prend très vite des allures de quête personnelle, d’introspection, oscillant toujours entre nostalgie et désillusion.

  Au beau milieu de ces réminiscences, dans cette ambiance douce-amère que l’auteur a su si bien composer, se glissent insidieusement des éléments fantastiques apportés par des expériences et des phénomènes étranges. Délires psychotiques ? Conséquence de la prise de stupéfiants ? Burnout ? On finit peu à peu par s’interroger sur des coïncidences troublantes, sur des détails scabreux. Heureusement d’ailleurs, car cette aura fantastique pointe le bout de son nez quand l’enquête commence à s’enliser et les souvenirs de Sandy à nous ennuyer (il s’agit tout de même d’un beau pavé de 600 pages). On glisse doucement vers le terrain de l’occultisme avec une fin efficace mais pas ébouriffante non plus. Il faut dire qu’au final, le fantastique revêt moins d’importance que la critique sous-jacente d’une société à bout de souffle, qui ne sait que surfer sur une nostalgie qui rapporte. Bref, c’est cynique, saisissant et résolument rock’n’roll !

Verdict : Bonne pioche

bonne-pioche

Glen David GOLD – Carter contre le diable

gold-carter-contre-le-diableTitre original : Carter beats the Devil (2001)
Date de parution : 17/04/2014
Edition : Super 8
ISBN : 978-2-37056-010-0
Nbr de pages : 810
Prix constaté : 22€
Existe au format numérique pour 12.99€

Résumé :
1923, San Francisco : c’est l’âge d’or du cirque et des magiciens, qui connaissant un succès sans précédent à travers tout le pays. Carter le Grand, l’un des prestidigitateurs les plus célèbres du pays, donne ce soir-là un spectacle exceptionnel devant le président des Etats-Unis, Warren G Harding, qu’il invite sur scène pour participer à l’un de ses stupéfiants numéros. La représentation est un triomphe mais, quelques heures plus tard, le président meurt mystérieusement dans sa chambre d’hôtel.
Sachant qu’il va être suspecté, Carter disparaît afin de mener sa propre enquête. Persuadé que le magicien est dépositaire d’un secret d’une importance capitale, l’agent Griffin, des services secrets, se lance alors à ses trousses. Affronter un génie du trompe-l’œil et de l’illusion tel que Carter ne va pas être chose aisée.

Impressions :
« Carter contre le diable » est un roman atypique, difficile à classer parce qu’il mélange plusieurs genres (historique, thriller, tranche-de-vie, un chouïa de fantastique) sans vraiment s’arrêter sur un domaine particulier. Ce qui aura le don d’en frustrer certains mais d’en captiver d’autres. Pour ma part, j’ai bien accroché à ce melting-pot mais surtout à l’ambiance que réussit à installer Glen David Gold. Avec cette aura de magie, de poudre aux yeux et ce personnage à la destinée tragique et hors du commun, ce roman ne pouvait que me plaire. Le récit lie des faits historiques (Carter le grand étant un personnage ayant réellement existé) à une peinture d’une époque marquée et marquante : les Etats-Unis des années 20-30. On plonge de plein fouet dans la période de la prohibition où les avancées technologiques étaient spectaculaires et l’âge d’or des magiciens était à son apogée. Le public se bousculait pour voir les plus grands prestidigitateurs et ceux-ci rivalisaient d’inventivité pour nous éblouir.

  Glen David Gold est particulièrement brillant lorsqu’il s’agit de nous décrire l’atmosphère de ces shows avec des représentations orchestrées au millimètre, la manière de détourner l’attention du public pour mieux le mystifier et le combat acharné que se livraient en sous-main les magiciens pour être celui qui lançait LE nouveau numéro spectaculaire. Carter, en personnage central du roman, nous est présenté de manière non conventionnelle puisque le récit qui commence par la mort du président Harding et les soupçons qui pèsent sur Carter, intègre de nombreuses ellipses temporelles qui reviennent sur l’enfance du héros et sur la naissance de sa vocation de magicien. On le découvre par le biais de coupures de journaux dont prend connaissance l’agent Griffin (qui mène l’enquête sur le meurtre du président). Malheureusement ces articles de presse ne sont pas toujours très au fait de la réalité et donnent une impression du personnage erroné. Seul le lecteur est conscient de ce qui s’est réellement passé car là où les journaux nous laissent sur notre faim, l’auteur rétablit la vérité par le biais de réminiscences du personnage. Un procédé plutôt ingénieux, qui tient en haleine !

  Le roman ne se concentre pas sur une enquête, comme il est signalé sur la quatrième de couverture un brin trompeuse, mais se penche plutôt sur la carrière et la vie personnelle d’un homme de génie. Bien qu’hanté par plusieurs drames, la magie gravite toujours autour de Carter, depuis sa plus tendre enfance jusqu’à la mystérieuse mort du président Harding. Les personnages secondaires, nombreux, sont croqués avec soin et sont souvent truculents. Entre les agents des services secrets lourdauds qui nous amusent par leur naïveté et leur bêtise et les amis/ennemis de Carter qui auront un impact sur le devenir de Carter, rien n’est laissé au hasard. Le soupçon de suspense intégré à la trame est la touche qu’il fallait pour rendre le roman addictif. Sur 800 pages, jamais le roman n’ennuie, ni ne lasse, au point que je l’ai « avalé » en 3 jours. Un exploit quand on sait que le roman n’est au final, qu’un hommage au monde de la magie et à un des magiciens les plus doués de sa génération.

  En bref, si « Carter contre le diable » offre quelques rebondissements, c’est surtout le portrait de Carter qui fascine et le talent de conteur de Glen David Gold qui nous prend dans ses filets. Un roman « à ambiance » qui sait bousculer le lecteur et le faire passer par toute une palette d’émotions. Une réédition aux petits oignons par la toute jeune maison d’édition Super 8, dont le catalogue promet de bonnes choses !

Verdict : Avec les honneurs

rock

Dan WELLS – Partials, tome 2 : Fragments

partials 2Titre original : Partials, book 2 : Fragments (2013)
Traduction par : Valérie Le Plouhinec
Edition : Albin Michel Wiz
Paru le : 26/02/2014
ISBN : 978-2-226-25494-8
Nbr de pages :
Prix constaté : 19.50€

Résumé :
Kira a trouvé un remède au virus du RM. Il coule dans le sang des Partials. Les nouveau-nés survivent, enfin. Si l’espèce humaine n’est plus directement menacée, les Partials le sont : ils meurent à l’âge de 20 ans. Kira doit cette fois sauver l’ennemi d’autrefois. Quête d’autant plus déchirante qu’elle est elle-même une Partial, qui doit trouver sa place dans ce monde fragmenté…

Impressions :
Après un premier tome explosif qui avait été un coup de cœur, ce second tome de « Partials » approfondit une intrigue déjà riche et prend le temps de développer l’univers dans ses moindres détails. Un tome de transition en somme, qui revient sur l’histoire de la création des partials et sur la scission entre les deux factions. Avec au cœur de ce soulèvement, le mystérieux laboratoire ParaGen qui n’en finit pas de nous livrer ses secrets. Révélations et rebondissement sont les maitres mots de « Fragments », Dan Wells mettant pour un temps l’action pure de côté, afin de pouvoir explorer le contexte historique et scientifique de son univers. On pourra remarquer que la première partie du récit souffre en ce sens d’une petite baisse de régime avec quelques longueurs, Kira étant livrée à elle-même et jetée au milieu de ce milieu urbain désolé et inconnu. Cependant, comme dans le premier tome, l’auteur alterne les points de vue, ce qui apporte un peu de rythme, heureusement.

  Suite à la révélation finale sur le passé de Kira et l’origine du remède au virus RM, nos divers protagonistes se retrouvent divisés, certains étant partis sur les routes à la recherche de la vérité (Kira et Samm), d’autres restants sur place et supposément à l’abri des attaques de partials, devront faire face à de nombreux bouleversements (Haru, Marcus). Les personnages sont toujours brossés avec soin, Dan Wells prenant le temps de développer leurs personnalités perspectives en les faisant mûrir, évoluer. Leurs réactions sont toujours aussi crédibles et l’insertion de questions éthique et de réflexions sur leur environnement, leur passé, sont toujours aussi plaisantes à suivre. L’auteur prend vraiment en compte l’aspect authentique et cohérent de ses protagonistes, qui nous paraissent très réalistes. Et bien que les partials ne soient pas humains, il est intéressant de voir la relation entre Samm et Kira évoluer, preuve que les humains ne sont pas forcément les plus « humains » justement. On commence à s’interroger sur les motivations de chacun. Au fond, les partials sont-ils les monstres qu’on nous dépeint ?

  Si le voile sur les origines de Kira est partiellement levé, de nombreuses questions restent en suspens. Sa rencontre avec Afa, un géant génie en informatique un peu simplet parfois, va lui permettre de découvrir le vrai visage de ParaGen. Les explications un peu confuses d’Afa et la multitude d’explications sont un peu laborieuses à suivre, il faut bien le reconnaitre. Heureusement la réunion avec Samm va apporter une nouvelle dynamique et le récit repart sur de bonnes bases. On découvre ainsi plus amplement les villes dévastées avec l’invasion de créatures peu amicales. La scène avec les chiens de garde m’a paru particulièrement flippante (ça m’a rappelé « Métal Hurlant »). Une des choses que l’on peut saluer chez Dan Wells, c’est sa capacité à nous faire réfléchir sur de nombreux thèmes, sans nous imposer « sa vision ». On passe par tout un panel de sentiments et d’interrogations mais sans vérité assénée, à charge de chaque lecteur de se faire sa propre opinion. Bref, pour l’instant une très bonne trilogie YA, en espérant que le dernier tome soit à la hauteur.

Verdict : Avec les honneurs

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