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Anthelme HAUCHECORNE – Le Sidh, tome 1 : Âmes de verre

âmes-de-verre-1Illustration de couverture : Pascal Quidault
Paru le : 23/02/2013
Edition : Midgard
ISBN : 978-2-36599-030-1
Nbr de pages : 653
Prxi constaté : 18€

Résumé :
Ce livre vous attendait. Il était écrit que vous feriez sa connaissance. Car peut-être êtes-vous, à votre insu, un(e) Éveillé(e). Auquel cas, vous êtes en grand danger. Les rues de cette ville ne sont pas sûres. Pour vous, moins que pour tout autre. Car les Streums rôdent, à l’affût d’une âme à briser. Je ne vous mentirai pas : vos options ne sont pas légion. Votre meilleure chance de survie gît selon toute probabilité entre ces pages.
Qui sont les Streums, demanderez-vous ? Pourquoi convoitent-ils les fragments du Requiem du Dehors ? Quel avantage espèrent-ils retirer de cette partition funeste ? Si vous ignorez les réponses à ces questions, vous vous trouvez alors face à un choix. Pour lequel il est de mon devoir de vous aiguiller…Souhaitez-vous rejoindre la Vigie, risquer votre vie et sans doute plus encore, dans une lutte désespérée pour déjouer les intrigues du Sidh ? Ou bien demeurer parmi le troupeau des Dormeurs, à jamais ? Pareille aventure ne se présente qu’une fois.

Sachez la saisir. Enki, enquêteur et logicien de la Vigie.

Ce que j’en ai pensé :
Il y a des livres comme ça qui vous émerveillent, vous absorbent, ou résonnent tout simplement dans votre âme de verre lecteur. Eh bien « Âmes de verre » est de ceux-là. Un gros, que dis-je, un énorme coup de cœur ! C’est simple, je suis tombée en pâmoison devant la plume d’Anthelme Hauchecorne qui est l’auteur que j’aurai voulu être, tant je me suis senti en osmose avec son écriture. Du coup, mettons tout de suite les choses au point : Non, l’auteur ne m’a pas payé pour faire des éloges sur son roman (je demande trop de sous de toute façon, niark, niark !), mais j’ai tellement adoré que je ne serai pas objective. D’ailleurs, je n’ai rien à reprocher au roman, que j’ai dévoré de bout en bout.

  Tout d’abord, histoire de situer pourquoi j’ai été aussi séduite par le premier tome du « Sidh », il faut savoir que je suis de la région où l’auteur campe son intrigue, ce bon vieux Nord. Rien d’étonnant donc, à ce que les références à certains quartiers et autres rues aient trouvé un écho particulier lors de ma lecture. C’est plutôt amusant de s’imaginer toute cette activité féérique souterraine juste sous notre nez, un peu comme si on redécouvrait l’endroit ou l’envers du décor. Je me suis projetée d’autant plus facilement dans le récit. On se dit « et si c’était possible ? ».

  Bref, pour en revenir à nos moutons, « Âmes de verre » est un roman d’urban fantasy qui sort de l’ordinaire. Outre le fait qu’il se passe en France, l’auteur part d’un postulat de départ « classique », un peuple de l’ombre nichant sous nos pieds de citadins, pour le remanier à la sauce Hauchecorne. L’auteur intègre le thème de la musique à son univers féérique, qui n’est d’ailleurs féérique que de nom. N’espérez donc pas voguer au pays des Bisounours, l’univers d’Âmes de verre étant sombre et tortueux, très adulte dans le fond comme dans la forme. Entre séances de torture et autres meurtres atroces, on ne ressort pas indemne de la lecture de cette première mouture.

  Comme je vous le disais, l’auteur réinvente tout un tas de mythes, qu’il détourne au profit de son histoire. Si le peuple fey en prend un sacré coup lors de descriptions pas toujours glamour de leur apparence (ils deviennent ici le peuple Streum, un nouveau nom pour une nouvelle vision d’un peuple mythique), on retrouve également des références au marchand de sable et même aux fameuses « Devil’s Trill », les sonates du diable. J’ai vraiment adhéré au concept de cette musique maudite qui cause tant de ravages. Sans compter que le récit se partage entre le côté fantastique urbain avec la Vigie et ses éveillés, le côté enquête poursuivie par Camille avec l’identité mystère du « marchand de sable » et la vengeance de Vincent. Des intrigues multiples qui se rejoignent inexorablement en fin de roman.

  Anthelme Hauchecorne alterne la narration entre deux personnages principaux, Camille et Vincent, ainsi que de petits encarts écrits par la Vigie et dédiés au « lecteur » qui est placé dans le contexte d’une nouvelle recrue. J’ai apprécié cette narration qui nous interpelle en nous faisant participer littéralement à l’œuvre. Un procédé ingénieux et drôle qui, en plus de nous fournir des détails sur le fonctionnement de la Vigie, désamorce aussi la tension parfois pesante de l’intrigue. Je pourrais encore vous parler des personnages, secondaires comme principaux, qui sont fouillés et sortent de l’ordinaire, mais je crois que je vais finir par vous soûler avec cette avis dithyrambique 😛 Bref, jetez-vous dessus !

Verdict : Nuit blanche

nuit-blanche

Olivier GAY – Le boucher, tome 1

Le-boucherIllustration de couverture : Pascal Quidault
Paru le : 22/09/2012
Edition : Midgard
ISBN : 978-2-365990073
Nbr de pages : 592
Prix constaté : 16.50€
Existe au format epub à 6.99€

Résumé :
Le soir, à la chandelle, les vieux racontent toutes sortes d’histoires pour faire peur aux enfants. Comme celle de Rekk le Boucher, guerrier et général sans pareil qui pacifia l’Empire en réprimant les rébellions dans le sang. Son efficacité n’avait d’égal que sa violence, au point qu’il fut exilé aux confins du monde connu et que plus personne n’en entendit plus jamais parler. Vingt ans plus tard, une jeune femme est retrouvée morte, violée dans les bas-fonds de la capitale. Lorsque les nobles découvrent qu’il s’agit de la fille du Boucher, leur inquiétude grandit. Car Rekk revient. Et il n’est vraiment pas content.

Ce que j’en ai pensé :
Je continue mon incursion dans les royaumes de Midgard avec le premier tome d’un dyptique d’Olivier Gay à qui l’on doit « Les talons hauts rapprochent les filles du ciel », un roman policier qui avait jouit d’une certaine notoriété. Si j’avais apprécié le roman de Nathalie Dau, bien que certaines petites choses m’aient gênée, j’ai, par contre, vraiment adoré le roman d’Olivier Gay, qui, s’il reste classique dans sa construction et son histoire, possède une intrigue et une verve des plus efficaces.

  « Le boucher », c’est un roman de fantasy épique typiquement old-school, avec son héros vindicatif et taiseux, un chouïa ( ?) torturé et à la réputation effroyable (d’où le titre du roman). On pense à Conan, au Death Dealer, aux romans de Gemmell & cie. Des références solides, qui si elles n’apportent rien de neuf, se concentrent pour nous offrir un divertissement à la mesure. Car, oui, « Le boucher » est un roman d’action pur jus, que l’on « regarde » confortablement installé avec pop-corn et coca, comme un plaisir coupable. Ne vous attendez donc pas à des intrigues politiques à tiroirs ou à des machinations retorses et complexes, vous seriez déçus. L’intrigue étonne peu, les rebondissements n’étant pas foison, bien qu’elle offre tout de même une belle pirouette à la fin, qui relance l’intérêt du lecteur. Mais on sent que ce n’est pas ce que recherche l’auteur, qui pense avant tout à divertir, et en cela, c’est un pari réussi.

  Sans temps mort, Olivier Gay nous offre un récit rythmé et nerveux, qui ne laisse pas une minute de répit à ses trois personnages principaux : Rekk dit « Le boucher », Mahlin (un jeune garde) et Shani (une servante au château). Des personnages qui sont brossés soigneusement ; leurs motivations, aspirations et personnalités respectives nous étant dévoilés progressivement. D’ailleurs, l’auteur prend le temps de faire évoluer ses protagonistes, qui mûrissent sous l’œil du lecteur le temps de leur périple. Et de tordre ainsi le cou aux poncifs de départ : miss boulet s’émancipe et prend son destin en main en refusant de jouer plus longtemps à la demoiselle en détresse, le jeune coq impétueux se fait brutalement remettre à sa place et apprend les vertus de l’humilité, et la légende vivante… continue de trancher dans le tas allégrement (ben, oui, on ne se la refait pas toujours !). J’ai d’ailleurs apprécié la façon dont Olivier Gay nous fait pénétrer les pensées intimes de Mahlin et Shani, à travers qui nous prenons la mesure du « boucher », qui ne se livre pas facilement.

  Les scènes de combat sont nombreuses et habilement chorégraphiées, on n’a aucun mal à imaginer telle ou telle scène. Le style, quant à lui, est franc et sans fioritures, et apporte un côté fiévreux à l’intrigue. Comme dit précédemment, par contre, le tome pêche un peu au niveau des intrigues de pouvoir. La faute à des « méchants » pas forcément très fouillés ou ambivalents, et qui manquent de charisme. Du coup, on reste un peu sur sa faim à ce niveau-là. M’enfin, on passe un agréable moment en compagnie du boucher, qui nous vend du divertissement en barre. Un hommage aux romans épiques.

Verdict : Avec les honneurs

rock

Luc VAN LERBERGHE – Chronique d’un esprit vagabond, tome 1 : Arthamios

arthamios-1Editeur : Midgard
Illustration de couverture : Michel Borderie
Broché paru le 23/06/12
ISBN : 978-2-36599-006-6
Nbr de pages : 638
Prix constaté : 17.50€

Résumé :
Moi, Salarios, suis arrivé en sauveur. J’ai asservi le grand conseil des mages. J’ai bâti mon empire. J’ai fait des hommes, peuple d’esclaves, l’espèce la plus puissante des terres connues. Il ne me reste plus qu’à soumettre Rachel, mère des magies. Elle devra m’obéir, m’aimer, malgré elle s’il le faut. Mon plan est en marche…

Ce que j’en ai pensé :
Dur, dur d’écrire cette chronique tant ce premier roman me laisse avec un avis franchement mitigé alors que je n’ai rien à reprocher à l’histoire dans le fond. Ce n’est pas non plus que le roman ne m’a emballée pour des raisons x ou y, mais surtout que j’ai trouvé que le roman souffrait d’un problème de syntaxe et d’un manque de fluidité et de spontanéité (dans les dialogues principalement) qui ont rendu ma lecture pénible au tout début du roman. Du coup, j’ai eu du mal à prolonger ma lecture, qui se retrouvait un peu hachée par ces défauts. Heureusement, ces inconvénients s’effacent au fur et à mesure que l’on progresse dans l’histoire (si l’on s’accroche).

  Ex. de phrase que j’ai dû relire pour comprendre à qui l’auteur faisait allusion :
« A le considérer ainsi [Arthamios, le héros de l’histoire] il ne faisait pas de doute qu’il resterait là, au creux de l’arbre, à moins qu’un prédateur ne passe et ne l’emporte. Toutefois, à l’exception d’un limier, aucun animal ne se présenta durant les longues heures de son inconscience. C’était un mammifère recouvert d’une fourrure hirsute… ».

  L’auteur nous présentant le personnage, j’ai trouvé la tournure un peu maladroite, on a l’impression qu’il continue de parler d’Arthamios, alors qu’il fait référence au limier qui passe par-là… Bon, ok, ce n’est pas flagrant, mais il y a pas mal de petites choses comme ça au tout début du roman et ça m’a un peu gênée. De la même façon, les dialogues manquent un peu de naturel au début de l’aventure avec beaucoup de oui et de non, j’ai trouvé que ça manquait de dynamisme et de spontanéité, comme si les personnages avaient appris leur texte… Je sais que c’est un premier roman, et j’ai peut-être l’air sévère, mais c’est vraiment le genre de choses qui me font reposer un livre définitivement.

  Le pitch de l’histoire de départ est classique mais plaisante, on se trouve confronté à un protagoniste qui a perdu la mémoire et arrive de nulle part (enfin, si, du ciel), ce qui apporte quelques mystères bien évidemment. Le lecteur découvre donc le monde à travers le regard d’Arthamios, d’où les explications sur tel ou tel peuple, l’emploi de la magie, etc. Malheureusement, le tout se présente de manière un peu trop didactique, ce qui n’aide pas à s’immerger dans le récit. J’ai, par contre, beaucoup apprécié le bestiaire imaginé par l’auteur, qui est très original et varié, c’est un des aspects les plus sympathiques du roman. Autre point positif, la fin du roman et le mystère entourant l’identité d’Arthamios sont bien amenés et relancent l’intérêt de l’intrigue. Dommage que les différents personnages de l’histoire manquent un peu de charisme pour contrebalancer tout ça, je ne suis pas sûre de vouloir poursuivre l’aventure…

Verdict : Roulette Russe

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Lu dans le cadre d’un partenariat entre Libfly et les éditions Midgard que je remercie.