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Noriko OGIWARA – Les Contes du Magatama, tome 1 : La fille de l’eau

magatama 1Illustration de couverture : Marc Simonetti
Titre original : Sorairo Magatama (1988)
Parution le : 02/07/2014
Editions : Panini Books
Collection : Eclipse
ISBN : 978-2-809-43989-2
Nbr de pages : 389
Prix constaté : 18€
Existe en version epub pour 9.99€
A noter que le roman a été traduit du japonais vers l’anglais puis vers le français.

Résumé :
Voici d’innombrables générations que le dieu de la lumière et la déesse des ténèbres s’affrontent dans une guerre impitoyable.
Mais Saya n’a que quinze ans ; pour elle, cette guerre lointaine est sans grande importance. Jusqu’au jour où elle apprend qu’elle est la réincarnation de la fille de l’eau, la princesse du peuple des ténèbres. Tandis que le prince de la lumière lui offre de l’épouser, son peuple l’exhorte à le rejoindre afin de le sauver.
Saya, éduquée dans l’amour de la lumière et la haine des ténèbres, peut-elle accepter un tel héritage? Lumière et ténèbres cherchent à s’attirer sa loyauté, car elle est la seule capable d’éveiller la légendaire épée du dragon, une arme terrifiante censée mettre fin à cette guerre millénaire.
Parviendra-t-elle à faire le bon choix ou connaîtra-t-elle un sort funeste, comme toutes les filles de l’eau qui l’ont précédée?

Impressions :
Considéré comme l’un des premiers romans de fantasy japonais, ce premier tome des Contes du Magatama me faisait très envie. Publié pour la première fois au Japon en 1988, « La fille de l’eau » avait peu de chance de trouver un éditeur français qui accepterait de le publier vu l’état du marché et l’ancienneté du titre. Pourtant Panini Books y a cru, avec ses choix éditoriaux parfois atypiques et il faut reconnaitre que ça fait du bien de lire autre chose que de la fantasy anglo-saxonne. « La fille de l’eau » est d’ailleurs une bonne découverte pour tous les amateurs de fantastique japonais et de mangas, malgré quelques petites faiblesses qui ont freiné mon enthousiasme.

Ce joli pendentif en forme de croc est un magatama !

Ce joli pendentif en forme de croc est un magatama !

  Les fans de l’imaginaire japonais et de contes et légendes en tout genre ne seront pas trop dépaysés à la lecture de « La fille de l’eau ». Noriko Ogiwara a puisé dans le panthéon asiatique pour construire son histoire et le récit emprunte quelques éléments à cette mythologie, notamment le concept fondamental d’ombre et de lumière, de Yin et de Yang. Rien d’étonnant donc à ce que l’auteur oppose le peuple des ténèbres à celui de la lumière et base sa trame sur ce registre. Tout est question d’opposés mais aussi d’équilibre car l’un ne fonctionne pas sans l’autre. Saya, l’héroïne du roman, se retrouve ainsi prise entre deux feux : respecter son héritage de princesse du monde obscur ou renier sa nature et embrasser la lumière et son prince charmant.

Ce roman a beaucoup inspiré les illustrateurs...

Ce roman a beaucoup inspiré les illustrateurs…

  Si j’ai apprécié cette dualité constante et tout l’univers « mangatesque » sur lequel repose le roman de Noriko Ogiwara, j’ai été déçue que l’auteure n’approfondisse pas plus sa cosmogonie et reste sans cesse à la surface des choses, sans complexifier la donne. Ce qui est d’autant plus dommage qu’il y avait un potentiel énorme dont tirer parti entre les enfers, les objets magiques comme le magatama, la nature de Saya, la légende sur laquelle reposait la genèse de cet univers… Alors que les mangakas et les auteurs d’animes ont souvent tendance à trop complexifier leur intrigue, ici l’auteur n’exploite pas cette manne et nous laisse sur notre faim. Certes, c’est un roman jeunesse mais ça n’excuse rien, le récit étant plutôt court et les pages bien aérées.magatama10

  La narration, dynamique, nous emmène dans un périple sans temps-mort qui laisse la part belle à l’aventure (et aux sentiments). Par certains aspects, ça m’a rappelé Fushigi Yuugi de Yuu Watase, Saya ayant des gardiens protecteurs. La trame ne manque pas de souffle avec quelques combats, une bonne dose de mystères et de rebondissements. Dommage que le personnage de Saya soit si lisse, car au final elle n’utilise pas beaucoup ses pouvoirs, c’est la grande déception du roman. Je m’attendais vraiment à ce que l’héroïne possède plus de caractère, qu’elle s’affirme et accepte sa nature et ses dons. Mais en définitive, elle ressemble plus à l’Athéna de Saint Seiya qu’autre chose (on rêve de lui donner des baffes quoi). Pour quelqu’un qui possède soi-disant une puissance cachée, ça fait un peu tâche. Bref, une lecture sympathique mais qui manque un peu d’épaisseur.

Verdict : Bonne pioche

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