Tomes 1 à 4 disponibles
Editions : Akata
Collection : M
Nb. de pages : 174
Prix constaté : 7.95€
Un extrait du tome 1 par ici !
Résumé :
Un matin, alors qu’elle se rend au lycée, Naho reçoit une drôle de lettre… une lettre du futur ! La jeune femme qu’elle est devenue dix ans plus tard, rongée par de nombreux remords, souhaite aider celle qu’elle était autrefois à ne pas faire les mêmes erreurs qu’elle. Aussi, elle a décrit, dans un long courrier, les évènements qui vont se dérouler dans la vie de Naho lors des prochains mois, lui indiquant même comment elle doit se comporter. Mais Naho, a bien du mal à y croire, à cette histoire… Et de toute façon, elle manque bien trop d’assurance en elle pour suivre certaines directives indiquées dans ce curieux courrier. Pour le moment, la seule chose dont elle est sûre, c’est que Kakeru, le nouvel élève de la classe, ne la laisse pas indifférent…
Impressions :
« Orange » est tout simplement l’un des meilleurs shôjos en cours de parution en France, voire le meilleur. Pourquoi donc ? Parce qu’il possède tous les éléments fédérateurs du genre et plus encore. Au cœur de ce manga, bien entendu, une bonne dose de romance, des sentiments à fleur de peau, de l’amitié, un groupe de lycéens mais surtout un élément nouveau qui fait basculer ce shôjo de typique à original : le voyage dans le temps. Ou plutôt la possibilité de changer l’avenir.
Le principe repose sur une coutume assez courante chez les lycéens : la time capsule. A savoir un groupe d’amis décide d’enterrer des lettres (accompagnées de petits objets ou non) qu’ils adressent à leur moi futur et qu’ils iront récupérer tous ensemble dix ans plus tard. Mais ici, Ichigo Takano change un peu la donne vu que ce sont leur moi passé qui recevront des lettres de leur moi futur. La raison ? Les prévenir que l’un de leurs camarades va se suicider et qu’ils doivent tout mettre en œuvre pour changer ça.
Ce qu’il faut savoir avec « Orange » c’est que la douceur du trait d’Ichigo Takano apporte beaucoup d’émotion à cette histoire déjà dramatique. Mais la mangaka sait s’effacer derrière ses personnages et à aucun moment on n’a l’impression de lire une bluette adolescente. Ichigo takano ne cherche pas à en faire trop, elle est juste dans son coup de crayon, dans ce qu’elle fait transparaitre. Le récit est tout en pudeur, un peu mélancolique, empreint de poésie. A côté de ça, les personnages sont colorés, joyeux, et leur camaraderie à toute épreuve. Le trait est très beau, clair, tout en rondeur, les expressions rigolotes font mouche. On s’éprend vite de Naho, Kakeru, Taka, Azu, Hagita et Suwa. Les thèmes abordés du deuil, du mal-être et de la culpabilité sont amenés avec intelligence, sans pathos. On espère un dénouement heureux mais on craint également que cela vienne bouleverser les relations en place. Un très beau manga complet en 5 tomes au Japon.
Verdict : Nuit blanche
Et plus en détails, ça donne quoi ?
Tome 1 :
Ce premier tome nous permet de faire connaissance avec ce groupe d’amis très soudés, qui se connaissent depuis l’enfance. L’arrivée de Kakeru coïncide avec la première lettre que reçoit Naho, qui ne sait pas trop quelle foi elle doit accorder à son contenu. En parallèle, on découverte la version plus âgée de notre petit groupe, qui bien que menant des vies épanouies, a toujours éprouvé des remords quant à Kakeru. J’ai apprécié découvrir les débuts maladroits de Naho, qui essaie de vaincre sa timidité pour lui venir en aide. L’ambiance bonne enfant de ce premier tome est nuancée par les passages tristes du futur où les 5 amis découvrent avec stupeur les circonstances de la mort de Kakeru. Un premier tome doux-amer qui nous touche dès les le début.
Tome 2 :
La relation Naho-Kakeru s’approfondit doucement, le jeune homme s’ouvrant un peu plus à elle. Ichigo Takano distille au compte-gouttes des informations du futur, créant un effet de miroir avec ce qui s’est déroulé à la première époque et le « nouveau » présent. On prend peu à peu conscience qu’en changeant la plus infime chose, c’est tout le futur qui risque de changer et le contenu des lettres risque de ne plus représenter d’intérêt. L’amitié qui se noue entre Kakeru et Suwa offre de beaux passages, entre rire et mélancolie, tant on sent que Suwa reste en retrait dans l’intérêt de Naho. La révélation finale tombe sous le sens et donne envie d’en savoir plus !
Tome 3 :
Apprêtez-vous à verser des larmes avec ce tome ! Grâce au franc-parler de Suwa, Kakeru avoue enfin son mal-être. Le mot suicide est enfin lâché. Ichigo Takano maitrise à merveille les scènes dramatiques et la scène du début entre Kakeru et Suwa est très émouvante. Les liens avec les trois autres amis s’approfondissent encore un peu plus dans ce tome et on s’attache de plus en plus à tout ce petit monde. La naïveté de Naho finit par contre par être un peu fatigante mais heureusement les facéties de Hagita et leurs implications à tous nous sauve d’une héroïne agaçante. Celle-ci n’est plus la seule au centre de l’histoire. Et c’est tant mieux.
Tome 4 :
Encore un tome de haute volée, joliment mis en valeur par le contraste entre humour et drame. Le mal-être de Kakeru devient de plus en plus criant. Pourtant, ce constat ne passe pas tant par les mots que par les expressions faciales de Kakeru dont le visage exprime une détresse qui crève le cœur. Mais que se passe t-il dans la tête du jeune garçon ? Nos 5 amis ont bien du mal à le déterminer. Certes, on sait qu’un sentiment de culpabilité le ronge, mais on sent qu’il y a quelque chose de plus profond que ça. Les tentatives amorcées par notre petit groupe pour lui remonter le moral se solde encore une fois par un échec. On a pourtant droit à un Hagita remonté à bloc, qui m’a fait beaucoup rire dans ce tome ! Suwa ne se ménage pas non plus pour aider le couple Kakeru-Naho. Même à ses dépens. Les 5 amis ont pourtant pris conscience que leur futur pourrait bien ne plus jamais être le même et que Kakeru, malgré leur bonne volonté, ne sera peut-être pas sauvé. Un quatrième tome qui alterne entre les scènes cocasses et les passages tristes, Kakeru nous apparaissant comme de plus en plus déprimé. Le trait d’Ichigo Takano est de plus en plus expressif, de plus en plus précis aussi. On dit que les yeux sont le miroir de l’âme et ici la mangaka réussit parfaitement à nous faire comprendre l’état d’esprit de ses personnages. C’est mignon, drôle et mélancolique.
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