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Atsushi KANEKO – Deathco, tome 1

deathco 1Titre original : Deathco (2014)
Date de parution : 06/01/2016
Editions : Casterman
Collection : Sakka
ISBN : 978-2-203-09842-8
Nbr de pages : 169
Prix constaté : 8.45€

Résumé :
Dans une société où n’importe qui peut s’improviser tueur à gages, Deathko fait régner la terreur. Ado gothique et mélancolique, Deathko hait le monde entier et le lui fait payer. Lorsque la mystérieuse « Guilde » met la tête d’un malheureux à prix, Deathko quitte la cave du château où elle fabrique amoureusement ses instruments de mort.
La nuit venue, Deathko sort chasser.

Impressions :
Le mangaka de « Deathco » est connu pour son style affirmé, loin des classiques du manga, lorgnant plus facilement du côté des comics. Des encrages sombres, beaucoup de contraste et des personnages aux allures un peu rétro, époque fifties. Dans « Deathco », c’est toute une ambiance qui est programmée. Gothique, carnavalesque, grunge, torturée. Si vous êtes fans des romans d’Anonyme, des films de Rodriguez et Tarantino ainsi que de l’esthétique bizarre de David Lynch, « Deathco » ravira vos mirettes ! C’est un titre grinçant, délirant et jubilatoire, au graphisme magnifié. Un coup de cœur pour ce très bon titre de la collection Sakka de Casterman !

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  Atsushi Kaneko n’en est pas à son coup d’essai. Après des titres tels que Bambi, Soil ou encore Wet Moon, le mangaka a su montrer que le genre savait se renouveler et pouvait tout se permettre… Si tant est que l’on en a l’audace. « Deathco » met en scène un univers impitoyable où la Mort s’invite à toutes les pages. A travers ses personnages de tueurs à gages déjantés et dépourvus de scrupules, Atsushi Kaneko nous offre le spectacle le plus hallucinatoire du manga seinen. Clowns tueurs, cheerleaders macabres, lapin meurtrier semblant sortir tout droit de Silent Hill… Le mangaka nous invite à un show grand-guignolesque dont on ne sort pas indemne.

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  Projeté dans un univers fantastique et mortifère où les contrats s’exécutent à la chaine et avec emphase, régulés par une mystérieuse Guilde dont on ne sait presque rien, le lecteur s’en prend plein les yeux. Déluge d’hémoglobine et de corps s’effondrant que vient atténuer l’effet de saturation des noirs, ce manga est à réserver aux amateurs de seinen sombre. L’univers sans concessions d’Atsushi Kaneko est un régal pour qui aime les récits borderline et inventifs. Avec son panel de personnages tous plus étranges les uns que les autres, Deathco est d’une noirceur réjouissante. Un manga peuplé de cauchemars en tous genres, de poupées mortelles et de protagonistes vils.

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  Au beau milieu de toute cette violence, l’héroïne Deathko est peut-être le personnage le plus inquiétant. Une gamine ( ?) gothique qui se balade toujours en compagnie de sa chauve-souris perchée sur son épaule et qui s’enferme dans sa bat-cave pour créer des jouets mortels, il y a de quoi prendre ses jambes à son cou. Son visuel est très réussi : un peu gothique, un peu clown, trèèès dangereuse. Le graphisme est carré. Les planches savamment étudiées pour apporter tout le dynamisme des scènes mais ne faisant pas l’impasse sur une mise en scène théâtrale quand il le faut (comme lors de l’apparition de l’héroïne qui sort de l’ombre). Du grand délire. Bref, « Deathco » ne se lit pas, ne se vit pas, ne tue pas… il se dévore !

Verdict : Nuit blanche

nuit-blanche

Hiroshi TAKANO & Akio KIKUCHI – Dr. DMAT, tome 1

dr dmat 1Tome 1/7 Complet
Titre original : Gareki no shita no Hippocrates (2010)
Edition : Kazé
Collection : Seinen
ISBN : 978-2-82030-765-1
Nbr de pages : 202
Prix constaté : 7.99€
Un extrait ici !

Résumé :
Médecin généraliste, Yakumo Hibiki se voit affecté à la DMAT : la Disaster Medical Assistance Team, une unité de “super-urgentistes” aux méthodes exceptionnelles. Uniquement appelés à agir dans des conditions extrêmes, ses membres doivent réagir vite et savoir toujours garder leur sang-froid face aux accidents. Plongé dans cette cruelle réalité dont il ne soupçonnait pas l’existence, Hibiki va devoir affronter ses doutes et ses peurs, car à la moindre hésitation, c’est la mort des victimes en sursis…

Impressions :
Tout comme la vague de séries médicales qui ont déferlés sur nos écrans il y a quelques années, les mangas ont eux aussi subi ce buzz et on a vu fleurir un certain nombre de mangas se déroulant dans l’univers hospitalier. « Team Medical Dragon », « Dr Koto », « La main droite de Lucifer », pour ne citer que ceux publiés en France et maintenant « Dr. DMAT » chez Kazé. DMAT est l’acronyme de Disaster Medical Assistance Team soit les fameuses équipes qui interviennent lors de catastrophes naturelles ou humaines. Je suis sûre que vous avez déjà vu ces équipes à l’œuvre lors d’un épisode d’Urgences ou de Grey’s anatomy par exemple. Ça vous rappelle quelque chose ? La DMAT intervient, classe les blessés selon un code de couleurs appelé triage où l’on se charge de séparer les cas les plus graves des autres, puis soigne les victimes avec les moyens du bord. Eh bien voilà ce que propose Dr. DMAT, nous faire partager le quotidien d’un médecin généraliste, plongé un peu contre son gré dans les DMAT.

  Autant vous le dire tout de suite, j’ai trouvé ce premier tome très bon et je compte bien continuer l’aventure. Le plus important dans un manga médical, c’est que le scén ario et les cas mis en scène soient plausibles et compréhensibles pour le lecteur, ce qui est heureusement le cas avec Dr DMAT. Le manga est saisissant de réalisme, aussi bien par le dessin que par les situations mises en scène. Le trait appuyé et vif d’Akio Kikuchi apporte une vraie dynamique au récit. Les visages sont expressifs, les mouvements des personnages fluides, on aurait presque l’impression de regarder un épisode de série. C’est nerveux et le dessinateur transmet bien l’urgence des situations ainsi que l’horreur et la pression nerveuse qui pèsent sur les personnages. A côté de ça, les deux auteurs ont pensé à introduire des petites scènes plus légères, qui permettent de relâcher la tension et mettent un sourire sur les lèvres. Bref, c’est très réussi visuellement et si vous aimez le trait « seinen » réaliste, alors Dr. DMAT vous plaira.

  Côté scénario, comme je vous l’ai dit c’est crédible. Ce premier tome met en place l’intrigue en nous expliquant le quotidien de la DMAT, avec ses règles, sa manière d’appréhender le terrain. Le manga étant supervisé par un vrai médecin de la DMAT, on sait que ce que l’on nous montre est réaliste, et c’est d’autant plus soigné que tout est détaillé. En nous introduisant le Dr. Hibiki Yakumo, jeune médecin généraliste qui travaillait bien paisiblement à l’hôpital et qui a du mal à gérer les situations d’urgence, on plonge de plain-pied (tout comme lui) dans cet univers où chaque seconde compte, des vies étant en jeu. Cet anti-héros, un peu perdu de prime abord, nous devient rapidement sympathique parce qu’il est loin d’être parfait justement. Pourtant, on sent qu’il a de l’instinct et beaucoup de potentiel. Certains regretteront peut être quelques facilités éprouvées par le héros, mais rien de bien inhabituel dans le genre. Son bagage familial intrigue également, et j’imagine que l’on en apprendra plus dans les tomes à venir. Bref, un manga qui rend hommage à ces urgentistes de l’extrême qui sont malheureusement de plus en plus souvent appelés, les catastrophes se multipliant. Un seinen saisissant, hyper-réaliste et efficace dans son genre. A découvrir.

Verdict : Avec les honneurs

rock

 

 

KOHSKE – Gangsta, tome 1

gangsta1Titre original : Gangsta, book 1 (2011)
Paru le : 03/01/2014
Editeur : Glénat
Genre : Seinen
ISBN : 978-2-7234-9878-4
Nbr de pages : 188
Prix constaté : 7.60€

Résumé :
Ergastulum est un nid de crapules où s’affairent mafieux, criminels, policiers corrompus et prostituées. Nicolas Brown, mercenaire sourd, et Worick Arcangelo, gigolo finaud, y œuvrent comme hommes à tout faire, acceptant des petits boulots sales pour le compte de divers clients. Lorsque leur route va croiser celle d’Alex, une belle prostituée, leurs habitudes vont peu à peu s’effriter et de douloureux souvenirs vont refaire surface… Car en ce monde, il existe une race mutante de surhommes appelés “twilights” et Nic est l’un d’entre eux !

Voilà un p’tit moment que je ne vous ai pas parlé de manga, et pourtant dieu sait si j’en lis ! Peut-être justement parce que je les consomme plus rapidement que les romans et du coup je n’ai pas le réflexe de noter mes impressions que déjà je suis passé au volume suivant… Cette année, j’ai décidé que j’en parlerai un peu plus, histoire d’échanger autour de cette passion. Le format sera sûrement différent (plus succinct à coup sûr), avec peut être un avis global sur une série dont les tomes seraient déjà tous sortis ou la présentation d’un mangaka que j’apprécie en particulier… Comme ce n’est pas toujours évident de faire son choix au beau milieu du déluge de titres qui sortent tous les mois tous éditeurs confondus, je n’exclue pas le fait de vous présenter les titres à retenir et ceux à éviter (opinion personnelle comme toujours hein, je ne me prétends pas papesse du manga non plus XD). N’hésitez pas à me laisser vos impressions, remarques ou autres à ce propos. ^^

Impressions :

  Je vais débuter cette nouvelle résolution en vous présentant un de mes chouchous de ce début d’année. Un seinen décapant et désespéré qui mêle habilement l’ambiance sombre des quartiers malfamés à un soupçon de fantastique avec des personnages aux capacités surhumaines. Il s’agit de Gangsta de Kohske dont le premier tome vient de sortir aux éditions Glénat. Le manga est toujours en cours de publication au Japon avec 5 tomes de publiés.

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  Le titre étant plutôt mature, seinen oblige, il n’est bien sûr pas à mettre en toutes les mains. La violence est omniprésente, l’univers représenté par Kohske à travers la cité d’Ergastulum, est celui des malfrats, de la prostitution, des gangs et des contrats en tous genres. Si vous n’êtes pas à l’aise avec ces thèmes, à plus forte raison graphiquement, probable de Gangsta ne vous plaira pas. Pourtant, c’est un très bon titre, pêchu et dramatique, drôle et brutal. Ce n’est pas juste un seinen d’action, il y a quantité de choses qui se passent sous la surface. Choses que l’on ne remarque pas forcément dans ce premier tome, qui met juste en place les premières pièces de l’échiquier.

Objectivement parlant, ce n’est pas le meilleur seinen que j’ai lu. Ni le plus original. Mais il possède ce petit je-ne-sais-quoi qui m’agrippe, me ferre et me retient dans ses filets. Me voilà conquise !

  • Par ses personnages : un gigolo nonchalant qui n’est pas ce qu’il parait être et un sabreur sourd-muet (ou presque) dangereux mais protecteur. Deux personnages badass, charismatiques, et dont le passé cache pas mal de choses.
  • Par le trait de Kohske : mature et beau, qui sait réaliser des physiques stylés et des visages expressifs, parfois à la limite de la folie. Ses personnages ont la grande classe et la mise en scène dynamique, qui génère des « pauses » sur certains plans pour en renforcer l’impact, est parfaitement maitrisée. Difficile de croire que c’est un premier manga pour Kohske et pourtant…

  L’encrage avec son contraste élevé apporte un côté « clean » du plus bel effet. Le rendu est percutant et va de pair avec l’ambiance des bas-fonds. Bref, du pur divertissement, un rien poseur. Mais c’est aussi pour ça qu’on aime.

Verdict : Nuit blanche

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