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Karim BERROUKA – Le club des punks contre l’apocalypse zombie

le club des punks contre l'apcalypse zombieIllustration de couverture : Diego Tripodi
Date de parution : 04/05/2016
Editions : ActuSF
ISBN : 978-2-36629-816-1
Nbr de pages : 413
Prix constaté : 18€

Un petit extrait ?

Résumé :
Paris n’est plus que ruines.
Et le prix de la cervelle fraîche s’envole.
Heureusement, il reste des punks.
Et des bières.
Et des acides.
Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge.
Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse.
Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie…

Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !

Impressions :
Ce roman est jubilatoire ! Que dis-je, c’est un défouloir. Un exutoire ! Dans quel autre roman pourrait-on voir une Christine Boutin zombifiée qui se prend des tartes dans la gueule ? Hum ? Des membres du MEDEF se faire lyncher par une armée zombie ? Bah non, personne n’avait jamais osé. Mais Karim Berouka l’a fait. N’est-ce pas là le but ultime de l’imaginaire ? Inventer tout ce que l’on souhaite, quitte à réinventer, à utiliser des lieux connus, à s’approprier notre réalité pour mieux la réaménager comme on l’entend ? Quitte à partir dans des délires anarcho-mystico-punk complétement irrévérencieux ? Qu’on se le dise, l’apocalypse zombie ne se fera pas sans le retour de la revanche des groupes punk ! (qu’en voilà une belle phrase).

  Je me suis régalée à suivre les délires mystico-punk de ces anti-héros catapultés dans un Paris contemporain où les zombies ont envahi les rues, au grand dam des classes dirigeantes. L’apocalypsie zombie vu par Karim Berrouka se fait à base de musique punk, de zombies écrasés, de tripailles et de militantisme revanchard. L’heure des représailles des keupons a sonné et attention ! Ça va saigner, fumer, se révolter, délirer (rayer la mention inutile). Notre petit groupe du collectif 25 n’a rien de ces gentils groupes d’amis que l’on voit habituellement dans ce genre de récit et qui essayent de rester en vie coûte que coûte. Non, le collectif 25 constitué d’un anarchiste, d’une militante écolo, d’un freegan fan de culture zombie et de deux keupons complètement givrés ont décidé de prendre leur revanche sur la classe dirigeante en faisant flotter le drapeau de l’anarchie sur Paris ! Bien installés dans leur squat retranché, ils s’inquiètent plus d’un possible manque de binouze et de fumette que de nourriture… On est loin du post-apo de base.

  Karim Berrouka joue avec les ficelles du genre, qu’il mixe à sa grande culture punk, pour nous offrir un divertissement culotté et délirant à contre-courant des post-apo horrifiques. C’est un peu l’apocalypse zombie version Monty Python, avec tout le côté absurde que le roman dégage. Les délires hallucinatoires dans lesquelles tombent les personnages à tour de rôle et l’influence pernicieuse de la musique sur nos amis en décomposition sont autant d’éléments qui nous prouvent que l’auteur ne se prend pas au sérieux. Le récit n’en est pas pour autant dénué de message, l’auteur réglant quelques comptes de-ci de-là (ah ! France Télévisions et ses émissions subliminales !), mais c’est surtout un roman drôle et farfelu bourré de références à la culture punk. Politiquement incorrect, « Le club des punks contre l’apocalypsie » est un trip hallucinatoire 100% pur jus, avec grand risque d’addiction. Vous voilà prévenus !

Verdict : Avec les honneurs

rock

Jérôme NOIREZ – Brainless

brainlessDate de parution : 21/05/2015
Editions : Gulf Stream
Collection : Electrogène
ISBN : 978-2-35488-248-8
Nbr de pages : 247
Prix constaté : 16€

Résumé :
Jason, adolescent médiocre surnommé Brainless, habite Vermillion, petite ville du Dakota du Sud où la jeunesse s’ennuie. Tous les jours, Brainless se fait une injection de formol, pour ne pas pourrir. Depuis qu’il est mort, étouffé par une ingestion massive de maïs, les deux hémisphères de son cerveau peinent à communiquer. Son estomac ne digère que de la viande crue. Il a cessé de dormir et de respirer. En dehors de cela, son quotidien n’a pas beaucoup changé depuis qu’il est atteint du SCJH – le syndrome de coma homéostasique juvénile, une nouvelle maladie touchant les adolescents, de plus en plus répandue aux États-Unis – depuis qu’il est un zombie, autrement dit… Il lui arrive seulement, de temps à autres, de se demander quel goût a le cerveau humain. Mais parmi ses camarades de classe, certains ont des projets bien plus macabres.

Impressions :
Les cellules de votre cerveau se ramollissent ? Vous n’arrivez plus à vous concentrer ? Lisez « Brainless » ! Qui sait, vous êtes peut-être atteint du même syndrome que le héros de ce roman qui est revenu à la vie après un décès des plus… cocasses ! Le remède à vos soucis de concentration se trouve probablement entre ces pages…

  Plus sérieusement, même si vous n’êtes pas un zombie (non ? Sûr ? Même pas une touuute petite envie de cerveau ?), je vous conseille de lire ce récit qui nous fera rire tout comme il vous fera réfléchir. Ce roman jeunesse de Jérôme Noirez qui inaugure la nouvelle collection Electrogène chez Gulf Stream est une petite bombe ! Entre le roman noir et l’humoristique, Brainless se moque des clichés du mouvement ado américain. Avec ses b**tchs délurées, ses sportifs décérébrés et ses laissés-pour-compte qui s’en prennent plein la tronche. Au milieu de ce cirque, notre ami Brainless avec son cerveau à la ramasse passe presque pour une lumière. En tout cas, c’est l’un des rares à « réfléchir » un tant soit peu. Le comble…

  La narration alterne entre les confidences de Jason, alias « Brainless », et un narrateur omniscient qui nous rapporte les faits avec beaucoup d’humour. Jérôme Noirez se moque de ses personnages et les tacle à coup de jeux de mots et de remarques assassines et franchement on en redemande ! Le récit est parsemé de nombreuses références aux films d’horreur, le héros en étant d’ailleurs un grand fan, et c’est cette même culture cinématographique qui est raillée. J’ai beaucoup aimé l’aspect persifleur du roman, l’auteur maniant les mots avec une aisance impressionnante. J’avais déjà adoré cette gouaille dans « Féérie pour les ténèbres », et « Brainless » vient me conforter dans le fait que Jérôme Noirez est devenu un de mes auteurs français d’imaginaire préférés avec Anthelme Hauchecorne et Fabien Clavel.

  Mais « Brainless », ce n’est pas seulement un roman humoristique, c’est aussi un roman noir comme je vous le disais. Si l’auteur se moque de ces ados américains bouffis de ridicule, il nous en montre aussi la déviance avec une tuerie comme on en voit régulièrement dans les lycées. Nourris par l’internet, gavés d’idées raclées dans les jeux vidéo et les films, certains de ces jeunes espèrent trouver la gloire en battant le record de meurtres dans un établissement scolaire. Glaçant ! Et la fin, entre horreur et dérision restera dans les annales ! Bref, lisez « Brainless » ou je vous mange le cerveau !

Verdict : Nuit blanche

nuit-blanche

Paolo BACIGALUPI – Zombie Ball

zombie ballTitre original : Zombie Baseball Beatown
Traduit par : Sara Doke
Editions : Au diable vauvert
Date de parution : 04/09/2014
ISBN : 978-2-84626-805-9
Nbr de pages : 312
Prix constaté : 15€

Résumé :
Rabi, jeune américain d’origine indienne, raconte ses problèmes d’intégration au sein de l’équipe de baseball et son aventure dans l’usine Milrow, un abattoir gigantesque fournissant les fast-foods de la région. Deux amis le suivent: Joe, fils d’un père alcoolique violent, et Miguel, mexicain dont la famille est en situation irrégulière. Les trois adolescents assistent à la zombification des vaches de l’usine, qui, une fois découpées, deviennent des zombies burgers. Lors du match final, les équipes de baseball vont devoir affronter la population fraichement contaminée.

Impressions :
« Zombie Ball » est le quatrième roman de Paolo Bacigalupi que je lis, un court roman jeunesse publié chez Au diable Vauvert (qui est de fait la maison d’édition associée à l’auteur, vu que tous ses livres ont été publiés chez eux). Chose qui se confirme à la lecture de ce roman, l’auteur est un de mes auteurs favoris. Il ne me déçoit jamais parce qu’il sait allier divertissement et morale, comme si chacun de ses romans servait de support pour écorcher des pratiques ou dérives douteuses. Avec « Zombie Ball », c’est sa version de l’apocalypse zombie qui nous est présentée, avec en sus un bon coup de pied dans la fourmilière de la chaîne alimentaire et la façon dont on traite les animaux d’abattoir. Qui a dit qu’on ne pouvait pas s’amuser tout en tenant des propos sérieux ? Certainement pas l’auteur…

  « Zombie Ball » regroupe un certain nombre de références et possède une aura toute particulière qui devrait plaire à de nombreux lecteurs. Nos amis non-morts sont ici de joyeux bouffeurs de cerveaux qui vous couratent pour faire de votre matière grise leur quatre heures. Entre leur cri de guerre (Cerveaaaaaaaaaau !) et l’apparition de vaches zombies, on comprend de suite que l’auteur a choisi de prendre les choses avec humour en se rapprochant des films zombies-kitsch où tout est dans l’art de la dérision.

  Ce n’est pas le trio de gamins au centre de l’histoire qui vous en fera (dé)mordre. Rabi, Miguel et Joe avec leurs vache(ries) et leur camaraderie à tout épreuve vous rappellera sans doute certains groupes de copains que l’on rencontre dans la nouvelle « Le corps » de Stephen King (connu sous le titre « Stand by me » dans son adaptation cinématographique) ou dans « Les Goonies », film culte des années 80. Oui, notre trio nous rappelle cette ambiance bonne enfant où le mot aventure prend tout son sens. On monte des plans farfelus, on se rebelle contre les petites frappes et on se laisse emporter par son esprit de justice… C’est une ambiance toute nostalgique qui nous envahit à la lecture de « Zombie Ball ».

  Sans surprise, on retrouve donc ces fameux sales mioches, ceux qui se plaisent à humilier les minorités et les moins bien lotis. Ici, le méchant est aussi le fils du propriétaire des abattoirs qui seront la cause de l’apocalypse zombie. Si vous n’êtes pas encore végétariens, vous pourriez bien le devenir après avoir lu « Zombie Ball ». Bacigalupi s’interroge sur le contenu de nos assiettes et sur les conditions de vie des animaux d’abattoir. La façon dont on traite ces bêtes, sans aucun égard, nous renvoie à la manière dont on dupe le consommateur en lui vendant des sous-produits. Et ce n’est pas le scandale de la viande bovine qui nous contredira. Si l’auteur tire la sirène d’alarme, c’est en tout état de cause, et sa mise en scène pleine d’humour fait mouche. On se divertit, on réfléchit, on s’offusque pour finir sur une grande bataille de zombie ball. Qui sait si ce n’est pas le sport du futur ? Paolo Bacigalupi le sait peut être…

Verdict : Avec les honneurs

Lu dans le cadre de la Voie des Indés.

Alden BELL – Les faucheurs sont les anges

les-faucheurs-sont-les-angesTitre original : The reapers are angels (2010)
Date de parution : 29/08/2013
Edition : Folio SF
ISBN : 978-2-07-045237-8
Nbr de pages : 306
Prix constaté :7.70€

Résumé :
Temple a quinze ans. Elle ne peut se souvenir du monde tel qu’il était avant, il y a vingt-cinq ans. Avant que les morts ne reviennent à la vie, avant de se retrouver seule ou presque, sans personne d’autre qu’elle-même pour assurer sa survie. Heureusement, elle semble faite pour ça, et son périple sur les routes des Etats-Unis lui permet de se nourrir chaque jour de la beauté du monde. Pourquoi, dès lors, éprouver le moindre ressentiment pour les autres : les limaces, les sacs à viande.

Impressions :
   Je continue sur ma lancée dans la découverte des romans post-apo/zombiesque après un « Vers la lumière » qui m’avait électrisé. « Les faucheurs sont les anges » dont les retours étaient assez mitigés, m’a au final bien plu. Il est plutôt réussi dans le genre, bien qu’un certain nombre de choses m’aient fait tiquer. Le récit nous plonge dans la vie de Temple, jeune fille de 15 ans étant née après la catastrophe. Nous suivons donc cette gamine qui a dû s’adapter à un mode de vie très dur et qui n’a jamais vraiment connu la paix et la tranquillité d’esprit. Toujours sur le qui-vive, prête à se battre et n’éprouvant parfois pas de remords quand il s’agit de survivre et de se faire une place. Du moins en apparence, vu que l’on apprend petit à petit que Temple se considère comme un monstre…

  Je ne dirais pas que j’ai réellement réussi à m’attacher à l’héroïne, qui reste beaucoup trop dans le retrait et qui ne se livre jamais complétement pour qu’on l’apprécie. Pour preuve, je n’ai pas été choquée par la fin, bien au contraire, j’ai apprécié que l’auteur aille jusqu’au bout de son histoire, sans guimauve dégoulinante. La tendance qu’a la jeune fille à faire de l’esbroufe et à paraitre détachée coûte que coûte, m’a plus agacé qu’autre chose. Par exemple sa manière d’interpeller son compagnon de voyage par « L’idiot » est assez désagréable. Même si on se rend compte qu’elle s’y est attachée plus qu’elle ne veut le laisser croire.

  L’ambiance du roman est bien rendue, entre les paysages désolés, les bâtiments dévastés et les groupes de survivants hétéroclites. On passe d’une communauté retranchée dans un vieux centre commercial avec des règles préétablies, à une famille de nantis barricadée dans le luxe de sa demeure. J’ai apprécié les différentes rencontres que fait Temple, le portrait de ces survivants si dissemblables. Un certain passage m’a d’ailleurs fait penser à « Walking Dead » le comics/série Tv. Le fait que l’héroïne soit toujours en mouvement permet de découvrir l’ampleur de la catastrophe, bien que l’auteur ne nous fournisse pas beaucoup de détails sur le pourquoi du comment.

  Certaines incohérences assez flagrantes et des ficelles un peu grosses ont cependant freiné mon enthousiasme (c’est quelque chose qui me défrise). Par exemple, le récit se passe plusieurs décennies après la catastrophe mais Temple trouve encore des denrées comestibles et de l’essence à foison. Sans compter l’électricité qui fonctionne encore. J’ai du mal à croire qu’il y ait encore grand-chose de potable dans les magasins, même si les humains encore en vie se réduisent à peau de chagrin. Rien n’a été approvisionné, et la catastrophe n’a pas dû décimer la population en une nuit… De même que je trouve peu crédible que les survivants restant sachent faire fonctionner les centrales. Et avec le nucléaire, la surchauffe aurait causé de gros dégâts. Autre point qui ne m’a pas convaincu, c’est le fait que l’héroïne, badass et combattante de génie, n’ait que 15 ans. Son comportement siérait plus à une jeune femme de 20 ans. Enfin, je n’ai pas bien compris le pourquoi du titre ? Même après avoir lu le roman…

  Bref, un roman efficace même s’il n’est pas exempt de défauts, avec une fin désenchantée à la hauteur du genre.

Verdict : Bonne pioche

bonne-pioche

Larry CORREIA – Chroniques du Grimnoir, tome 1 : Magie brute

magie-bruteIllustration de couverture : Vincent Chong
Titre original : Grimnoir Chronicles, book 1: Hard magic (2011)
Paru le : 23/05/2012
Edition : L’Atalante
Collection : La dentelle du cygne
ISBN : 978-2-84172-590-8
Nbr de pages : 475
Prix constaté : 23€
Existe en format epub à 11.99€

Résumé :
Etats-Unis, début des années 1930. Les dirigeables sillonnent le ciel, Berlin est peuplée de zombies et la magie, apparue depuis près d’un siècle, a changé la donne. Le grand public hésite entre admiration et haine des « actifs », ces gens qui se téléportent, lisent dans les esprits, modifient la gravité, contrôlent les animaux, guérissent par imposition des mains… Deux organisations de magiques se livrent une guerre souterraine acharnée : l’Imperium et son maître le « président », qui tiennent le Japon, et le Grimnoir, société secrète de résistants aux intentions louables mais aux méthodes discutables.
Jake Sullivan, lui, vétéran de la Grande Guerre au passé de truand, ne doit la liberté qu’à son serment de mettre ses pouvoirs au service du FBI chaque fois qu’une enquête implique des « actifs » criminels. Il sera bientôt confronté aux véritables enjeux géopolitiques d’un monde au bord de l’enfer et de la destruction; il lui faudra choisir son camp. Magie brute, dans un style très visuel et percutant, mêle gangsters, superhéros désinvoltes et désabusés, jolies filles teigneuses, bagarres épiques et armes à feu à tous les étages.

Ce que j’en ai pensé :
Je ne le répéterai jamais assez, l’Urban fantasy est un des genres que je préfère, et après ma lecture enthousiasmante de « Sandman Slim » de Richard Kadrey, ce premier tome des « Chroniques du Grimnoir » fut une bouffée d’air frais ! Bourré de peps et jouissant d’une atmosphère qui se pose comme un maillon à part entière de cet univers haut en couleurs, « Magie brute » m’a tenu en haleine par son faste dès les premières bases posées. Le décor s’inspire ouvertement des années 30, avec ses gangsters, son parfum de prohibition, ses gros flingues et ses dirigeables. Ça en jette vraiment, Larry Correia réussissant à nous faire ressentir cette atmosphère débridée et dangereuse. Le côté magique en plus, l’auteur y associant des pouvoirs hors du commun qui rappelle les comics et ses super-héros classieux.

  Correia s’approprie ces composants pour les faire sien, en identifiant les différents pouvoirs (télékinésie, force surhumaine, invisibilité, téléportation, etc.), en les étoffant, et les personnalisant (les lourds, les brutes, les voyageurs, etc.). J’ai trouvé sympa la façon dont il essayait de se démarquer des concepts classiques, notamment avec cette histoire de manipulation de la gravité. L’atmosphère qui imprègne le tome fait très « old-school », on l’impression de tomber sur une vieille connaissance, une espèce de livre « doudou » (désolée, je n’ai pas trouvé d’autre mot) qui nous met de bonne humeur. C’est jubilatoire.

  Les personnages (en particulier Jake) sont solidement campés et nous apparaissent comme de vieux compagnons. La dynamique qui s’installe entre les membres du Grimnoir est un des points forts du roman, l’auteur n’hésitant pas à mettre en avant les sentiments qui agitent ses personnages. Ce n’est pas juste un bon roman « couillu », il sait aussi laisser la place à des émotions variées telles que l’amitié, l’amour, la camaraderie, etc. Le style reconnaissable des protagonistes (Delilah et sa belle robe rouge, Jake et son borsalino) marque l’esprit du lecteur de manière durable. On se les représente facilement à l’esprit.

  L’action, omniprésente, est menée tambour battant. Et l’intrigue, qui ne paye pas de mine de prime abord, s’étoffe peu à peu en intégrant un aspect historique (mais certes un peu biaisé). On y retrouve pêle-mêle : la 2nd guerre mondiale, la voie du Bushido du Japon féodal, la révolution industrielle, etc. Quelques incohérences sont à noter (c’est souvent le cas dans ce genre de roman), ainsi que quelques maladresses de traduction (la plus flagrante : le personnage qui dit « regardez » pour look, alors qu’il aurait dû dire « écoutez »), mais qui ne gâche le plaisir. Le glossaire en fin de tome est bien utile et apporte quelques subtilités intéressantes.

  Bref, un premier tome plein d’allant, d’humour, de sentiments, où les héros ne sont pas épargnés. Un roman « pulp », divertissant, qui fait hommage aux films de gangsters. A dévorer !

Verdict : Nuit blanche

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