Serge BRUSSOLO – Frontière barbare

frontière-barbareIllustration de couverture : Georges Clarenko
Paru le : 28/03/2013
Editions : Folio
Collection : SF
ISBN : 978-2-07-044776-3
Nbr de pages : 430
Prix constaté : 7.50€

Résumé :
En tant qu’exovétérinaire, David Sarella parcourt l’univers de monde en monde, pour le compte de l’Organisation des planètes unies. Sa mission : pacifier et réhabiliter les exomorphes belliqueux, une fois les conflits terminés. Il est aidé par sa femme, Ula, qui possède elle-même des gènes extraterrestres. Leur nouvelle mission les entraîne sur la planète Mémoriana, où un cessez-le-feu semble sur le point d’être négocié.
Sur place, toutefois, les exomorphes ne s’en laissent pas conter et la situation s’avère plus dangereuse que prévu. Pour son grand retour à la science-fiction, Serge Brussolo nous offre une aventure palpitante au cour d’un monde inconnu, tout en continuant à explorer, avec l’imagination débordante qui lui est propre, les profondeurs de la psyché humaine.

Ce que j’en ai pensé :
Fut un temps où ma sœur et moi nous enchainions les romans de Brussolo, que ce soit SF ou historique. Je loue volontiers la créativité de l’auteur qui a le chic pour inventer des univers abracadabrantesques et originaux, qui empruntent à tous les genres, mais qui ne sait pas pondre une bonne fin. Comme s’il voulait vite passer à autre chose, quitte à bâcler le dénouement. Ce qui fait que j’ai souvent été frustrée par ses romans et que j’ai fini par abandonner l’auteur pendant un moment. Avec « Frontière barbare » qui signe le retour de Brussolo à la SF, je me replonge dans son univers ubuesque avec un plaisir renouvelé.

  Première constatation, comme toujours l’auteur nous prouve qu’il possède une imagination débordante et on se demande d’où lui viennent toutes ses idées ! Résolument SF, « Frontière barbare » navigue dans les eaux troubles de la manipulation génétique avec toutes les complications qui en découle. En dehors de l’aventure exotique et du divertissement que nous offre le roman (ouvrir un Brussolo, c’est comme visionner un bon film), on peut aussi aller plus loin et s’interroger sur tout un tas de problématiques actuelles et à venir, avec de grandes questions comme : « Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour faire revenir un être cher d’entre les morts ? », « En accepterons-nous les conséquences ? ».

  L’univers de « Frontière barbare » est opulent et dépaysant à souhait, et l’auteur sait rendre une atmosphère oppressante comme personne. Jusqu’à la touffeur d’une jungle, à la puanteur d’un troupeau d’exomorphes, on baigne dans cet univers bigarré. Tourné vers des thèmes adultes, le récit n’omet pas une certaine violence (physique et psychologique) et on remarque que les romans de Brussolo sont souvent exempt d’espoir, « Frontière barbare » ne dérogeant pas à la règle. Une vision plutôt pessimiste de l’avenir et une conception de la famille future qui semble plutôt glauque.

  Les relations entre les personnages, qui sont au cœur du récit, sont ambiguës, que ce soit les liens du sang ou les liens matrimoniaux. A l’image de la relation de passion-répulsion qui lit David Sarella, le héros de l’histoire, à son épouse mi-humaine, mi-extraterrestre, Ula. D’ailleurs si les personnages sont creusés, ils n’en paraissent pas moins antipathiques (jusqu’au héros qui mériterait une bonne paire de claques). Captivante, l’intrigue est un peu embrouillée, l’auteur explorant plusieurs pistes e la trame partant un peu dans tous les sens le premier tiers du roman passé. Néanmoins, la narration nous happe malgré nous, et nous agrippe jusqu’à la dernière page (dont on ne voit pas venir le dernier rebondissement). Si la fin est toujours aussi défaitiste, pour une fois elle a le mérite d’être bouclée. Chouette !

Verdict : Avec les honneurs

rock

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