Archives de Tag: Ado

Minami MIZUNO – Rainbow Days, tome 1

Rainbow days 1Titre original : Nijiiro Days, book 1 (2011)
Traduit par Ryoko Akiyama
Date de parution : 03/02/2016
Editions : Kazé
Collecton : Shôjo
ISBN : 978-2-82032-299-9
Nbr de pages : 208
Prix constaté : 6.79€

Résumé :
Suivez le quotidien haut en couleur de quatre lycéens unis par une franche amitié et leurs histoires avec les filles !
– Natsuki, le doux rêveur au romantisme assumé.
– Tomoya, le playboy de ses dames adepte de la drague compulsive.
– Keiichi, un véritable sadique caché derrière son éternel sourire.
– Tsuyoshi, l’otaku timide et légèrement gaffeur aimant vivre à son rythme.
Malgré leurs différences, ils n’ont qu’un but : s’amuser et profiter à fond de leur jeunesse ! Un concentré d’amour et d’humour !

Impressions :
Les amatrices de shôjo le savent, il est parfois difficile de se renouveler dans un genre qui n’en finit plus de nous servir des triangles amoureux à toutes les sauces. Minami Mizuno l’a bien compris et s’est décidé à mettre à l’honneur dans « Rainbow Days » un groupe de quatre garçons et leurs déboires amoureux. Le fait de se glisser dans les « chaussures » de ses messieurs apporte une bouffée d’air frais et un petit côté décalé qui fait mouche. Parce que c’est toujours amusant de voir un garçon fleur bleue se faire des films romantiques et rêver à la princesse charmante ! Le procédé avait déjà été utilisé par Kaneyoshi Izumi avec « Seiho Men’s school », même si elle n’avait pas su exploiter le filon à fond. « Rainbow Days » saura-t-il faire mieux ? Réponse dans les prochains volumes…

rd

  Ce premier tome nous permet de faire connaissance avec notre quatuor aux personnalités bien différentes. Il y en a pour tous les goûts : le romantique, l’obsédé, l’otaku et le tombeur de ses dames. Minami Mizuno joue avec le côté harem et propose à ses lectrices(teurs) un panel diversifié, leur permettant ainsi de choisir leur personnage préféré. Personnellement, j’ai surtout apprécié le fait que ces ados soient beaucoup moins niais que leurs homologues féminins. Certes, il y a bien Natsuki qui est romantique fini, mais à côté de lui, ces trois compères discutent sexualité sans complexe, ni tabou et bien que ce soit parfois extrême pour nous faire rire (cf. Keiichi l’adepte du SM), ça reste plus « réaliste » en un sens et on évite l’écueil des grosses fleurs à toutes les pages.

ex1

  L’humour est très présent. La mangaka place des personnages dans des contextes qui prêtent à rire et joue parfaitement entre l’aspect romantique, humoristique et scolaire du manga. Pas de grande intrigue ici, mais plutôt un manga tranche-de-vie qui nous permet de découvrir l’amitié improbable qui lie ses quatre garçons si différents. D’un côté, la mangaka se moque complètement du genre shôjo en empruntant ses codes pour mieux les railler mais en même temps, le titre reste typiquement propre au genre. J’ai trouvé ce décalage plutôt amusant. J’espère que la mangaka restera sur cette voie. Le trait est très doux, résolument moderne, avec des personnages jeunes et beaux (forcément !). Ca dégage une certaine énergie. Beaucoup de cases, peu de vides, honneurs faites aux visages avec des tronches improbables et ridicules qui contrastent avec l’aspect mignon et naïf de Natsuki. Bref, une bouffée d’air frais !

Verdict : Avec les honneurs

rock

Shûzô OSHIMI – Dans l’intimité de Marie, tome 3

dans-intimite-marie-3-mangaTitre original : Boku wa Mari no Naka, book 3 (2014)
Date de sortie : 20/08/2015
Editions : Akata
Collection : L
ISBN : 2369740701
Nbr de pages : 184
Prix constaté : 7.95€

Résumé :
Quel est cet étrange mal de ventre qui torture tout d’un coup Isao ? Peu au fait de certaines réalités féminines, le jeune homme – toujours enfermé dans le corps de la belle Marie – va devoir improviser et faire face, à nouveau, au regard trop insistant de certains hommes. Pour ne rien arranger, son comportement lors de la dernière soirée karaoké va avoir des conséquences pour le moins… inattendues !

Impressions :
Un troisième tome qui m’a vraiment emballée ! Le mangaka aborde le thème délicat des problèmes féminins (oui, vous avez bien compris, le fameux rendez-vous mensuel auquel nous ne pouvons pas couper mesdames) avec beaucoup de pudeur. Là où il aurait pu se casser les dents, il assure avec brio et prouve que son manga ne cherche pas à faire dans le graveleux. Ca me semble même logique d’aborder cet aspect de la vie d’une jeune femme, parce que c’est impactant dans son quotidien et que l’auteur cherche à montrer la vie sociale d’une jeune lycéenne de nos jours.

  En dehors de cet épisode fort bien traité, Shûzô Oshimi aborde également le délicat équilibre qui régit les relations entre adolescents, prêts à écarter un de leur camarade dès lors que son comportement ne va pas dans le sens de « la meute ». Marie-Isao en fait les frais après son lâcher prise de la dernière fois et les conséquences pourraient bien le mener au bord de l’implosion. La manière dont le mangaka dépeint l’état d’esprit d’Isao fait l’effet d’un mini-séisme. Il y a une rupture très forte qui s’est produit entre les débuts d’Isao dans le corps de Marie (balbutiant, embarrassé par son nouveau corps) et sa prise de conscience de l’importance de l’intégrité de la jeune fille. On le sent tourmenté par toutes ces révélations, déstabilisé par la façon dont on perçoit Marie par sa faute.

  Tout en émotions, ce troisième tome montre un revirement dans l’état d’esprit d’Isao, prêt à faire face à ce qu’il est devenu, prêt à accepter de se confronter à sa réalité, pour Marie. Les expressions des personnages sont extrêmement bien rendues, tout comme le déroulement d’une action qui a ses conséquences (cf. le baiser). Le visage de Marie-Isao à ce moment-là vaut son pesant de cacahuètes et sa réaction m’a paru très saine. Après tout ce n’est qu’un corps d’emprunt, qu’il se doit de préserver. La fin du tome qui nous offre une confrontation Marie/Isao donne une furieuse envie de se jeter sur la suite. Un manga qui ne cesse de me surprendre !

Verdict : Avec les honneurs

rock

Shûzô OSHIMI – Dans l’intimité de Marie, tome 2

dans-intimite-marie-2Titre original : Boku wa Mari no Naka, book 2 (2012)
Editions : Akata
Collection : M
Date de sortie : 11/06/2015
ISBN : 2369740655
Nbr de pages : 191
Prix constaté : 7.95€

Résumé :
Le nouvel enfer quotidien d’Isao, enfermé dans le corps de la belle Marie, continue ! Car entre les potins dans les vestiaires, les sorties karaoké et les garçons qui lui tournent autour, il aura bien du mal à se concentrer sur son principal objectif : retrouver l’esprit de Marie ! Heureusement, il pourra désormais compter sur l’aide de Yôri, la lycéenne studieuse qui semble en savoir plus qu’elle n’en dit. Leur enquête les amènera dans des lieux surprenants, y compris les rayons pornos des librairies mangas d’occasion…

Impressions :
Dans ce second tome que j’ai enchainé à la suite du premier, nous continuons notre petit tour d’horizon du quotidien de Marie. Avec un Isao toujours pas à l’aise dans le corps de la jeune lycéenne, celle-ci se faisant courtiser et solliciter bien souvent par ses camarades. En annexe, Isao-Marie poursuit ses recherches sur la véritable Marie, en compagnie de Yori, une camarade bien mystérieuse. Et l’énigme entourant la disparition de l’esprit de Marie s’épaissit. Et si finalement, elle avait un lien, même infime, avec Isao ?

  Encore une fois, le côté glauque et voyeur de la personnalité d’Isao entre en collision avec la naïveté de la lycéenne. Mais étrangement, nous découvrons que Marie n’est peut –être pas l’être pur qu’Isao s’imaginait. Ces mini-révélations, dispensées au compte-goutte, permettent à l’intrigue de se complexifier. Shûzô Oshimi ne tombe décidément pas dans le piège du fan service (mis à part quelques scènes de-ci-de-là) et nous offre une intrigue plus riche qu’il n’y parait. Au premier coup d’œil, on pourrait croire à un banal manga ecchi-esque mais les scènes triviales entre lycéens (séances de karaoké, sorties entre amies) ne sont là que pour renforcer le clivage entre un Isao au ban de la société et une Marie, coqueluche de ses camarades de classe.

  On sent que le côté maladroit d’Isao, qui n’a pas l’habitude d’être sur le devant de la scène, voire qui ne sait plus comment nouer une relation amicale, risque de venir jouer les trouble-fêtes. On ne peut que se figurer que l’écart de personnalité entre la vraie Marie et Marie-Isao finira par se remarquer et fera des étincelles. De très jolies planches, encore une fois, avec une Marie rougissante à souhait et un Isao dans ses petits souliers. Certes nous avons droit à quelques scènes en sous-vêtements, mais il est agréable de constater que le mangaka propose des corps normalement proportionnés, sans exagération, ce qui est un bon point. Affaire à suivre…

Verdict : Bonne pioche

bonne-pioche

Kyôko MAKI – Pourquoi je galère toujours en amour ?!!!

Pourquoi-je-galere-toujours-en-amour-akataTitre original : Motenai Riyu ga Osugiru !!! (2014)
Traduit par : Marie-Saskia Raynal
Date de sortie : 10/09/2015
Editeur : Akata
Collection : M
ISBN : 2369740779
Nbr de pages : 190
Prix constaté : 6.95€

Résumé :
QUESTION : alors que je suis tout à fait normale, je galère toujours en amour… Pourquoi ?!!!!!
RÉPONSE : parce que tes « défauts » se cachent dans des endroits inattendus ! Rassure-toi, toutes les filles en sont passées par là… Mais le plus intéressant dans tout ça, c’est que ces défauts sont bien souvent une force, le petit détail qui en réalité fait tout ton charme !
Si toi aussi, tu es malheureuse en amour, ce manga, qui réunit plusieurs histoires à la fois romantiques et drôles, est totalement pour toi !!

Impressions :
Le format court en manga, ce n’est pas ce que je préfère. (Non, ce n’est pas non plus que j’aime les mangas fleuves !). Mais ces petites histoires conclues en une trentaine de pages sont bien souvent un peu trop vite expédiées et ne donnent pas le loisir d’avoir de l’amplitude dans l’histoire développée. Le concept de « Pourquoi je galère toujours en amour ?!!! » n’échappe pas à la règle mais m’a pourtant bien plu parce qu’on y retrouve une thématique rigolote : des filles pas franchement chanceuses en amour ! On reste dans le shôjo typiquement classique, qui s’il ne révolutionne pas le genre, permet de passer un moment assez sympa.

  Ce recueil regroupe 6 petites histoires qui suivent à peu près toutes la même construction. Une ado un peu à côté de la plaque question relations mais qui finit par gagner le cœur du prince charmant. C’est gentillet, frais, drôle par moments (surtout sur les visages SD qui rappellent « Switch Girl » ou « No longer heroine »), un peu redondant certes. Mais si vous découvrez le shôjo ou que vous voulez faire un cadeau à une petite cousine, ce oneshot semble une bonne alternative !

  Le trait de Kyôko Maki est typique du genre, avec ces personnages féminins aux grands yeux ronds, ces beaux mâles aux coiffures stylées et ces fonds lumineux et fleuris avec les yeux qui scintillent. Les habituées du genre soupireront peut-être en levant les yeux au ciel en voyant ça (cliché quand tu nous tiens), mais oui la mangaka assume son côté fleur bleue. Si vous cherchez quelque chose d’original ou de plus mature, vous n’êtes clairement pas le public ciblé. D’ailleurs, le manga a reçu l’estampille « Recommandé par Pretties », un magazine ciblant les ados. Avis aux amateurs !

Verdict : Bonne pioche (pour les ados)

bonne-pioche

Laura FERNANDEZ – La Chica zombie

la chica zombieTitre original : La chica zombie (2013)
Traduit par : Isabelle Gugnon
Paru le : 06/11/2014
Editions : Denoël
ISBN : 978-2-207-11668-5
Nbr de pages : 363
Prix constaté : 20€

Résumé :
Dans la ville fictive d’Elron, à la fin des années 90, une poignée d’élèves et de professeurs se préparent au célèbre bal des Monstres du lycée Robert-Mitchum. Erin, seize ans, se réveille un matin et découvre avec effroi que ses cheveux sont pleins de vers, que ses doigts tombent les uns après les autres… Tout semble indiquer qu’elle est morte… Pourtant, malgré son odeur pestilentielle et sa chair en lambeaux, Erin doit quand même aller en cours. Elle cache son corps putréfié de zombie derrière des vêtements informes et du maquillage, et personne ne semble s’apercevoir de son état.

Impressions :
« La chica zombie » malgré son titre, n’est pas à prendre comme un récit apocalyptique, ni même un récit zombie borderline un peu différent. Non. « La chica zombie », s’il fallait l’étiqueter obligatoirement, est plutôt un roman allégorique du type de « La Métamorphose » de Kafka, l’aspect métaphysique en moins. Le roman de Laura Fernandez a été écrit dans une optique farfelue, drôle, qui mettrait en scène les affres de l’adolescence. Si ce n’est pas toujours réussi, il faut reconnaitre que l’idée de départ était attrayante et qu’on aurait pu tenir quelque chose de complètement délirant.

  Première déconvenue qui fera grincer des dents de nombreux lecteurs, c’est le registre employé par l’auteure. Ses ados s’expriment dans un langage châtié, vulgaire et ne pense qu’au sexe et à leur réputation. S’il faut reconnaitre que les jeunes ne s’expriment pas toujours très bien (je prends suffisamment les transports en commun pour le savoir), l’auteure a beaucoup trop forcé la dose, au point qu’on sature vite. Surtout quand l’intrigue tourne vite à qui veut coucher avec qui, avec un défi débile à la clé lancé à l’héroïne. Bref, Laura Fernandez surjoue et on perd vite de vue l’idée première qui était de nous faire rire.

  Si le récit n’a rien de fantastique dans l’absolu, l’auteure s’emploie à se lancer dans un joyeux délire avec zombies, génies et folies douces-amères comme autant d’allégories d’un malaise ambiant. Si Erin, l’héroïne se réveille un matin avec l’impression que son corps pourrit et qu’elle s’est transformée en morte vivante, le reste de son lycée n’est pas en reste avec sa prof obsédée par l’idée de se marier et son proviseur qui fait des plans sur la comète. Certains passages donnent le sourire, on finit vite par se demander qui n’est pas fou dans l’histoire. Dommage que l’auteure cherche autant à forcer le trait sur certains personnages et événements parce qu’il y avait du potentiel caché là-dessous, avec une belle critique du paraitre et des attentes de la société. Bref, une idée intéressante mais mal exploitée…

Verdict : Roulette russe

roulette-russe