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John SHIRLEY – Bioshock : Rapture

Bioshock RaptureTitre original : Bioshock : Rapture (2011)
Traduit par Cédric Degottex
Sortie : 17 Février 2016
Editions : Bragelonne
ISBN : 978-2-35294-930-5
Nbr de pages : 403
Prix constaté : 28€

Résumé :
C’était la fin de la seconde guerre mondiale. Le New Deal du président Roosevelt avait redéfini la politique américaine. Les impôts avaient atteint un pic sans précédent. Les bombardements de Hiroshima et Nagasaki avaient créé la peur de l’annihilation totale. La montée d’agences gouvernementales secrètes avait rendu la population méfiante. Le sentiment de liberté des États-Unis s’était étiolé… Et nombreux étaient ceux qui voulaient retrouver cette liberté. Parmi eux, un grand rêveur, un immigré qui s’était élevé des plus profonds abysses de la pauvreté pour devenir l’un des hommes les plus riches et les plus admirés au monde. Cet homme s’appelait Andrew Ryan, et il avait la conviction que les grands hommes méritaient ce qu’il y avait de mieux. Alors il se mit en quête de l’impossible, une utopie libre de tout gouvernement, de toute censure, de toute restriction morale sur la science, où ce qu’on donnait on le recevait en retour. Il a créé Rapture, la lumineuse cité sous les mers. Mais l’utopie a été frappée d’une terrible tragédie. Voici comment tout a commencé… et tout a fini.

Impressions :
Avant de se lancer dans « Bioshock : Rapture », il faut savoir qu’il s’agit d’une préquelle à la série de jeux vidéos sortis entre 2007 et 2010 (le dernier en date déviant de l’univers original) et que, bien que le roman se suffise à lui-même, mieux vaut connaitre les jeux pour l’apprécier pleinement. Ça ne veut pas dire que vous n’y comprendrez rien si vous ne connaissez pas (vu que le roman revient sur la genèse de Rapture) mais disons que vous n’y prendrez pas autant de plaisir, je pense. Voilà qui est dit. Ce FPS complétement allumé et à l’ambiance bien glauque est un des plus originaux dans le genre. L’univers très poussé et particulièrement prenant m’a très vite donnée envie de découvrir le roman de John Shirley, que Bragelonne a sorti dans une très édition qui plus est. Alors, mauvaise adaptation surfant sur le buzz des jeux ou roman à part entière apportant sa pierre à l’édifice ?

  Le récit se déroule aux Etats-Unis à la fin de la 2nde guerre mondiale, en plein milieu de la veine expansionniste où les droits des travailleurs commençaient tout juste à être reconnus. Andrew Ryan, un self-made man épris de liberté et lassé des demandes du gouvernement toujours plus gourmandes, décide de créer une utopie où chacun pourrait réaliser ses rêves, sans restriction ni limites. Ainsi nait Rapture, cité sous-marine autonome loin de tous les regards, havre de paix pour chacun… Non, non ! Rembobinons ! Ainsi nait Rapture, cité sous-marine esclave de ses besoins, loin des regards de la surface mais épiée par son dictateur fou, havre de paix pour tous ceux qui sont prêts à piétiner autrui pour gagner la plus grosse part du gâteau… Là, c’est déjà plus fidèle à la réalité ! Car oui, vous imaginez bien que dans chaque belle utopie il y a un accroc qui ne demande qu’à tout déchirer…

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  Malgré un début un peu poussif qui explique la construction de Rapture, le récit est immersif et fascinant. Voir cette belle utopie dégringoler et tomber dans les travers les plus grossiers est un vrai plaisir ! On se rappelle de toutes ces belles idéologies qui n’ont pas tenu longtemps face à l’appât du gain, Rapture n’échappant pas à la règle. Liberté pour tous ! (= comprenez pas de répression même si vous faites des expériences médicales sur des cobayes semi-consentants, même quand les expériences tournent à la catastrophe et transforment lesdits cobayes en monstres de foire). Égalité pour tous ! (= comprenez que l’on acceptera que vous usiez des moyens les plus vils pour établir la suprématie de votre commerce sur autrui, même si ça pousse vos concurrents au suicide). Fraternité ? Bah non, à Rapture c’est chacun pour soi, l’entraide, la compassion, la solidarité étant bannis. Tout comme les syndicats, les religions et toute forme d’individualité. Andrew Ryan vous promet un monde sans gouvernant ni loi ni contrôle mais fait construire des statues de lui un peu partout, installer des caméras pour vous surveiller et envoie sa milice quand vous ne respectez pas SES règles. Bref, un bel exemple d’hypocrisie et un univers misérable où la population des « élus » déchante bien vite et dégénère dans son souci quotidien de productivité et d’efficacité. Je me suis régalée à découvrir ce commencement et à retrouver certaines figures emblématiques des jeux. La fin est un peu vite expédiée mais le roman n’en reste pas moins un bon prolongement des jeux.

Verdict : Bonne pioche

bonne-pioche

Paul BEORN – Le Septième guerrier-mage

le septième guerrier-mageIllustration de couverture : Marc Simonetti
Date de parution : 20/05/2015
Editions : Bragelonne
ISBN : 978-2-35294-837-7
Nbr de pages : 524
Prix constaté : 25€

Résumé :
J’ai pillé, brûlé, tué. Puis j’ai déserté l’armée la plus puissante du monde. Je voulais être libre, vivre la belle vie loin de cette foutue guerre… Mais voilà que je dois défendre un village de paysans contre cette même armée dont je portais les couleurs. Des milliers de soldats sont en marche. Former des combattants, monter des fortifications, trouver des armes… Ces culs-terreux croient dur comme fer que je porte le pouvoir d’un Guerrier-Mage.
Moi, je ne donne pas cher de nos peaux. Mais il y a au moins une personne dans cette vallée que je ne pourrai jamais abandonner, alors j’irai jusqu’au bout. Mon nom, c’est moi qui l’ai choisi : je suis Jal, celui-qui-ose.

Impressions :
Paul Beorn est un auteur français dont j’avais entendu beaucoup de bien et que je voulais découvrir. Son dernier roman sorti chez Bragelonne étant un oneshot et le résumé étant intrigant, j’ai sauté sur l’occasion lorsqu’il a été proposé en partenariat chez Livraddict. Que dire de ce gros roman de fantasy classique qui se déroule en vase clos ? Déjà que malgré l’intrigue des plus traditionnelles (on est en présence d’un récit de type fantasy épique médiéval), l’auteur maitrise très bien son sujet et le roman se dévore avec une facilité déconcertante. Batailles épiques, découverte de dons cachés, compagnonnage, magie omniprésente, passé oublié, dieux jaloux, tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un bon moment. Si le roman ne nous permet pas de voyager, l’histoire se déroulant dans une vallée encaissée loin de tout, le récit n’en est pas moins mouvementé et plutôt bien mené entre chassé-croisé de souvenirs d’enfance et réalité déconcertante.

  Le franc-parler du héros m’a beaucoup plu, on a l’impression de côtoyer un vieux camarade qui ne fait pas dans la sensiblerie… du moins de prime abord, car on se rendra vite compte qu’il n’en est rien. Sous ses faux airs de solitaire égoïste se cache quelqu’un de fidèle en amitié et qui possède un grand sens du devoir. Les relations qui se nouent peu à peu entre les compagnons est le gros point fort du roman vu que tout tourne autour de cette relation si spéciale de compagnonnage et de cercle, dont la puissance magique dépend. Amour, amitié, ressentiment, jalousie, méfiance, « Le septième guerrier-mage » brasse de nombreux sentiments, Paul Beorn ayant à cœur de confronter les émotions enfouies de ses personnages. C’est un jeu de dupes où les apparences sont trompeuses. Jal se fait balader entre la promesse qu’on lui a imposée, son sens du devoir et son passé de soldat impitoyable qui semble bizarrement ne pas lui correspondre.

  Le récit est construit de manière à introduire une part de suspense, des bribes de souvenirs enfouis de l’enfance de Jal s’immisçant dans le présent. On découvre ainsi au compte-goutte les raisons qui se cachent derrière son amnésie. Qui est ce mystérieux maitre ? Pourquoi l’a-t-on enlevé lorsqu’il était enfant ? Qu’a-t-il de si particulier ? La magie évoquée repose sur l’idée d’un cercle de magie dans lequel pourrait puiser le magicien pour lancer des sorts et même pour transférer la force vitale d’un compagnon à l’autre. Le principe est plutôt ingénieux et bien exploité. J’ai trouvé cependant qu’il y avait trop de facilités, les personnages guérissant de blessures mortelles commodément, les choses se passant avec trop de « le hasard fait bien les choses ». Sur le passé de Jal et son enfance, j’aurais aimé en savoir plus. De même que sur la guerre que se livre les deux camps qui n’est pas clairement expliquée. Dommage. Néanmoins un bon petit oneshot et un auteur à suivre.

Verdict : Bonne pioche

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Lu dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et les éditions Bragelonne, que je remercie.

Mélanie FAZI – Le Jardin des silences

le jardind es silencesDate de parution : 22/10/2014
Editions : Bragelonne
Collection : L’Autre
ISBN : 978-2-35294-792-9
Nbr de pages : 250
Prix constaté : 15€
Commander chez Librairie Dialogues

Résumé :
Un bal secret au coeur de l’hiver, une violoniste dont les notes soulèvent le voile des apparences, une dresseuse d’automates dépassée par sa création : à travers ces douze textes ciselés, découvrez ou retrouvez l’univers envoûtant de Mélanie Fazi, auteure rare à la plume délicate, qui joue des mots émotions avec une justesse bouleversante.

Impressions :
J’ai découvert le nom de Mélanie Fazi à travers ses traductions de textes SFFF. C’est un « détail » auquel j’accorde beaucoup d’importance parce qu’un bon roman passe par une bonne traduction ou plutôt une bonne adaptation de l’œuvre. J’étais depuis longtemps curieuse de lire un de ses romans et c’est enfin chose faite avec « Le jardin des silences ». Bien que ce ne soit pas un roman mais bien un recueil de nouvelles pour la plupart déjà parues sauf deux inédits « L’été dans la vallée » et « L’autre route ». Comme je n’avais encore lu aucun de ses textes, ça ne m’a pas dérangé mais pour ceux qui possèdent déjà certaines des anthologies précédentes vous voilà prévenus.

 Le recueil se compose de douze nouvelles de qualité égale, bien que certaines m’aient plu plus que d’autres. On y retrouve des thèmes classiques comme l’hommage aux contes avec « Swan le bien nommé » par exemple. Où Mélanie Fazi revisite le thème du vilain petit canard en le mixant avec le classique de la méchante marâtre qui essaie de se débarrasser de ses beaux-enfants. La nouvelle « Miroir de porcelaine », quant à elle, s’inspire du genre steampunk avec ses automates plus vrais que natures. On oscille ainsi entre une culture fantastique bien ancrée et la vision personnelle de l’auteure quant à la magie, aux rêves, aux dragons et aux vieilles croyances.

 Si l’on se déplace en terrain connu avec ce terreau des plus classiques, j’ai vraiment adhéré à la conception de Mélanie Fazi qui réussit à apporter du sang neuf à tout cet univers. Son regard sur les choses est acéré, ses nouvelles plutôt sombres, on est loin des contes de fées. Bien que les textes soient courts, j’ai trouvé que l’auteure savait développer des histoires complexes et denses qui donnent une impression d’unité. Sûrement grâce à sa plume délicate et vivace qui appelle facilement des images dans notre esprit. A sa faculté à nous transporter dans son univers. L’auteure possède un talent de conteur incontestable.

 Mais « Le jardin des silences », ce n’est pas juste une belle plume et des histoires intéressantes, c’est aussi une narration envoûtante, dynamique qui nous immerge dans un tourbillon d’émotions le temps de quelques dizaines de pages. A chaque nouvelle, c’est le même déluge de sensations. On passe de l’effroi à l’admiration, de l’émerveillement à l’angoisse. Mes nouvelles préférées sont sans conteste « Les sœurs de la Tarasque » et « Le pollen de minuit ». J’ai adoré la plongée dans l’onirisme de la seconde, avec tout ce qu’elle apporte d’angoissant et de réconfortant et la première nouvelle m’a donné envie d’en savoir plus sur ses jeunes femmes qui vouent leurs vies au dragon, entre abnégation et souffrance. Une auteure que je relirais avec grand plaisir !

Verdict : Avec les honneurs

rock

Samantha BAILLY – Métamorphoses

métamorphosesIllustration de couverture : Mélanie Delon
Editions : Bragelonne
ISBN : 978-2-35294-799-8
Nbr de pages : 550
Prix constaté : 25€

Résumé :
Dans la cité de Lyneroy, les commerces éclatants cohabitent avec les plus sombres marchés noirs…
Sonax a treize ans lorsque sa vie bascule. Jeune garçon androgyne destiné à suivre une voie marchande, il quitte tout pour le théâtre solaire, un lieu où il se découvre une nouvelle famille. Mais derrière la scène, entre faux-semblants et jeux de pouvoir, la réalité d’Hélderion n’a rien à envier aux drames qui se jouent sur les planches. Il ignore alors à quel point il va devoir apprendre à jouer un rôle en permanence, en découvrant les dangereuses coulisses de la cité la plus riche du royaume. Entraîné dans des intrigues politiques qui le dépassent, il sera changé en polymorphe, un être capable de modifier son apparence à volonté…
Car quel acteur n’a jamais rêvé de contrôler l’histoire au gré de ses métamorphoses ?

Impressions :
Après l’excellente découverte qu’avait été « Oraisons », Samantha Bailly nous revient avec un nouveau roman de fantasy, genre dans lequel on la sent de plus en plus à l’aise. J’ai été étonnée de constater que « Métamorphoses » était en fait une préquelle d’Oraisons car rien n’y fait mention dans la 4ème de couverture. Si j’ai été ravie de retrouver l’univers d’Ollien, il faut savoir qu’il vaut mieux avoir préalablement lu Oraisons avant de se lancer dans Métamorphoses car de nombreux secrets sont éventés dès le premier acte et que ceux qui débutent par ce roman se feront gentiment spoiler quand à la suite… Vous voilà prévenus !

  Quel plaisir de retrouver l’univers d’Heldérion et ses spécificités religieuses tournant autour des astres ! Ce roman vient prouver que l’auteure avait vraiment réfléchi son univers dans les moindres détails, avec sa religion, son art, sa magie et ses luttes de pouvoir. Les faits se recoupent, gagnent en épaisseur et offrent une intrigue dense et minutieuse. Le récit se déroule une trentaine d’années avant Oraisons et s’étale sur une quarantaine d’années jusqu’à revenir sur les derniers évènements d’Oraisons justement. On y retrouve donc certains personnages secondaires qui sont ici mis à l’honneur et se dévoilent pleinement. Si vous étiez curieux d’en savoir plus sur Sonax, la grande Jadielle, Joscard ou sur Soleil III, alors « Métamorphoses » vous comblera.

  Le récit se focalise sur Sonax, que l’on découvre adolescent et que l’on suivra jusqu’à ses cinquante ans. Personnage intriguant, j’ai particulièrement apprécié la manière qu’a Samantha Bailly de le « métamorphoser ». D’un gamin rebelle et complexé, il se transforme en papillon et est tour à tour placé sous les projecteurs puis caché dans l’ombre. En constante mutation, Sonax est un personnage aux multiples facettes, qui se révèle difficile à saisir dans son entier. On le sent fragile, mais aussi téméraire, présomptueux mais parfois complexé, sachant faire preuve d’abnégation comme il peut se montrer individualiste. Bref, un personnage ambigu qui possède une belle épaisseur, ce qui en fait le personnage principal idéal !

  Le roman, assez conséquent, se découpe en trois actes et plusieurs interludes en faisant plusieurs sauts temporels qui permettent au récit de couvrir une assez longue période de temps. Si ce procédé permet à l’auteure de faire progresser son intrigue rapidement et d’étudier en profondeur la vie de Sonax, j’ai trouvé que la structure narrative souffrait de quelques maladresses. Certains passages s’étirent parfois en longueur et viennent perturber la dynamique du récit. La relation tissée entre Sonax et Jaspe par exemple souffre de quelques redondances qui peuvent devenir agaçantes. A l’inverse certaines ellipses temporelles nous prennent un peu de court et auraient mérité qu’on s’y attarde un peu. Rien de vraiment contraignant en soi mais c’est un peu dommage avec un scénario si intense.

  Si le personnage principal est merveilleusement mis en valeur, c’est surtout grâce aux figures secondaires qui gravitent autour de lui et nous montrent différents aspects de sa personnalité. Amis, amants, famille, relations de travail, les rapports de force sont mis à l’honneur et j’ai adoré découvrir les différents liens qui se tissent ou se dénouent à travers les années. La belle relation qui lie Sonax et sa carme m’a particulièrement plu. Par certains côtés, elle m’a rappelé Fritz et son loup dans le roman de Robin Hobb. Les autres protagonistes ne sont pas en reste car ils sont ambivalents et changeants, il n’y a pas de bons ou de méchants dans « Métamorphoses » (à part l’Astracan en fait). Bref, encore un très bon roman pour Samantha Bailly qui boucle avec Métamorphoses un pan de son univers.

Lu dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et les éditions Bragelonne que je remercie !

Verdict : Avec les honneurs

rock

Amy RABY – Le jeu de l’assassin

le jeu de l'assassin 1Illustration de couverture : Magali Villeneuve
Titre original : Heart and Thrones, book 1: Assassin’s Gambit (2013)
Traduit par Leslie Damant-Jeandel
Editions : Bragelonne
Date de parution : 21/05/2014
ISBN : 978-2352947455
Nbr de pages : 324
Prix constaté : 20€

Résumé :
Vitala Salonius est un assassin surentraîné et une femme aussi attirante que dangereuse oeuvrant pour la libération de son peuple. Sa mission : séduire l’empereur avant de lui porter le coup fatal.
Dirigeant d’un pays au bord du chaos, Lucien Florian Nigellus ne baisse jamais sa garde. Sa vie étant menacée à chaque instant, il ne peut se le permettre, même devant cette éblouissante courtisane de passage au palais. Pourtant, Vitala pourrait bien le distraire un instant de ses préoccupations – et combler d’autres besoins…
Un assassin n’a pas le droit de succomber à sa proie, Vitala le sait depuis l’enfance.
Or Lucien ne ressemble pas au tyran sanguinaire qu’elle s’est imaginé. Prise entre ses convictions et un sentiment plus trouble, Vitala hésite. À qui ira sa loyauté ?

Impressions :
« Le jeu de l’assassin ». Un titre qui fait frémir et qui promet des coulées de sang, du suspense et peut être quelques plans machiavéliques de derrière les fagots. Sauf que l’assassin remise ici sa capuche pour sortir ses dessous affriolants et que plutôt que de se tapir dans la nuit, celle-ci préfère se coucher dans un lit. Méfiez-vous messieurs si une jolie femme vient vous séduire, probable qu’elle cherche en fait à vous tuer. Après vous avoir fait hurler de plaisir bien sûr…

  Dans « Le jeu de l’assassin » que l’on pourrait, que dis-je, que l’on DEVRAIT renommer « Le jeu de la courtisane », tout est prétexte à rire. Comme l’assassin est une femme, forcément elle ne peut pas être quelqu’un de déterminé, d’implacable et de dangereux comme ses confrères masculins. Non. Il faut qu’elle séduise sa victime avant de la tuer et elle doit utiliser le sexe pour parvenir à ses fins. Mais bien sûr ! Et bien évidemment, elle ne sait même pas tenir ses engagements et tombe en moins de deux secondes sous le charme de sa cible…

  Que de clichés sexistes ! Et dire que ce roman a été écrit par une femme. Si Amy Raby voulait créer une histoire autour d’une courtisane, il n’y avait pas besoin de déguiser son roman sous de faux airs de fantasy à capuche. Même si c’est vendeur. Le fond emprunte vaguement au genre. Mais c’est surtout de la romance avec quelques artifices de fantasy. Je ne comprends pas le choix de Bragelonne d’avoir publié ce bouquin sous ce label plutôt que Milady, où il avait bien mieux sa place. D’ailleurs la couverture étrangère est sans équivoque et annonce clairement la couleur.

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  Bref, j’imagine que c’est ma faute de m’être fait avoir par une jolie couverture et par un résumé sympa. Mais je rie jaune quand je relis la 4ème de couverture et que je vois « Vitala Solonius est un assassin surentraîné ». Avec la musique d’action que ça implique. Tantantantaaaaaaaaaan ! Ok. L’assassin surentraîné, quand elle se retrouve confrontée à 4 ou 5 adversaires et qu’elle doute de pouvoir sans sortir (petite joueuse !), se demande QUAND MÊME si ce n’est pas trop tard pour utiliser ses atouts féminins et les enjôler… OK, ma cocotte, je t’explique. Quand tu as 5 mecs armés devant toi prêt à te couper la tête, je pense QU’EFFECTIVEMENT il est trop tard pour les séduire ! Réaction donc de notre assassin surentraîné pour se sortir de ce mauvais pas : « Laissons-en-un me violer, je trouverais peut être une ouverture… ». *soupir* Bon, il n’y a rien à dire. C’est… édifiant ou consternant je vous laisse choisir. Je vous passe aussi l’intrigue qui se résume à « elle tombe amoureuse du roi, le roi risque de se faire destituer par son oncle, elle le protégera et il y aura du sexe». Conclusion, la seule chose de bien dans « Le jeu de l’assassin », c’est sa couverture…

Verdict : Courage, fuyons !

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