Robin HOBB – Le peuple des rennes, intégrale

le-peuple-des-rennesTitre vo : A Saga of the Reindeer People, omnibus (1988)
Broché paru le 03/05/2012
Editeur : Le Pré aux Clercs
Collection : Fantasy
ISBN-10: 284228495X
Nbr de pages : 694
Prix constaté : 29.90€

Résumé :
Dans un univers désolé ou le froid et la nuit règnent en maîtres, une femme hors du commun, Tillu la guérisseuse, se bat pour protéger son fils, l’inquiétant Kerleu. Fuyant le chaman Carp qui désire lui voler son fils pour en faire son apprenti, elle s’installe loin des hommes, à l’écart, bien décider à aider son jeune Kerleu à devenir un homme. Jusqu’au jour où elle aperçoit deux chasseurs dans le vallon. La chasse tourne mal, l’un deux est blessé. Comprenant vite que sans son aide, il risque de mourir, Tillu n’a d’autres choix que d’aller le sauver et de les héberger pour la nuit. Elle apprend qu’ils appartiennent à une tribu, installée non loin de là : le peuple des rennes. Megan Lindholm, avec son immense talent, nous fait vivre, jusqu’au dénouement final, les aventures d’une mère et de son fils dans un univers primitif et hostile dominé par les hommes.

Ce que j’en ai pensé :
En tant que fan de Robin Hobb, je ne pouvais pas faire l’impasse sur la réédition dans son intégralité d’une de ses œuvres « de jeunesse », écrite sous son autre nom de plume qu’elle n’utilise plus guère, et qui était destiné à ces plus jeunes lecteurs. Bien que datant de 1988, « Le peuple des rennes » n’a pas à rougir de ses successeurs et on y retrouve les thèmes chers à l’auteur et les mêmes qualités qui feront sa marque de fabrique. Certes, on ne retrouvera pas ici trace de la complexité des diverses intrigues entrelacés de ses futurs romans, mais on aurait tort de bouder notre plaisir en faisant la comparaison.

  Les personnages, comme toujours chez la dame, sont fouillés, attachants, et occupent une place vraiment importante dans la trame. Je dirai même que ceux-ci sont le fer de lance de l’intrigue à plus d’un titre. Robin Hobb prend particulièrement soin de creuser la personnalité de chaque protagoniste, qu’il soit principal ou secondaire. D’ailleurs, on ne retrouvera pas une pointe de manichéisme entre gentils et méchants, les travers de certains nous rendant d’autres plus sympathiques. Le récit fait la part belle aux sentiments, aux relations familiales et aux notions d’individualité opposés au sens du devoir envers le clan. L’auteure construit une histoire solide tout en peaufinant les relations entre les personnages qui prennent vie sous nos yeux. Le chemin de croix de Killu qui éprouve des sentiments conflictuels envers son fils déficient nous prend aux tripes et nous emmène tout au long de cette intégrale. Encore une fois, il est aisé de s’attacher à la destinée de cette mère et de son fils, qui se battent pour survivre dans un monde hostile à tout ce qui ne rentre pas dans la norme.

  L’autre particularité principale de l’œuvre est la présence du chamanisme, qui empreint ce dyptique d’une aura mystique, de pureté et de communion avec la nature et ses habitants. On pourrait penser que la période Préhistorique rendrait l’atmosphère rustique, il n’en ait rien. Tout est à l’état sauvage, les paysages pas encore souillés par la main de l’Homme. Robin Hobb excelle dans les descriptions du panorama traversé par Killu et son fils. L’ambiance glaciale de la montagne et la beauté de la nature inhospitalière est très bien restituée. Les petites rivalités, les rancunes solides, le sens de la famille et l’appartenance au clan, tout est parfaitement rendu, avec soin et authenticité. Enfin, une dernière remarque sur la plume de Robin Hobb, comme toujours sensible, et qui sait si bien mettre en scène les sentiments qui bouleversent ses personnages (et le lecteur par la même occasion).

Verdict : Bonne pioche

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