Stella GEMMELL – La Cité, tome 1

la-citéIllustration de couverture : Stephen Mulcahey
Titre original : The city, book 1 (2013)
Paru le : 27/09/2013
Edition : Bragelonne
ISBN : 978-2-35294-698-4
Nbr de pages : 575
Prix constaté : 25€

Résumé :
Construite sur des milliers d’années, faite d’une multitude de niveaux, la Cité est aussi vaste qu’ancienne. Au fil des siècles, elle s’est étendue au-delà de ses remparts, menaçant sans cesse les royaumes voisins. Au cœur de la Cité réside le sanguinaire Empereur, dont le visage reste un mystère et que la mort même semble craindre : certains vont jusqu’à douter de son humanité. Une poignée de rebelles espérant mettre fin à ce règne de terreur placent leurs espoirs en un seul homme, dont le nom sonne comme une légende : Shuskara.
Celui qui fut autrefois le général favori de l’Empereur. Un homme respecté, capable de provoquer un soulèvement et d’unir la Cité. Mais aussi un criminel trahi, emprisonné et torturé avant de disparaître.

Impressions :
Ce joli petit pavé que l’on doit à l’épouse de feu David Gemmell, seule aux commandes cette fois-ci, n’est pas une sinécure. Verbeux, bavard, truffé de circonvolutions, j’ai eu du mal à en venir à bout. Pourtant, le roman est loin d’être barbant ou inintéressant, au contraire il possède un potentiel certain. Malheureusement Stella Gemmell ne semble pas maitriser son récit, qui lui glisse des mains et part en roue libre passée la première partie du roman (qui en contient sept quand même). J’ai trouvé que ces sept parties étaient mal agencées, avec des sauts temporels d’une partie à l’autre, des personnages différents d’une partie à l’autre, ce qui manque clairement de fluidité et de passages de transition. En gros les raccords sont mal faits et le cheminement du récit en souffre beaucoup. J’ai eu la sensation en lisant le roman que les sept parties avaient été écrites individuellement les unes des autres, c’est pour dire. Si ce n’était ce problème de narration et cette sensation de remplissage qui n’avait pas lieu d’être, « La cité » aurait pu être une sacrée valeur sûre…

  Le récit, épique, emprunte aux classiques du genre et offre de jolis passages de batailles, mis en valeur par une plume efficace. Ces scènes, assez nombreuses, sont percutantes et pétries d’un héroïsme bon ton (et en plus pas sexiste vu que l’un des guerriers les plus émérites est une femme). En plus des conflits sur lesquels reposent le roman, Stella Gemmell étoffe son intrigue d’une bonne dose de machinations et de trahisons. Avec toujours en arrière-plan « la cité » qui tient une place prépondérante. Il y a des choses intéressantes à retirer dans ce complot à grande échelle, qui relie les protagonistes les uns aux autres. Si l’intrigue n’est au final pas des plus originales (on reste dans un classicisme familier), Stella Gemmell prend le temps de développer un univers foisonnant, pensé dans les moindres détails, quitte à délayer un peu trop ses idées. Dommage. Surtout quand on découvre les moindres recoins de cette cité, des égouts, à son mode de fonctionnement à travers l’histoire. L’auteur la fait « vivre » et pulser au rythme des siècles et de ses habitants, pour finir par se désagréger par la folie des Hommes… Le rendu est sublime. Tout comme la première partie du roman, qui nous introduit les laissés-pour-compte de la cité qui sont obligés de se terrer dans ses souterrains pour survivre. J’avoue que cette partie m’a vraiment enthousiasmée.

  L’auteure réussit également ses personnages, bien qu’ils soient fort nombreux, tels que l’on s’y perd un peu. Des personnalités fortes, hommes ou femmes, campés avec adresse, que l’on prend en sympathie ou en grippe. Notamment Indaro et Bartellus. On pourra toutefois regretter un cheminement qui manque un peu de cohérence dans les actions des personnages. Avec des réactions pas toujours réalistes. Peut-être est-ce parce que Stella Gemmell a tenu à incorporer à son récit de grands sentiments : amour, dévouement, jalousie, reconnaissance… La sauce prend parfois, l’auteur nous émeut, puis on passe à autre chose abruptement (genre, on remballe, on oublie). Sans compter que l’on se sent parfois pris en otage par de longs passages superflus, qui auraient facilement pu être occulté pour apporter du souffle au récit qui s’enlise petit à petit. D’ailleurs, même le traducteur a l’air de s’y perdre, il se trompe de nom de personnage dès la deuxième partie.

  Bref, un récit très inégal, trop bavard, qui aurait pu être allégé de beaucoup pour apporter du rythme à cette cité déjà foisonnante. La narration, un peu bancale, peine pour nous porter à travers les quelques 600 pages du roman. L’histoire se révèle pourtant efficace, faisant hommage aux récits épiques classiques. Le décor de la cité est opulent et joliment dressé, de même que les personnages sont fouillés. Un récit qui possède du potentiel, mal exploité par Stella Gemmell selon moi…

Verdict : Roulette russe

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Lu dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et les éditions Bragelonne que je remercie !

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2 réflexions sur “Stella GEMMELL – La Cité, tome 1

  1. Tesrathilde 26/11/2013 à 11:43 Reply

    Je me demandais si la dame en question était de la famille de David Gemmell. Tout ça ne me donne pas envie de me lancer ! (ou en tous cas pas dans ce livre)

    • nymeria 12/12/2013 à 00:10 Reply

      Les retours sont mitigés. Certains ont adoré, d’autres sont moins convaincus… Mais ce n’est pas mauvais pour autant. L’auteure a juste besoin de faire ses armes je crois. 🙂

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