Graham MOORE – 221b Baker Street

221b baker streetTitre original : The Sherlockian (2010)
Broché paru le : 12 janvier 2012
Editeur : Le Cherche Midi
Collection : NéO
ISBN : 978-2-7491-1767-6
Nb. de pages : 451 pages
Prix constaté : 21€

Résumé :
Octobre 1900, Londres.
Après avoir reçu un étrange courrier, Conan Doyle se retrouve mêlé à la disparition de plusieurs jeunes filles dans les bas-fonds de la ville. Sur les traces d’un tueur en série, il demande l’assistance d’un de ses amis, l’écrivain Bram Stoker, auteur de Dracula. Janvier 2009, New York. C’est un grand jour pour Harold White : son article mettant en parallèle les exploits de Sherlock Holmes et la naissance de la médecine légale lui vaut d’être intronisé dans la prestigieuse association des « Baker Street Irregulars ».
C’est aussi un grand jour pour ladite association : Alex Cale, l’un de ses membres les plus renommés, vient de retrouver le « Saint-Graal » des fanatiques de Conan Doyle, le fameux tome perdu du journal intime de l’écrivain, couvrant les mois d’octobre à décembre 1900. C’est en effet à cette époque que Conan Doyle, après avoir fait mourir Sherlock Holmes sept ans plus tôt au grand dam de ses admirateurs, a décidé, pour une raison demeurée inconnue, de faire revivre le célèbre détective.
Mais Alex Cale est assassiné avant d’avoir pu dévoiler le contenu du fameux journal et Harold, inspiré par l’art de la déduction de son illustre modèle, se lance sur la piste du meurtrier. Deux enquêtes à plus d’un siècle de distance, de mystérieuses correspondances, un formidable coup de théâtre. Avec ce premier roman passionnant, Graham Moore, s’inspirant de faits réels, nous offre un voyage fascinant dans le monde des collectionneurs et des obsessionnels de Sherlock Holmes, et met le lecteur à l’épreuve : saura-t-il résoudre l’énigme avant le héros ?

Impressions :

  Dernièrement, Sherlock Holmes a le vent en poupe. Cinéma, série TV, romans, tous les médias se mettent à surfer sur la vague Holmésienne, difficile de passer à côté. Difficile également de ne pas connaitre le plus fameux détective « fictif » de tous les temps (à moins d’habiter dans une grotte), auquel Graham Moore rend un bel hommage avec son roman « 221b Baker Street ». Disons-le clairement, ce premier roman est un pur plaisir de lecture, un de mes premiers coups de cœurs de ce début d’année. Elémentaire !

  Le titre du roman nous plonge dès le départ dans l’ambiance holmésienne du roman, les références, faits historiques et citations venant constamment émailler le récit pour notre plus grand plaisir. Malgré cela, ne vous attendez à voir débarquer Sherlock Holmes « en chair et en os » dans le roman, Graham Moore prenant le parti de nous introduire son nom moins célèbre créateur, Arthur Conan Doyle, en tant que personnage principal (et narrateur) d’une partie du récit. Les faits commencent en 1893, quand Conan Doyle, las de la popularité quasi-fanatique de son héros, décide d’en finir avec lui au détour des chutes du Reichenbach. Enfin débarrassé (croit-il) de ce personnage encombrant… Les réactions de ses fans viendront à bout de ce soulagement. Avance rapide vers le présent, nous sommes en 2010 et l’esprit de déduction du célèbre détective passionne toujours autant les foules. Au point que de nombreuses associations dédiées au détective ont été créés dans le but de continuer à faire vivre le personnage. Harold White vient justement de se faire introniser dans la plus prestigieuse d’entre elles : Les « Baker Street Irregulars ». On y raconte qu’un de ces membres auraient retrouvé le fameux journal manquant d’Arthur Conan Doyle et s’apprêterait à en dévoiler le contenu. Le malheureux se fera assassiner avant d’avoir révélé au monde ces secrets… et bien sûr le journal a disparu !

  A partir de là, l’auteur alterne les chapitres entre passé et présent. Un chapitre pour Conan Doyle, un chapitre pour Harold White. Ce sont donc deux époques et deux enquêtes différentes que nous propose de suivre Graham Moore, mais toujours la même méthode de raisonnement : le fameux esprit déductif de Sherlock Holmes. Les deux enquêtes sont tout aussi passionnantes, la recherche d’indices amenant de nouveaux questionnements, nous faisant parfois tomber dans des impasses, on se prend vite au jeu et les pages défilent toutes seules. A ce niveau-là, l’auteur réussit son pari haut la main et nous ballade allégrement comme savait si bien le faire Conan Doyle. On en redemanderait ! L’ambiance est, quant à elle, parfaitement restituée. Le cadre du Londres du début du XXème siècle est brumeuse et tortueuse à souhait, avec ses bars à opium, ses quartiers mal famés et son Scotland Yard toujours aussi peu efficace. Le roman est très rythmé, les chapitres plutôt courts apportant du peps à un récit déjà bien cadencé par sa narration à deux voix. C’est vif, tantôt drôle, tantôt sombre dans ses descriptions soignées des crimes commis. Il est aussi amusant d’essayer de démêler la réalité de la fiction, Graham Moore mêlant les faits historiques à ceux créés de toute pièce pour la circonstance. Les fans du célèbre détective seront quant à eux, comblés de retrouver autant de clins d’œil tout au long du récit. Sans compter les moult détails insolites qui jalonnent le roman (Petit jeu : Connaissez-vous la différence entre Sherlockien et Doyléen ?). Sans oublier le coup de théâtre final, qui clôt ce roman de manière opportune et ironique. Hat’s off to Graham Moore !

Verdit : Nuit blanche

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