Patrick NESS & Siobhan DOWD – Quelques minutes après minuit

quelques-minutes-apres-minuitTitre original : A Monster Calls (2011)
Date de parution : 20/04/12
Editeur : Gallimard jeunesse
Collection : Pôle fiction
ISBN : 978-2-07-064290-8
Nb. de pages : 210
Prix constaté : 18€

Résumé :
Depuis que sa mère a commencé son traitement, Conor, treize ans, redoute la nuit et ses cauchemars. A minuit sept, un monstre vient le voir, qui a l’apparence d’un if gigantesque, quelque chose de très ancien et de sauvage. Mais pour Conor, le vrai cauchemar recommence chaque jour: sa mère lutte en vain contre un cancer, son père est devenu un étranger, et il est harcelé à l’école. Au fil des visites du monstre, l’adolescent comprend que son vrai démon est la vérité, une vérité qui se cache au plus profond de lui, terrifiante.

Ce que j’en ai pensé :
Gros coup de cœur pour ce roman jeunesse que j’ai dévoré en l’espace d’un après-midi ! Emouvant et éducatif en quelque sorte, car il permet au jeune lecteur d’appréhender la mort et de l’accepter pour en faire son deuil. Pour autant, ce n’est ni pathétique ni moralisateur, l’auteur, aidé en cela par des dessins sombres et angoissants, sachant faire mouche par sa prose quasi-hypnotique. J’ai pleuré comme une madeleine durant ma lecture, mais bizarrement je n’en ressors pas triste ou abattue. C’est juste une belle claque comme on prend rarement en littérature.

  Le propos de « Quelques minutes après minuit » est intelligent et traité avec adresse. La thématique tourne autour de la perte d’un être cher, de l’acceptation de la maladie, du cycle de la vie et de la mort tout simplement. L’atmosphère fantastique vient ici aider le lecteur à mettre des mots sur cette douleur, avec délicatesse, sans heurt. Bouleversant, ce court roman est un véritable page-turner, on ne voit pas les pages défiler tant l’histoire nous prend à la gorge. L’esprit « conte/fable » du récit nous immerge plus facilement dans l’univers de Patrick Ness et Siobhan Dowd.

  Si la plume de l’auteur est sensible, c’est le compte à rebours de chaque nuit, qui inévitablement, offre au récit une belle intensité et ne laissera pas les plus insensibles à l’abri de quelques (moult) larmes. Chacune des histoires racontées par le monstre apportent à leur manière une morale que devra assimiler le jeune Connor. On vibre avec lui, on se rebelle aussi contre la cruauté de sa situation et sa solitude. Les dessins monochromes qui parsèment le roman renforcent l’émoi que suscite l’histoire.

  En bref, un magnifique moment de lecture, inoubliable, qui m’habitera encore longtemps. Rien ne semble de trop dans ce roman dont la fin se suffit à elle-même. Le côté fantastique de l’histoire dédramatise en quelque sorte la thématique sérieuse et on se surprend à réfléchir aux contes narrés par le monstre longtemps encore après la dernière page refermée. A posséder dans chaque bonne bibliothèque !

Verdict : Nuit blanche

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Pour finir, je vous mets la bande-annonce du roman qui reflète très bien son ambiance sombre et poétique.

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