Inger WOLF – Mauvaises eaux

mauvaises eauxTitre original : Ondt Vand (2012)
Paru le : 20/03/14
Editions : Mirobole
Collection : Horizons Noirs
ISBN : 979-1092145175
Nbr de pages : 347
Prix constaté : 21€

Résumé :
Deux femmes disparaissent sans laisser de traces à Arhus. Le même automne, un paysan découvre dans un de ses champs, sous un tas de pierres, deux valises contenant deux corps de femmes. La peau de la première victime présente une multitude de traces en « Y » comme autant de petites incisions, les cheveux de la seconde sont piqués d’une fleur rarissime qui pousse essentiellement dans les prairies américaines. Le commissaire Daniel Trokic, en charge de l’enquête, devra s’intéresser de près aux rituels d’Afrique noire, aux vieilles mines de charbon danoises et aux sangsues….

Impressions :
Dernièrement, bon nombre de thrillers nous parviennent depuis les pays scandinaves, une manne qui avait été longtemps laissée de côté et que les éditeurs ont eu la bonne idée d’enfin traduire. Le thriller d’Inger Wolf, auteur qui nous vient du Danemark, reproduit cette mode qui veut que chaque roman reprenne les mêmes inspecteurs/légistes, etc. pour offrir une impression de série télévisée dont on suivrait les différentes enquêtes. Suite à Nid de guêpes, Mauvaises eaux se propose donc de nous faire suivre le commissaire Daniel Trokic qui enquête sur une nouvelle affaire. Il y a bien quelques références au précédent roman mais comme toujours les « tomes » peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Mais que vaut donc ce thriller danois ?

  Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Inger Wolf sait instiller l’horreur avec ses descriptions détaillées et graphiques qui nous plonge dans l’esprit malade d’un tueur. Très visuel, sans concession, « Mauvaises eaux » installe un climat anxiogène, étouffant car l’auteur réussit à nous faire nous identifier aux victimes, lors de passages où celles-ci se débattent pour leur survie avant le compte à rebours final. Cette manière de nous rapprocher des proies du tueur provoque un sentiment de confusion car le lecteur se retrouve projeté dans la psyché de la victime qui ne comprend pas ce qui se passe ni qui est son bourreau. Le procédé est ingénieux, de même que les tortures choisies par le tueur qui mettent en scène des sangsues, des pratiques africaines et une bonne dose de folie.

  Le commissaire Daniel Trokic qui mène l’enquête est épaulé par une équipe soudée, qu’il n’hésite pas à envoyer faire le sale boulot (oui, il est sympa le commissaire). Si Trokic m’a semblé un peu lisse, j’ai plus apprécié Lisa Kornelius, jeune policière aux talents multiples, qui va du hackage au profilage. L’enquête qui mêle de vieilles croyances africaines à des personnages ayant perdu la raison est très bien menée, le suspense étant au rendez-vous. Le roman offre son lot de rebondissements bien que certains enchainements m’aient parus étranges voire incohérents. Surtout les réactions ou actions de certains personnages que je n’ai pas trouvés très réalistes. Notamment la jeune femme qui se sait suivie et en danger mais ne prévient pas la police, à la policière qui se fait avoir en beauté à la fin du roman alors qu’elle est censée savoir se défendre et qu’elle était prévenue ET armée. Dommage.

  En bref, un thriller efficace dont l’intrigue anxiogène mêle habilement de vieilles croyances africaines à une sordide histoire de sangsues. Bien menée, le roman pêche un peu au niveau des réactions des personnages qui ne sont pas toujours crédibles. A saluer, les finitions de l’objet-livre chez Mirobole éditions, qui fait correspondre l’image de couverture non seulement à l’histoire, mais aussi au mini-dessin se trouvant sur la tranche du roman. Une belle édition !

Verdict : Bonne pioche

bonne-pioche

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2 réflexions sur “Inger WOLF – Mauvaises eaux

  1. La Critiquante 21/05/2014 à 15:45 Reply

    Quel programme !

    • nymeria 21/05/2014 à 19:17 Reply

      Je n’aimais déjà pas les sangsues avant, alors maintenant ! 😀

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