Gabriel Katz – La maitresse de guerre

la-maitresse-de-guerreIllustration de couverture : Miguel Coimbra
Paru le : 16/01/2014
Edition : Scrinéo Jeunesse
ISBN : 978-2-36740-079-2
Nbr de pages : 446
Prix constaté : 16.90€

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Résumé :
Dans le même univers que celui du Puits des mémoires, Kaelyn, fille d’un maître d’armes, rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres filles de son âge rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Elle ne demande qu’à apprendre. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles. Il va falloir lutter. Elle s’engage donc dans cette grande armée qui recrute partout des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Des milliers de soldats partis « libérer » le lointain sultanat d’Azman, plaque tournante de l’esclavage, terre barbare où règnent les cannibales. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner. Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes…

Impressions :
Quelques mois après la sortie du dernier tome du Puits des mémoires, Gabriel Katz nous revient avec un nouveau roman qui se déroule dans le même univers et qui se suffit à lui-même (un oneshot, une fois n’est pas coutume). On peut d’ailleurs tout à fait se lancer dans « la maitresse » sans avoir lu « le puits ». Résolument plus orienté jeunesse, « La maitresse de guerre » ne m’a pas autant enthousiasmé que sa trilogie, peut-être à cause de ça justement, parce qu’il m’a semblé trop « light » en terme de construction de l’intrigue, d’approfondissement du contexte et des personnages. Dans l’ensemble, j’ai trouvé que ça manquait de souffle et d’audace dans l’évolution de l’héroïne, qui ne m’a pas convaincu. L’auteur ne s’attarde pas sur le passé des personnages (le prologue sur la naissance de Kaelyn dure à peine quelques pages par exemple, et j’avoue avoir eu du mal à m’y attacher de ce fait). Le développement des personnages, principaux comme secondaires, sont traités de manière succincte. Ce qui est d’autant plus rageant que l’on sent tout le potentiel que certains renferment (Fenia, Hadrian). La matière est là mais l’auteur ne l’utilise et tout évolue un peu trop rapidement (et avec trop d’évidence) à mon goût.

  L’intrigue, qui est le récit initiatique d’une jeune femme qui prend son destin en main, est plutôt conventionnelle. Même si on ne nous la présente pas comme une bretteuse hors pair dès le début, on se doute que celle-ci va mûrir et s’aguerrir jusqu’à devenir la maitresse de guerre. J’avoue que je suis plutôt fan des héroïnes « culottées » mais le parti pris de l’auteur qui intègre une romance entre Kaelyn et le maitre de guerre ne m’a vraiment pas plu. Honnêtement, j’ai trouvé que ça desservait l’histoire, l’héroïne m’apparaissant comme « cucul-la-praline » (‘scusez l’expression). Je n’ai vraiment pas compris l’intérêt de la chose, surtout lorsque celle-ci finit par prendre le pas sur l’aspect femme à poigne et sur les revendications de la Femme (qui n’est pas juste belle et tais-toi). La pauvre Kaelyn perd toute crédibilité quand elle s’atermoie sur « il n’est pas gentil avec moi », « il ne s’occupe pas de moi », j’en passe et des meilleures. Qu’elle décide de faire un combat face à un psychopathe quelques dizaines de pages plus tard ne la rend pas plus affirmée… J’aurai d’ailleurs apprécié que l’auteur ne soit pas aussi tendre avec son héroïne (j’aurai été plus satisfaite par une fin moins heureuse entre elle et Hadrian *tousse* poison* tousse). Heureusement, on retrouve parfois l’humour de Gabriel Katz (notamment le combat à la louche qui m’a fait rire) qui relâche un peu l’aspect mièvre. Et la petite vengeance de Kaelyn à la fin m’a vraiment plu. Dommage également que les motivations d’Hadrian ne soient pas plus creusées, parce qu’il nous apparait comme assez énigmatique jusqu’à la fin.

  Bref, un roman qui me laisse avec une impression mitigée par les choix de l’auteur et le manque d’approfondissement du contexte politique et de l’univers exotique. Les personnages ne sont pas assez développés à mon goût et l’héroïne m’a semblé trop fleur bleue et peu mature. Mais le roman plaira sûrement aux ados avec son souffle aventureux (moi, je suis une vieille aigrie :P).

Verdict : Roulette russe

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2 réflexions sur “Gabriel Katz – La maitresse de guerre

  1. Sita 13/01/2014 à 16:03 Reply

    Hé ! C’est fourbe d’organiser un concours en même temps que ta chronique qui refroidit l’enthousiasme :p
    Je comptais découvrir Katz avec celui-là (parce que les trilogies c’est déjà pas ce qui manque dans ma PAL), mais pour le coup si je le lis, je t’accompagnerai dans le clan des vieilles aigries.
    C’est tout de même triste de détruire le côté badass d’un personnage féminin avec un comportement amoureux comme ça. Il y a pleins de manière de conter un amour, même d’une adolescente (remarque, je ne sais pas quel âge a Kaelyn, mais ça doit être dans ces eaux-là ?), sans la rendre (trop) cruche. Daenarys Targaryen, par exemple, hm ? ^^

    • nymeria 20/01/2014 à 22:23 Reply

      Ah! ah! Désolée n_n J’avoue que la direction prise par l’intrigue ne m’a pas convaincue, mais ce n’est pas un mauvais livre pour autant loin de là, ça reste sympa. D’où le concours, parce que je sais qu’il plaira à d’autres que moi !

      Kaelyn, si je ne me trompe pas, a la vingtaine… Je ne m’attendais pas à ce qu’il ait une romance en fait, du moins pas comme ça. Je trouve que ça sape la maturité du personnage. Mais je suis assez mauvais public niveau romance, ça me soûle vite si ça n’apporte rien à l’histoire.

      Ah! Dani ! C’est une habile stratège et elle est forte mais en même temps il lui arrive de se planter complétement. C’est mon personnage préféré du Trône avec Tyrion 😀

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